Année après année la Provençale Sainte-Victoire grandit et se rapproche de son maximum de participants fixé à 1500. Cette année on dépasse les 1300. Un petit effort sur les mots et on dira qu’ils en sont à un souffle. Le stade Carcassonne sert de superbe base logistique à toute l’organisation, la ville, elle, est plutôt rafraîchie par la tramontane. Quand elle souffle sur ce coin de la Méditerranée, c’est qu’un peu plus à l’est, c’est le mistral, et ça n’a pas manqué tout au long des 133 ou 95 kilomètres proposés pour l’édition 2016. Malgré trois kilomètres retranchés sur le grand parcours, les temps sont bien supérieurs à ceux de 2015. Preuve en est que ça a soufflé fort, tantôt favorable, tantôt franchement de face, les jantes hautes, si elles étaient de sortie, ont dû être maudites à certains moments.
Le départ est fixé avenue des écoles militaires à 8h30 pour le grand parcours et 8h45 pour le 95 kilomètres. L’heure, c’est l’heure, vous pouvez disposer ! Tout le monde est bien content de partir et de lâcher les chevaux, car avec 7 degrés avec le vent froid et le pollen des platanes qui va nous « baigner » avant et après la course, le ressenti fait grelotter presque tout le monde. On dit presque car ils sont quelques-uns à partir en manches courtes.
Les 10 premiers kilomètres servent à se mettre en jambes et à atteindre le pied de Saint Antonin qui était auparavant le final de la Cezanne et l’entame du Grand Trophée. Ces 2 kilomètres font la première sélection et même plus que ça puisqu’au sommet, vers Puyloubier et Pourrières, personne n’a vraiment pris le temps d’admirer la montagne Sainte Victoire. Ça a tellement embrayé que la victoire s’est dessinée à coups de bordures. Autant dire qu’il ne fallait pas laisser un mètre car les dégâts pouvaient être considérables. Il est vrai que les bosses ne sont pas très marquantes (606 mètres pour l’altitude max, et un peu plus de 1700 mètres de dénivelé positif sur le parcours 133 kilomètres) et que ceux qui jouent la gagne devaient utiliser chaque instant pour durcir la course et opérer la sélection.
Comme toujours, c’est le petit parcours qui remporte les suffrages des participants avec 745 classés à l’arrivée. Et comme les organisateurs ont le bon goût de classer tout le monde, même ceux qui ont changé d’avis en cours de route, chacun peut faire en fonction de la forme du jour. C’est à Rians après 40 kilomètres que se fait la bifurcation, à droite vers Varages pour le 133 kilomètres, à gauche pour les autres. Quelques-uns se sont trompés, même si la signalisation est impeccable d’un bout à l’autre et les signaleurs partout présents. Peut-être faudrait-il mieux indiquer (plus en amont) cette bifurcation.
La côte de Bèdes et le col du Grand Sambuc, à 20 kilomètres de l’arrivée, sont les deux dernières difficultés des deux parcours. Le Grand Sambuc n’est pas assez difficile pour effectuer la sélection chez les pros pour le GP la Marseillaise, mais chez les cyclos, surtout sur le grand parcours, il sert de juge de paix à peu près chaque année. Ça a été le cas de nouveau en 2016, un peu comme l’an passé où l’homme fort du jour fait suffisamment de différence pour étalonner ses talents de pistard sur les 300 derniers du parcours. Cette année, c’est l’Italien Stefano Sala qui l’emporte en 3h36’41 » soit 1’42 » devant Cédric Sachet et Tony Mezure. Chez les féminines, c’est à la 131ème place que finit Helena Redshaw, en 4h08’13 »
Côté 95 kilomètres, c’est un groupe de quatre qui s’est disputé la victoire, et Jean-Luc Cataldo a été le plus véloce en 2h35’42 » devant Dario Giovine et Mathias Rose, à 36,6 km/h de moyenne. Quinze minutes plus tard, c’est à deux que les filles jouent la gagne, Marion Bessone devançant Laure Souty à 1 seconde.
Le stade Carcassonne, on l’a dit, est parfait pour l’organisation d’une épreuve comme la Provençale. Restauration pour certains qui ont acheté l’option et ravitaillement gargantuesque pour tout le monde. Au menu fruits secs, bananes, oranges, gâteaux, bouteilles d’eau et même chocolat fondu au soleil. Pour un peu on aurait pu être tentés de faire une fondue au chocolat, mais bon, c’est le début de saison, un peu de sérieux quand même !
Le repas d’arrivée pour ceux qui l’ont pris est vraiment à la hauteur de l’événement. Pas moins de quatre plats sont proposés, dont des coquillages, du poulet au curry, des tomates farcies, et un large choix de légumes et de desserts. Quoi de mieux pour refaire le match et attendre les podiums ?
En résumer une bonne journée de vélo, félicitations à tous les acteurs, en ces lieux illustres. On dira que le tableau n’a pas besoin de grosses retouches, même si les organisateurs trouveront forcément quelques points à améliorer pour atteindre la barre des 1500 coureurs. Encore un effort, et la cyclo de l’AVC Aix-en-Provence sera en DN1 des cyclos françaises !
Classement 133 km :
1. Stefano Sala en 3h36’41 »
2. Cédric Sachet en 3h38’23 »
3. Tony Mezure en 3h38’24 »
4. Hugo Brun en 3h38’24 »
5. Julien Gueydon en 3h38’25 »
6. Jean-Philippe Valenti en 3h38’28 »
7. William Turnes en 3h38’29 »
8. Fabien Oules en 3h38’30 »
9. Stéphane Cognet en 3h38’31 »
10. David Swan en 3h38’37 »
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131 et 1ère Dame. Helena Redhaw en 4h08’13 »
Classement 95 km :
1. Jean-Luc Castaldo en 2h35’42 »
2. Dario Giovine en 2h35’44 »
3. Mathias Rose en 2h35’47 »
4. Olivier Martinez en 2h35’50 »
5. Nicolas Reynaud en 2h36’12 »
6. Romain Fiard en 2h38’43 »
7. Thomas Spriet en 2h41’59 »
8. Dylan Maldonado en 2h43’48 »
9. Odrian Champossin en 2h43’48 »
10. Jean Philippe Mandelli en 2h43’49 »
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52 et 1ère Dame. Marion Bessone en 2h50’42 »