Culoz-Belley, 15 kilomètres par la route la plus directe. Les organisateurs du Tour de l’Ain cyclosportif ont réussi à nous faire apprécier leur département et la variété des paysages proposés jusqu’au bout. En effet, pour eux, la route qu’ils nous ont proposée aujourd’hui dépassait largement vingt kilomètres avec quelques petits raidarts qui faisaient bien mal aux jambes. Mais elle nous a fait visiter cinq villages perchés dans le vignoble, en particulier Flaxieu dont les habitants avaient sorti des instruments de musique pour nous créer une ambiance « Tour de France ».
Comme on pouvait s’y attendre, l’étape n°4 proposée aujourd’hui entre Culoz et Belley (128 km) avec au milieu la montée myhtique du Grand-Colombier côté Champagne-en-Valromey a attiré la grande foule. Au-delà des 94 partants de la cyclo « quatre jours », ils étaient au total 315 inscrits à êtres venus se coltiner ce Grand-Colombier que le Tour de France visiterai un jour, c’est certain. La météo de ce samedi était un peu plus incertaine que les jours précédents. Malgré tout ça a bien tenu, et c’est tant mieux que le Tour de l’Ain cyclosportif se termine sur une note positif côté température. Le départ a été relativement tranquille sur des routes larges toujours très bien sécurisées par les motards. Et c’est la côte de Saint-Bois (km 28, 4ème catégorie) qui a commencé à décanter les paquets, ou plutôt le paquet de tête avec le gros de la troupe. En guise de mise en bouche avant le Grand-Colombier, les coureurs ont affronté la magnifique côte de Champagne-en-Valromey (km 69, 3ème catégorie) après avoir reçu les encouragements des premiers fans de Maxime Bouet à Artemare (km 65) là où les professionnels vont se disputer le premier sprint intermédiaire de la journée. C’est une montée par paliers, d’abord Virieu-lePetit, puis Lochieu, avant d’attaquer sa majesté le Grand-Colombier qui culmine à 1500 mètres (hors-catégorie).
Après avoir monté ce col en 2009 par Culoz, les cyclos du Tour de l’Ain ont pu comparer cette difficulté cette année par un autre versant. Bilan des deux montées : col magnifique avec d’abord les prairies, ensuite la partie boisée (où quelques gouttes d’eau sont tombées) et enfin une partie alpage dans laquelle les troupeaux sont maîtres chez eux. Dans tous les cas c’est superbe. Et si la montée proposée aujourd’hui recèle de sévères difficultés, avec trois paliers bien marquées surtout le dernier km, elle nous est apparue moins difficile que la montée versant Culoz. La descente vers Culoz justement est vertigineuse et offre une vue imprenable sur le lac du Bourget. Une fois passés à Culoz où les pros étaient en train de se préparer pour ce qui sera le sommet de ce Tour de l’Ain 2010 vu le classement général, la fin du parcours proposé est un véritable casse-pattes comme on l’a évoqué précédemment. Mais on ne peut pas en vouloir aux organisateurs, tant les paysages sont superbes.
Au plan sportif, ce matin au départ nous avions plaisir de partager la route avec Corinne Niogret –championne olympique de ski de fond- qui terminera 164ème et première féminine ! Comme quoi le vélo est un excellent sport pour faire le foncier des fondeurs en été. Cette cyclo du samedi a attiré de nombreux cyclosportifs connus en particulier Jean-François Pessey qui truste les victoires bien souvent au nez et à la barbe de coureurs professionnels. Il l’emporte logiquement aujourd’hui en 3h37’48 », deux minutes devant Nicolas Fritsch et plus de huit minutes devant Michel Heydens qui lui a effectué l’ensemble des quatre étapes. C’est légitimement Benoit Paris qui remporte cette première édition du Tour de l’Ain cyclosportif. Il a contrôlé la course aujourd’hui et termine septième de l’étape du jour. On est vraiment très content pour lui car il donne une très bonne image de son sport tout en poursuivant de brillantes études de commerce, option finance. Vous retrouverez ces jours prochains son interview. Ca respire la fraîcheur. Evian cyclisme eau-blige ! Chez les féminines, au général c’est Sylvie Quittot qui gagne même si l’étape du jour était dure pour elle, comme pour beaucoup de concurrents qui ont enchaîné les quatre jours.
Le premier bilan que l’on peut tirer à chaud de cette première édition, si on osait, serait du v’ain sur vingt tant elle nous est apparue superbement organisée. Si l’on doit suggérer quelques « détails » à améliorer on évoquera le ravitaillement car il semble qu’il y ait eu quelques confusions entre la zone de ravito des professionnels et celles pour les cyclos. Pour le reste cette édition est une franche réussite. Il faut souhaiter maintenant que cette formule de cyclosportives par étapes s’installe en France car elle permet à chacun, s’il accepte la barrière psychologique des cyclos consécutives, de se jauger et de vivre l’espace de quelques jours comme un professionnel.
Pour compléter notre article d’hier, le menu du jour était composé de diots avec de la polenta (excellent choix). Et pour le reste, nous tenons à rassurer les supporters du Lozérien Jean-Baptiste Trauchessec qui, parti hier matin à Montmerle, n’avait toujours pas donné signe de vie hier à 18 heures. Parti aux champignons ? A la pêche ? Tout simplement perdu ? Ou ayant abandonné ? Finalement notre petit grimpeur avait tout simplement mis la flèche et attendu la voiture-balai qui a finalement préféré prendre la fuite plutôt que de promener un Lozérien perdu au milieu de nulle part. J-B a donc vu passer l’ensemble du peloton cyclosportif, toute la caravane publicitaire et le peloton pro avant d’être secouru par un Luxembourgeois vivant en Lozère. Solidarité des petits départements oblige.
Classement étape 4 – Classement général final