Du 20 au 23 mars derniers se tenait à Taipei le plus grand salon asiatique de l’industrie du vélo. Tout le monde ou presque était présent. Pas étonnant quand on sait que toutes les filières de cette industrie sont bien implantées en Asie du Sud-Est, des cadres aux composants, en passant par la peinture, les stickers ou encore les lignes d’assemblage de vélos complets. C’est d’ailleurs en cela que se démarque ce salon relativement différent de ceux que l’on connaît en Europe : les constructeurs y viennent plus pour rencontrer des fournisseurs ou des réseaux de distribution (dans un marché asiatique au potentiel incroyable) que pour y exposer des nouveautés. Il n’en reste pas moins que de véritables vélos d’exception étaient exposés pour ravir le regard des photographes derrière leurs objectifs, ou faire rêver le public, auquel le salon est ouvert pour la dernière journée du samedi.
Il était tout de même possible d’entrevoir quelques nouveautés. On notera notamment le tout nouveau cadre Cervélo RCA (667 grammes pour 10000 dollars et seulement 325 cadres disponibles à la vente). Les deux géants asiatiques, Giant et Merida, étaient présents en force avec les plus gros (beaux ?) stands du salon, et nous ont offert respectivement le Propel et les deux vélos aux couleurs de la Lampre-Merida, le Ride SL (nouveau vélo de l’équipe pour les classiques de printemps) et le Wrap TT. Ce salon est en revanche marqué par la présence toujours plus importante des vélos type Ebike. En plus des habituels vélos de villes, on voit apparaître des VTT Ebike sur nombre de stands. Une tendance qui va sûrement se confirmer d’ici le prochain Eurobike.
Côté français, l’industrie du cycle était bien représentée, notamment par l’intermédiaire du « pavillon français », qui regroupait des marques comme Look, Time, Corima ou encore Stronglight en un seul et même quartier du salon. Mavic, Lapierre et Hutchinson disposaient quant à elles de leurs propres stands sur ce 25ème Taipei Bike Show. Seul b’Twin n’avait pas de pied à terre à Taïwan cette année, comme les précédentes d’ailleurs. Un contingent français assez important, donc, même si c’est loin d’être la langue la plus parlée sur ce salon. Mandarin et anglais dominent de loin les débats ici, aussi bien entre marques et distributeurs qu’entre marques et fournisseurs. Revenons justement sur cette particularité du Taipei Show, qui se veut plus un salon de rencontres qu’un salon de nouveautés.
L’Asie du Sud-Est, la région du globe dont Taïwan est un véritable poumon économique, regroupe la grande majorité des fournisseurs du monde du vélo, tout en offrant un marché à la croissance et au potentiel très important pour les marques européennes et américaines. Le Taipei Bike Show permet à tous ces acteurs de se retrouver pendant une petite semaine pour échanger, négocier, visiter des usines ou découvrir des nouveautés ou les futures gammes dans de petits salons privés. On croise donc de nombreux distributeurs venus du monde entier (Brésil, Canada, Afrique du Sud, Israël, Iran, Inde, Thaïlande, Nouvelle-Zélande, Japon…) qui sont là pour entrapercevoir et négocier les gammes 2014 avec des marques vendant des vélos complets ou des composants. Nous avons ainsi aperçu des marques comme Lapierre organiser une présentation privée : une vingtaine de distributeurs étrangers était visiblement présente pour découvrir en avant-première la gamme Lapierre 2014 route et VTT dans l’intimité d’une salle de réunion mise à disposition par l’organisation du Taipei Bike Show. Charmés par les nouveaux modèles et les nouvelles cosmétiques, ils sont repartis visiter le salon avec une belle idée de ce qui ornera les rayons des vélocistes du monde entier l’an prochain.
Que retenir de ce Taipei Bike Show ? Tout simplement qu’il n’est pas du tout dans la lignée d’un Eurobike, et qu’il permet avant tout de rencontrer des fournisseurs (un étage entier est ainsi dédié aux fournisseurs : peinture, sticker, fabricant de cadre carbone et aluminium, composants…) et de finaliser les gammes pour la saison suivante en échangeant et en négociant en direct avec les acteurs prépondérants de l’industrie du cycle. – Hugo Perrin