Modane-l’Alpe d’Huez, 109 kilomètres, acte I de l’Etape du Tour-Mondovélo 2011. Ce sera l’étape de tous les records avec 10 000 cyclos engagés sur cette véritable course de côte. C’est simple, au programme : descente, montée, descente, montée du Galibier, descente vers la Grave et montée de l’Alpe aux vingt-et-un virages mythiques.

C’est avec Nicolas Joly, en pleine préparation pour les Championnats de France de triathlon courte distance, que nous avons pu effectuer cette étape. Départ devant le magasin casino de Modane, 20 kilomètres assez descendants, sans trop de ronds-points, dans la vallée de la Maurienne qu’on quittera sans trop de regret pour aborder, à Saint-Michel-de-Maurienne, le col du Télégraphe. A gauche toute côté direction et tout à gauche ou presque pour la première fois de la journée ! Le col fait un peu plus de 11 kilomètres, toujours à l’ombre. La route est en cours de réfection et la pente assez régulière : 6/7 % en moyenne. Les passages à plus de 8 % sont situés dans la première partie et la fin du col est relativement douce. Transition sur 5 kilomètres vers Valloire, descente facile où l’on se doit d’être en prise tout le temps pour atteindre une vitesse régulière.

Après le Télégraphe, où il conviendra de faire gaffe, voici le Galibier. A partir de Valloire, ce sont 17 kilomètres qui nous font passer de 1434 mètres à 2556 mètres d’altitude. Dès Valloire et la sortie, on a  des passages à 8 %, puis après Les Verneys on redescend vers 5 % pour vraiment aborder la pente après Plan Lachat. On est à la moitié du col. Les paysages changent totalement, on entre dans le terroir des marmottes, on passe le cap des 2000 mètres d’altitude, et les pourcentages sont situés entre 7 et 10. Les vues sur les glaciers sont magnifiques, même si en juillet la neige aura sans doute disparu des bas-côtés. A noter qu’à 3 kilomètres du sommet, au lieu-dit Les Granges, une stèle à la mémoire de Marco Pantani a été installée. Elle sera inaugurée le 19 juin et indique le lieu où le Pirate a marqué l’histoire du Tour.

Pour les cyclos comme pour les pros, le passage dans la vallée de l’Oisans se fera par le tunnel. On grimpe jusqu’à 2556 mètres et on évite le dernier kilomètre à 10 %, c’est déjà ça de gagné ! Ce premier tunnel du jour fait 750 mètres rectilignes, et on débouche sur la face sud et (normalement) 8 kilomètres de descente sinueuse pour arriver au Lautaret et tangenter de nouveau les 2000 mètres.

Pour rejoindre Bourg d’Oisans et l’Alpe, il y aura une transition de 40 kilomètres, la plupart du temps descendants, vers la Grave, au pied du glacier de la Meije. On descend la Combe de Malaval puis les gorges de l’Infernet avant de traverser le barrage du Chambon, c’est très roulant et les paquets seront formés. La seule vraie difficulté sera les passages dans les tunnels (2,5 kilomètres au total, répartis sur cinq tunnels dont le plus long est de 750 mètres). Même si elles seront effectuées sur route fermée, ces transitions seront scabreuses car l’éclairage y est réduit et la visibilité limitée. La preuve ? Alberto Contador, en pleine reconnaissance, s’est fait arrêter par un policier zélé pour défaut d’éclairage !

Virage à droite, on laisse le Bourg d’Oisans sur la gauche et dernier kilomètre de plat avant le plat de résistance, l’Alpe d’Huez, pour se mettre à l’aise. Un peu moins de 14 kilomètres de montée, 7,9 % de moyenne, on part de 723 mètres et on arrive à 1850, tout ça sur vingt-et-un virages qu’il conviendra de bien négocier, l’avantage étant que les supporters seront là d’un bout à l’autre, c’est toujours ça de pris.

L’ascension proprement dite commence à la cascade de la Sarenne, au virage 21, et cette entame costaud se prolonge jusqu’au virage 16. Deux kilomètres à plus de 10 % pour se mettre dans le ton. Ensuite les virages redeviennent plus plats et offrent la possibilité de relancer tout en récupérant. Le lieu-dit Le Ribot, vers les virages 11/10, ramène la pente à des pourcentages raisonnables (7/7,5 %) mais la difficulté revient vers le vieux village d’Huez où la route est exposée plein sud et où la pente revient à 10/11 % (virage 4). Autant dire que pour rester à l’aise dans Huez, il faudra en garder sous la pédale si tant est que ce soit possible encore à ce moment-là et dans le contexte.

Le virage 1 marquera la délivrance, il reste 2 kilomètres et le grand plateau pourra être remis pour traverser la station, prendre les ronds-points finaux et terminer avenue du Rif-Nel, la même que celle des pros, le vendredi 22 juillet.

Les deux Etapes du Tour 2011 (vous découvrirez la seconde demain) offrent des profils totalement différents. Le côté puncheur pour l’acte I et le côté endurance pour l’acte II. Modane-L’Alpe d’Huez, pour les meilleurs, risque de se résumer à une course de côte dans l’Alpe d’Huez, alors que pour les pros, la distance très courte de l’étape devrait générer une course de mouvements et ce dès la montée du Télégraphe. Pour tous ceux qui ne jouent pas la gagne, l’étape offrira des points de vue magnifiques, de quoi en prendre plein les yeux et plein les jambes, c’est certain. Affronter les mythes, ça se mérite et ça laisse des souvenirs plein la rétine. Une image qui devrait être marquante, c’est celle des milliers de fourmis, photographiées d’hélicoptère dans la montée du Galibier. Il y en aura de partout et 10 000 coureurs ou presque, répartis en 17 kilomètres, ça devrait avoir de la gueule.

Il reste un peu plus de trois semaines pour parfaire votre condition, travailler le coup de pédale en montagne, et apprécier pleinement le menu entrée-plat-dessert prévu le lundi 11 juillet. D’ici là encore deux étapes à franchir mais toutes deux faciles : recevoir votre numéro de dossard et déguster la vidéo de cette reconnaissance sur Vélo101.tv.