La Haute Route Pyrénées a habitué ses participants à franchir et enchaîner les cols les plus mythiques et les plus renommés, escaladés par les légendes du Tour de France. Et cette quatrième édition ne dérogera pas à la règle puisqu’au cours des sept étapes programmées des cols tels que Marie-Blanque, l’Aubisque, le Tourmalet, l’Aspin ou encore Peyresourde seront gravis. Pourtant la première étape qui s’est courue hier a fait place à des ascensions dont l’histoire est récente voire pas encore écrite. Les 143 kilomètres proposés en ouverture de la semaine démarrent par une première moitié d’étape en montagnes russes. Le départ donné d’Anglet implique aux coureurs d’emprunter une route qui monte et qui descend sans cesse pour arriver au pied des Pyrénées. La traversée du Pays-Basque permet une mise en route sans grande violence. Et c’est tant mieux car il faudra garder du jus et la route mouillée est là pour refroidir les adeptes du risque.
La premier plat de résistance s’appelle Ahusquy. Basque d’origine bien évidemment. Avant que les coureurs de la Vuelta ne s’y attaquent le 3 septembre, les participants à la Haute Route Pyrénées auront le droit de tester cette ascension de treize kilomètres. Le nez dans le brouillard dès que la route s’éleve, chaque concurrent vient buter sur les pentes abruptes de ce col sauvage. Environ six kilomètres présentaient des passages terrifiants à 12-13 % de moyenne.
Sur une toute petite route de montagne, bordée de grandes prairies, tout le monde est à la peine dans un brouillard qui les étouffe. Les chevaux qui résident sur le bord viennent bien souvent sur la route et donnent lieu à des images que les participants, slalomant entre les étalons, ne sont pas près d’oublier. Mais cela ne les aide pas à avancer et il n’y a pas le choix, il faut forcer pour se hisser au sommet. L’important est tout de même de garder des forces pour le morceau final de la journée, le plus gros, la Pierre-St-Martin.
Connue pour la démonstration de force de Christopher Froome sur le Tour de France 2015, la Pierre-St-Martin est assurément un des cols les plus difficiles du pays. Cette montée est longue et exigeante avec ses seize kilomètres, dont neuf qui oscillent entre 12 et 15 %. Chacun est plongé dans une extrême difficulté et avance à son propre rythme sur de larges routes qui ne sont pas pour autant moins pentues. Impossible de profiter de l’aspiration sur des vitesses si basses, c’est jambes contre jambes que les participants s’affrontent.
Même les meilleurs souffrent, et le 39×28 n’était visiblement pas l’option la plus adéquate sur ce genre de difficultés. La grande différence avec les cols des Alpes surprennent les habitués de la Madeleine et du Galibier. Les rudes pourcentages asphyxient les organismes qui, heureusement, n’ont pas eu à trop souffrir de la chaleur.
Mais la Haute Route Pyrénées, ce n’est pas seulement une confrontation entre champions qui font la course. C’est aussi une cinquantaine de nationalités représentées et un accent anglais dans le peloton. Certains montent même leurs premiers cols. Ils arrivent épuisés mais heureux d’avoir réussi à vaincre ces montagnes, qu’ils regardent avec admiration chaque mois de juillet à la télé. Il aura fallu bien se reposer cette nuit car dès ce matin, vers 9h30, tous sont partis à l’assaut de nouvelles expériences. Marie-Blanque, l’Aubisque, le Soulor et Spandelles à combattre. Rien que ça.