« La lozérienne » voilà qui fera un gros titre ce matin du journal dans la rubrique Sport et…faits d’hiver. Car en ce dimanche 5mai les quelques 350 cyclistes présents au départ à la Canourgue ont dû braver les frimas printaniers, plus rudes encore que ceux connus cet hiver. Une fois n’est pas coutume mais à l’approche de la date des saints de glace l’hiver a voulu une dernière fois montrer le bout de son nez.
C’est donc chaudement vêtu pour la plupart que les concurrents se sont élancés à 9h. Deux départs séparés, d’abord une grosse centaine de coureurs parti pour 155km puis un peloton peu plus fourni pour un parcours un peu plus facile de 105km. Il fait froid, on annonce du vent fort et un peu de neige sur les hauteurs, mais peu importe chaud ou froid tous étaient bouillants pour en découdre sur les magnifiques routes de Lozère, un véritable jardin d’éden pour tout cycliste. En selle pour 4h grosses heures d’effort. N’oubliez pas vos jambières et gants long ainsi qu’un peu de crème chauffante. Pour écrire ce résumé j’ai trempé la plume dans le camphre, je brûle d’inspiration, prenez la roue.
© La Lozerienne Cyclo
A 9h pétante les 100 coureurs du grand parcours se sont élancés, après quelques minutes passées dans le sas de départ. La seule hâte de chacun à cet instant de la course est que celle-ci arrive à la première difficulté histoire de voir son organisme monter en température car oui j’insiste là-dessus il fait froid. Le thermomètre reste bloqué proche du 0.
Souhait qui va vite se réaliser, 10 petits kilomètres à peine après le départ la route s’incline et va permettre à la course de se décanter. Très rapidement les 20 plus costauds se détachent à la pédale. Sur cette première boucle d’une cinquantaine de kilomètres effectuée autour de la Canourgue, le rythme sera soutenu mais pas supersonique, le fort vent de face ajouté au froid calme les ardeurs et surtout incitent à la prudence dans les descentes, dont les bas cotés sont parfois blanchis par la neige tombée dans la nuit.
© La Lozerienne Cyclo
Ce n’est qu’une fois repassé dans le village départ de la Canourgue que le tempo devient plus soutenu. Une deuxième bosse montée vent de dos cette fois permis à ce groupe de 20 de s’alléger un peu. Les plus faibles (des plus forts) durent rendre les armes et trouver leur propre rythme de croisière pour éviter le mal de mer provoqué par la vitesse infernale des cadors. Le mot d’ordre du jour pour éviter le naufrage et se retrouver comme une bouteille à la mer est « groupé », ne jamais rester seul, balloter par des vents violents qui font chavirer.
© La Lozerienne Cyclo
En effet au bord du Tarn, il vaut mieux naviguer à plusieurs. Ainsi on se préserve du vague aux jambes et continue de filer à plein nœud. Et si l’on reparlait un peu de vélo ? D’autant plus que l’on va bientôt quitter le bord de mer en tournant à gauche pour remonter dans les terres. C’est dans cette montée plutôt pentue que devant la course se décante réellement. Les plus forts prirent la poudre d’escampette et ne seront plus rejoins avant l’arrivée. Le fort vent de face qui accompagne les coureurs dans les 40 derniers kilomètres rend la course un peu plus tactique que de coutume. Il faut se dépenser mais pas sans compter, penser à en garder un peu pour le sprint final.
Moins appuyer ses relais, feindre de prendre un gel ou une barre dans sa poche pour sauter un relais. Tout bon cycliste connait les rouages du métier. Et Paul Emile LORTHIOIR membre du team Trek Vélo101 les connaît bien. Lui le garçon dont l’humilité est aussi grande que le talent vient coiffer sur la ligne Stephane COGNET et Cédric RICHARD. Une victoire amplement méritée pour ce coureur passionné qui chaque week-end écume les routes des Cyclosportives, et truste souvent les premières places du classement. Un grand bravo à lui, dont on apprécie tous autant l’Homme que le cycliste.
Quoi de mieux pour réchauffer les corps meurtris qu’un plat local, préparer avec amour par les organisateurs. On ne présente plus le célèbre aligot de Lozère qui s’apprécie plus encore aujourd’hui dans des conditions hivernales. Arrosé d’un verre de rouge ou d’une bière, et voici chacun prêt à repartir pour un tour.
© La Lozerienne Cyclo
Nul doute que tout le monde reviendra en 2020 tant cette cyclo ne manque pas d’atouts dans son jeu. En plus d’un parcours majestueux notons la bonne humeur de tous les bénévoles, et la qualité de l’organisation. Fléchage parfait, chronométrage au top avec un classement affiché électroniquement dans la seconde qui suit l’arrivée. Le tout pour un tarif défiant toute concurrence. Fin d’une superbe journée, aussi chaleureuse que sportive qui reflète bien ce qu’est, ce que devrait être l’esprit Cyclosport.
La saison avance, et dimanche prochain si vous le voulez on se retrouve tous à Vence pour une petite épopée sur deux roues de 150km avec des montées des descentes, des attaques des défaillances, bref tous les éléments qui donnent au vélo ses lettres de noblesse. Mon stylo prend un peu d’avance, il est déjà dans le col de Vence. Consonnes et voyelles devancent les coureurs qui je l’espère avanceront aussi vite qu’en Lozère. En tout cas moi j’y serais et je n’y irais pas à reculons.