L’Avant Etape du Tour
« L’Etape du Tour 2016 était un de mes gros objectifs de l’année. Mon entraîneur Benoît Nave et moi avions axé ma préparation sur ce jour-là. L’avenir nous démontrera qu’une multitude de paramètres rentre en compte.
Après un bon début de saison et une forme ascendante, j’étais dans les temps de passage pour être performant le 10 juillet. Les premières cyclos montagneuses sont arrivées et ma porte d’entrée aura été le Challenge du Vercors, qui m’a permis de remporter ma première cyclo de l’année et de repartir avec de précieuses informations sur ma forme. Ensuite j’ai participé à la Time-Megève Mont Blanc à domicile. Malgré quelques pépins physiques lors de la semaine, j’ai terminé la course en mode rando après avoir constaté un gros jour sans… Les semaines suivantes auront été importantes avec trois cyclos de montagne agrémentées de cols difficiles.
La Faucigny-Glières était la première de ce tryptique qui allait me mener au départ de l’Etape. Après une course bien menée, j’ai remporté l’épreuve au sommet du Plateau de Solaison. Puis ça a été le tour de la Grand Bo’ avec les montées du Mont-Saxonnex et de la Colombière par son côté le plus pentu. Ce jour-là les jambes étaient au rendez-vous, la forme était de plus en plus grande, j’étais sur la bonne voie et la victoire se trouvait au bout.
Il restait deux semaines à gérer cette forme pour être présent le jour J. Dans la semaine, les jambes étaient bonnes. Le samedi avant la JPP-Neuf de Cœur, j’ai fait une petite sortie de décontraction mais, au retour, j’ai ressenti une douleur au dos que je commence à connaître et qui n’avait rien de rassurant. J’ai décidé de ne pas courir le lendemain pour me préserver, consacrant la semaine aux soins avec des séances de kiné et un passage chez l’ostéo. La semaine est passée mais si la douleur s’atténuait, elle ne disparassait pas entièrement. Le samedi avant l’Etape, lors de ma sortie de décontraction, j’ai ressenti une petite pointe, mais le lendemain c’était le grand jour. Il fallait savoir faire abstraction des petits maux, d’autant plus que ce jour-là, j’avais la lourde tâche d’emmener avec moi un passager clandestin…
Eh oui, j’allais courir avec le dossard 101, dossard que devait porter le cofondateur de Vélo 101 Philippe Lesage, victime lors de sa préparation d’un sérieux accident qui l’empêchaît de participer.
C’était une grande fierté de porter son dossard lors de cette étape qui partait de la maison. L’après-midi serait consacrée à aller chercher mon dossard et faire un tour des stands pour rencontrer mes partenaires et discuter une dernière fois avec Jacques Corteggiani du parcours et de la stratégie du lendemain ainsi que saluer tous les gars de l’équipe Mavic qui sont toujours là pour me motiver. Le soleil se couchait, nous étions une bonne tablée pour ce dernier dîner. Ma femme participait à l’Etape le lendemain et des amis aussi étaient là pour participer. Tout doucement, nous approchions du moment tant attendu depuis l’annonce par ASO du lieu de l’Etape entre Megève et Morzine.
Demain, lever 5h00, la nuit est là, le Mont Blanc veille sur nous à l’aube d’une journée qui s’annonce inoubliable. »
Nicolas Roux