Après la quatrième étape, un contre-la-montre individuel de 25 kilomètres entièrement sur territoire égyptien (malheureusement l’actualité des derniers jours ne nous a pas permis de rentrer sur la terre des pharaons), la cinquième étape de la Middle East Peace Tour sera certainement la plus difficile.
D’une part c’est la plus longue, 155 kilomètres reliant Eilat à Mitzpe Ramon, mais surtout son final sourira aux meilleurs grimpeurs ! Nous sommes en Israël, au nord de la mer Rouge. Le début ne présente pas trop de difficulté, hormis un vent omniprésent. Méfiez-vous car si l’avant-veille vous l’avez eu de face, il est possible que ce dernier ait changé de sens en quarante-huit heures ! Mais cette portion s’effectue assez facilement. Nous sommes sur des routes larges avec un excellent rendement mais des bouts droits interminables ! Même avec cinq minutes d’avance, une échappée restera en point de mire.
Comme souvent, on peut couper l’étape en deux. La seconde partie est assez vallonée. En effet, vous serez régulièrement en prise sur des côtes de 3 à 4 kilomètres comprises entre 5 et 6 %. Un grimpeur seul ne sera pas avantagé car ces côtes sont une nouvelles fois entrecoupées d’interminables lignes droites toutes plates exposées au vent. En revanche, l’arrivée jugée dans la ville de Mitze Ramon offre un final très intéressant. Il faudra gravir la montée finale, à l’aplomb de la falaise du cratère de Ramon, longue de 4,5 kilomètres pour 7 % de moyenne. Mais une fois la ligne franchie vous pourrez profiter du ce panorama magnifique sur le désert du Neguev central.
La sixième étape reliant Mitzpe Ramon à Neve Zohar offre un profil descendant sur ses 138 kilomètres. Vous partez à un peu plus de 800 mètres d’altitude pour finir sur les berges de la mer Morte. Mais comme la veille, la première portion est un enchaînement de côtes avec des descentes vertigineuses très techniques. En plus d’équiper son vélo de roue libre en conséquence, il faudra de bons patins de freins, sous peine de faire le grand saut en plein cœur du désert et de ses rochers saillants ! Le final jusqu’à la ville de Neve Zohar est assez plat, avec quelques faux plats. Enfin, vous sortez du désert en plongeant vers l’arrivée par une longue descente toujours aussi piégeuse. Les derniers kilomètres s’effectueront le long de la mer Morte, offrant certainement un sprint aux rescapés du désert.
La septième étape et donc dernière de cette course de la paix au Moyen-Orient relie Neve Zohar à Jérusalem avec 130 kilomètres. Une dernière étape toujours aussi magnifique côté paysage avec plus de 80 kilomètres tout le long de la mer Morte.
Lors de notre reconnaissance, nous avons croisé quelques cyclistes. En Israël, le vélo commence à se développer là où en Jordanie c’est encore sous-développé, pour ne pas dire presque inexistant. Mais ce n’est pas parce que vous longez la mer que la route est plate ! Bien au contraire. Après les 15 premiers kilomètres relativement plats, c’est une longue remontée parsemée de faux plats montants ou côtes mais qui ne feront pas trop de différence hormis user les organismes. Un mot sur la chaleur. Vous êtes sous le niveau de la mer (pour rappel l’altitude de la mer Morte est de -429 mètres), et les températures sont donc très élevées. Nous avons relevé plusieurs fois plus de 40°C sur notre compteur ! Il faudra prévoir l’eau en conséquence et se méfier des coups de chaleur.
Après plus de 80 kilomètres de course, vous quittez les berges de la mer Morte pour entamer la longue ascension jusqu’à Jérusalem. Certes, nous ne trouvons pas de gros pourcentages, mais vous grimpez pendant plus de 10 kilomètres entre des falaises où il n’y a ni végétation ni ombre. A l’inverse de l’avant-veille, il ne faudra pas être un pur grimpeur mais plus un grimpeur en force pour venir à bout de ces longues ascensions qui oscillent constamment autour des 3 à 4 %. Mais une fois dans Jérusalem, l’arrivée sera jugée dans la vieille-ville après une dernière ascension d’un peu plus d’un kilomètre qui saura départager le groupe d’hommes forts ayant réussi à sortir de la vallée du Jourdain.
C’est donc une expérience véritablement enrichissante et inouïe qui s’annonce avec la Middle East Peace Tour, qui sera sûrement une vraie réussite. En 2018, vous traverserez des paysages magnifiques qui ont fait la renommée de ces pays. Bien avant que la guerre ne vienne entâcher ces tableaux naturels époustouflants. Des pays quasiment vierges de cyclistes (chasseurs de KOM, allez-y, posez votre empreinte !) et dont la culture est loin de la nôtre. Si l’aventure vous tente et que vous souhaitez découvrir de nouveaux horizons, profiter de la chaleur déjà présente début mars, foncez ! Plus d’infos sur www.meptour.com.