En 2013, l’Etape du Tour revient à sa formule unique. Après avoir proposé deux volumes ces deux dernières années (Modane-L’Alpe-d’Huez et Issoire-Saint-Flour en 2011, Albertville-La Toussuire et Pau-Bagnères de Luchon cette année), ASO a décidé de ne proposer qu’un seul volet en 2013, comme pour condenser sa saveur et son prestige. Pour cette édition, l’organisation a choisi la deuxième étape la plus courte du Tour de France 2013, Annecy-Mont Semnoz le dimanche 7 juillet. Un parcours escarpé, délicat, se terminant par la montée vers Semnoz, qui pourrait bien décider de l’issue du Tour de France un peu plus de deux semaines plus tard. L’étape est certes courte (125 km), mais pourrait bien rentrer dans la légende. Elle interviendra en clôture d’une semaine dantesque où le peloton affrontera les terribles pentes du Mont Ventoux avant de se diriger vers Gap, Embrun pour un chrono exigent, l’Alpe d’Huez pour une double ascension et Le Grand-Bornand après avoir franchi cinq cols. Autrement dit, les défaillances sont très possibles dans l’étape dessinée autour d’Annecy. Les organisateurs ont donc décidé de permettre aux cyclosportifs du monde entier de prendre le chemin de cette étape qui pourrait marquer l’Histoire du Tour.
On le sait, le prochain Tour de France s’attache à mettre en valeur les plus beaux paysages de l’Hexagone et le patrimoine français dans son ensemble. Cette étape ne déroge pas à la règle avec les lacs d’Annecy et du Bourget en toile de fond. Le tout à deux pas du Mont-Blanc. Ce sont ces paysages que la cyclosportive traversera. Le parcours sera dessiné en boucle autour d’Annecy. Sans doute l’une des raisons qui a poussé ASO à organiser l’Etape du Tour dans les environs du chef-lieu de Haute-Savoie. Les villages départ et arrivée seront situés aux mêmes endroits et seront accessibles à partir du vendredi 5 juillet. Après la course, le retour à Annecy sera plus pratique et les cyclos ne devront pas prendre une navette pour retrouver leurs véhicules.
Mais si ASO a choisi ce terrain pour en faire l’Etape du Tour, ce n’est pas seulement pour des raisons pratiques, ou parce que la société organisatrice pense que l’étape sera historique. C’est aussi et surtout que le parcours proposé est très alléchant. Il y aura très peu de mètres de plat sur cette étape. Les cyclos enchaîneront les petites bosses sur un parcours casse-pattes dans sa première partie avec la côte du Puget, le col de Leschaux, la côte d’Aillon-le-Vieux et le col des Prés. Les coureurs plongeront ensuite dans la descente avant d’affronter le Mont-Revard à la mi-parcours. Le Mont-Revard, c’est surtout long. Près de 16 bornes de montée et un pourcentage moyen de 5,6 %. Déjà un gros morceau. La dernière fois que le Tour y était passé, il n’y avait pas véritablement eu de course. C’était lors de l’étape Albertville-Aix-les-Bains en 1998. Le jour où le Tour faillit s’arrêter. Le peloton avait protesté contre le traitement infligé à l’équipe TVM dont les coureurs avaient été mis en garde à vue pendant une bonne partie de la nuit. Quinze ans plus tard, le Tour y fait de nouveau escale et préférerait que le déroulement soit tout autre. Les cadors devraient cependant attendre l’ultime ascension pour batailler une dernière fois. Car entretemps, il y aura près de 40 kilomètres à parcourir entre le sommet du Mont-Revard et le pied de la montée vers Semnoz.
Cette montée finale, justement. Pour les cyclos, attendez-vous à souffrir ! Christian Prudhomme a placé cette étape à la veille de l’arrivée pour « permettre le hold-up de la dernière chance ». Une chose est sûre, le terrain y est propice sur une ascension de 10,8 kilomètres à 8,5 % de moyenne. Le pied sera moins compliqué (7,5 et 8 % de moyenne sur les deux premiers kilomètres). Mais le troisième kilomètre est terrible à plus de 10 % avant une courte accalmie sur le quatrième kilomètre. Ensuite, on ne descendra jamais sous les 8 %. Les kilomètres 6 et 7 dépasseront même les 9 %, avant que la pente ne s’adoucisse relativement sur la fin. C’est donc une ascension difficile qui sera offerte aux cyclos au terme de 125 kilomètres d’efforts intenses dans le massif des Bauges. Pour cette 21ème édition, on pouvait difficilement faire mieux.