Le mariage entre Amaury Sport Organisation et la Corse, célébré en grandes pompes en 2013 à l’occasion du centième Tour de France, a donné naissance à l’Explore Corsica. Le bébé est arrivé ce matin, 9 heures, place St Nicolas à Bastia et on peut d’ores et déjà le souligner, il est bien né. Des mois de cogitation, d’anticipations, de réunions… le lot de tout organisateur ! Et voilà, un peu plus de 600 participants à la fête sans compter les accompagnant(e)s. Du temps passé aux contrôles sécurité, à récupérer le packtage, à apprécier le couchage et c’est parti à 9 heures pour 100 kilomètres, allez 101 ! avec l’échauffement…. A voir les coureurs s’échauffer, justement tout autour de la place Saint Nicolas, presque sous le soleil, on sait qu’on est parti pour une bonne journée. Et ce n’est pourtant que le début…
Départ neutralisé, puis au bout de 2 kilomètres, fin du fictif derrière la voiture rouge, et tapis d’entrée pour se mesurer au col de Téghime. Premier col du jour et pas un capo, un col de 10 kilomètres environ. De quoi mettre tout le monde au même régime ou presque, minceur pour les mouflons (de Corse) de moins de 60 kilos et un peu plus calorique pour les plus de 60, juste le bon poids pour écrémer les groupes par niveau et mieux gérer les phases de transition.
Car l’Explore Corsica, comme la plupart des cyclos à étapes, alterne les sections chronométrées. Quatre aujourd’hui et des liaisons où chacun se retrouve entre potes et refait le match, voire anticipe le suivant. Quelque part, on revient à une vraie notion de cyclosport faite de convivialité et de partage, qui n’empêchent pas de se tirer la bourre sur les spéciales. Tout ça sans prendre trop de risques, le cyclisme y compris le cyclosport a assez donné ! Pour les organisateurs qui doivent avoir les autorisations, c’est aussi un atout supplémentaire dans leurs négociations avec les autorités.
Une fois le régime Téghime assimilé, c’est la descente vers Patrimonio. On n’a pas dit la descente de patrimonio, blanc ou rouge, ça sera pour dimanche soir, promis !! Superbe village traversé sans trop de risques malgré la circulation, et aussi parce que les automobilistes ont le bon goût de se garer, descendre de voiture et nous encourager. On est proche de l’Italie, ça se sent. Autre belle idée de l’organisation, les capitaines de route, maillot distinctif. Ils gèrent les différents groupes, tout en tapant la discute, super sympa, d’autant que ce sont des grands de leurs sports. On peut citer Franck Schleck, Cadel Evans, et les Français Richard Dacoury, Frédéric Belaubre, Charlotte Morel, Nathalie Simon, Antoine dénériaz, des coureurs de Delko Marseille… Beaucoup de grand noms de leur sport, mais plus que ça, des grands du sport, dont on sait que beaucoup sont derrière Paris 2024. On leur souhaite de garder la flamme au moins jusqu’en 2024, et allez, soyons sympas, jusqu’en 2028, à Los Angeles. C’est bien connu, le vélo, ça conserve et ils ont choisi le bon sport pour la reconversion.
Tout au long de ces 100 kilomètres, c’est Méditerranée à gauche toute, une splendeur par ce temps. C’est simple, la seule infidélité à ce flirt organisé avec la Corse, le cap Corse, même, c’est Lucia. La bosse de Santa Lucia, montée en chrono, 3ème section, sur une très belle route. On est vue sur terre uniquement, mais pas pour longtemps. Redescente vers Bastia, la 4ème section chrono, sur 5 kilomètres. Un peu plus en pilotage, sympa, ça change des montées de cols, et là, c’est pleine vue sur les îles alentours. L’île d’Elbe, pour la Sardaigne, ça sera demain.
Finish à une dizaine de kilomètres de Bastia, il y a beaucoup de circulation, et arrivée terminale sur la place St Nicolas. Il est 1 heure de l’après-midi, et tout le monde sera arrivé pour deux heures. Le bateau pourra repartir un peu plus tard, cap au sud, Porto Vecchio, 131 kms, on va en baver là et ailleurs ! Surtout avec un peu plus de 2400 mètres de dénivellation. Porto Vecchio, 2013, c’est là que tout a commencé, un retour aux sources en quelque sorte.
Classement général # 1 :
1. Nicolas Roux en 49’04
2. Elvadas Siskevicius à 43 sec.
3. Paul-Emile Lorthioir à 46 sec.
4. Arnaud Mercier à 54 sec.
5. Gilles Lacrampe à 1’13 »
6. Franck Schleck à 1’18 »
7. Nicolas Chauveau à 1’36 »
8. Nicolas Fine à 1’52 »
9. Stéphane Cheylan à 2’09 »
10. Sébastien Marquant m.t.