Toute la semaine, Vélo 101 vous fait vivre le Wow Cyclothon, une course en relais de 72 heures non-stop pour effectuer le tour de l’Islande à vélo sur la route principale de l’île. Plongez au cœur de notre périple de 1332 kilomètres pour la bonne cause !
Vendredi 28 juin, 5h38. 58 heures et 38 minutes après le départ, notre périple de 1332 kilomètres autour de cette île cinq fois moins grande, mais 200 fois moins peuplée que la France, prend fin. Mais résumer le Wow Cyclothon à une affaire de chiffres serait bien insuffisant pour décrire l’aventure que nous avons vécue au cours de cette semaine inoubliable.
Le Wow Cyclothon, c’est avant tout une expérience unique en son genre. Au moment où nous franchissons la ligne au petit matin, un sentiment d’allégresse envahit notre petite équipe de six tant la sensation d’avoir réalisé un exploit est grand. L’état second dans lequel nous nous trouvons avec les jambes lourdes et la fatigue due à notre dette de sommeil est mis entre parenthèses le temps d’une cérémonie sommaire : une personne nous attend pour nous signifier l’arrivée, nous fait monter sur un podium constitué de palettes, nous remet une médaille et une bouteille de champagne. Car même si nous arrivons 17èmes et bons derniers, nous voilà « finishers », victorieux d’avoir conclu cette boucle autour de l’Islande et vaincu la fatigue.
Paradoxalement, la dernière nuit ne fut pas la plus dure. Il faut dire que nous fûmes bien aidés par le retour des décors enchanteurs et sauvages qui contrastaient avec la nature aride traversée la veille. Le passage près de la Skogafoss, haute de 62 mètres, est tout bonnement extraordinaire et vaut bien un arrêt prolongé pour se redonner du courage avant de partir en direction de l’endroit le plus célèbre de l’Islande : l’Eyjafjallajökull, le glacier qui avait longuement perturbé le trafic aérien en 2010. Le retour sur Reykjavik est facilité par un nouvel allié : le vent. Défavorable pendant la majeure partie du parcours, la brise légère nous pousse vers la capitale islandaise via des routes tantôt plates, tantôt vallonnées. En revanche, les deux dernières heures se font sous la pluie qui, combinée à la chute des températures, refroidit considérablement nos organismes fatigués.
Une fois passée la ligne, il nous faut encore rejoindre l’hôtel. Les quatre cyclistes de l’équipe décident alors de monter une dernière fois sur le vélo pour effectuer la dizaine de kilomètres qui nous sépare du lieu d’arrivée au Reykjavik Lights, où nous attend notre première nuit de sommeil depuis quatre jours ! Notre oreille interne perturbée par les soubresauts d’un camping-car toujours en mouvement nous joue des tours et c’est avec la tête qui tourne que nous nous couchons. Mais aussi et surtout avec la sensation d’avoir accompli une véritable odyssée et un exploit tant sur le plan physique que sur le plan humain. Peut-être est-ce l’alliance de ces deux dimensions qui nous a aidée à tenir le choc. Aurions-nous été motivés à continuer l’aventure quand, alors que nos limites ont déjà été dépassées depuis longtemps, il fallait encore remonter sur le vélo pour l’équipe ? Sans doute pas. C’est là aussi la beauté du Wow Cyclothon où le « nous » prend le pas sur le « je ». Nous étions six inconnus avant d’embarquer à Roissy, mais c’est une équipe soudée et solidaire qui quitte Keflavik aujourd’hui.
Notre vol retour est programmé pour l’après-midi et nous devons donc manquer la grande soirée organisée par le Wow Cyclothon à laquelle tous les participants sont conviés. Grande réception et cocktails seront bien nécessaires pour retaper nos organismes ! Pour terminer notre séjour, direction le Blue Lagoon et son lac d’eau chaude chauffée naturellement par les volcans, ce qui nous permet de bien détendre les jambes avant de reprendre la direction de Paris. C’est avec le cœur lourd que nous quittons l’Islande, une terre idéale pour en prendre plein les yeux à vélo, que ce soit sur route ou peut-être plus encore en VTT. Mais c’est aussi avec la certitude de revenir dans ce pays confiné au nord-ouest de l’Europe que nous faisons nos valises. Après tout, avec Wow Air, Reykjavik n’est qu’à trois heures de Paris pour 97 euros l’aller. Un prix dérisoire pour prendre la direction du paradis !