A bien y regarder parmi les 10 000 engagés de l’étape du Tour 2010 Pau-Tourmalet, il n y a pas un seul lointain descendant de Lapize ou Garrigou. Ces noms auraient-ils disparu du paysage cycliste ? Mais il est certain que beaucoup de coureurs auront une pensée pour ces forçats des temps anciens au moment d’arpenter les pentes du Tourmalet qui risque de prendre des allures de fournaise, même avec un départ à 7 heures du matin. On parie déjà que beaucoup vont imiter Lapize et monter tout ou partie du Géant des Pyrénées à pied et user les cales. Tant pis, si ça permet d’arriver. C’est déjà ça de pris et ça fait marcher le commerce. Quatre jours avant les pros, les amateurs du monde entier (49 nations représentées) vont donc se lancer sur les 181 km de l’étape reine du Tour 2010, celle qui risque de déterminer le vainqueur final du Tour. Une chose est sûre, ce sera bas les masques et il sera impossible de se cacher sur ces pentes incandescentes des Hautes-Pyrénées. L’étape du Tour est et reste un must que chaque cyclo a envie de faire, ne serait-ce que pour se trouver pour une fois dans ce monde qui fait toujours plus ou moins rêver, celui des pros, sur des routes mythiques, des routes fermées à la circulation et sur des cols de légende qui ont fait la grande histoire du vélo. Ce rêve éveillé est l’objectif de l’année pour de nombreux participants, même si consciemment ou non, chacun sait qu’il va sacrément en baver. Mais après tout, n’a t’on pas a signé pour ça?
Un parcours âpre
181 km et à la différence de 2009, 3 cols qui vont faire plus de dégâts que les toboggans proposés entre la Drôme et le Vaucluse en 2009. On attaque par Marie-Blanque et ses fameux 4 derniers kilomètres à plus de 10%. Le macadam a été refait mais la mise en jambes sera rude. Après ça, place aux bons placements dans les paquets pour rallier Ferrières et le col du Soulor. Le pied est costaud et la suite plus digeste surtout avec une bonne partie ombragée. Ouvrez grand les yeux au sommet, c’est sublime, en plus il y a le ravito. Profitez bien. Ensuite longue partie vers Luz Saint-Sauveur en partie montante, même si le vent risque de jouer un rôle important. Enfin, place au dessert, en passant à Luz, et la vue sur le funiculaire qui emmène directement au sommet. Mais pas de passe-droits, c’est le début du sauve qui peut et du tout à gauche ! Au début, la route est large et bien asphaltée, puis à partir de Barèges, c’est nettement plus costaud. La pente s’adoucit quelque peu avant un dernier kilomètre terrible.
Qui succèdera à Dimitri Champion et à Magda De Saint Jean au sommet du Tourmalet?
Pour les féminines, pourquoi pas la passe de trois pour le dossard numéro un? Elle aime autant les Alpes que les Pyrénées puisqu’elle avait inauguré ses succès sur Pau-Hautacam où l’on descendait le versant Barèges du Tourmalet. Face à elle elle va retrouver Karine Saysset, elle-aussi lauréate dans les Pyrénées à Loudenvielle, notamment. Claudia Carceroni, vainqueur de la Chiapucci et Fabiana Lupérini sont les autres femmes à suivre. Allez, parions quand même sur une victoire de Magda, et même un top 50 au scratch. Messieurs, la pression monte !
Côté masculin justement, si les pros des équipes Protour ou continentales ont progressivement délaissé le rendez-vous des absents du grand Tour, il reste pas mal de monde pour prendre le flambeau de l’ancien champion de France. David De Vecchi qui a fait un top 5 en 2009 et remporté la catégorie 30/39 ans sera parmi les grands noms à suivre de près, tout comme Laurent Four (Lescar VS), un local qui aime ses Pyrénées puisqu’il a remporté l’édition 2008, arrivé au sommet de Hautacam. Certes, nombre de noms peuvent sortir du chapeau car c’est le privilège de ce type de cyclo : l’étape du Tour fait le plein d’inconnus, d’élites, d’étrangers qui peuvent surgir pour jouer les trouble-fêtes dans les classements.
Parmi d’autres noms connus dans les cyclos, citons Frédéric Taisse, Charles Fallick, Bruno Mestre, Hervé Gilly, des gars qui ont déjà aligné leur nom en haut des palmarès des cyclosportives. S’il n’y a plus trop de coureurs pros, il y a de plus en plus d’anciens pros qui regoûtent au vélo avec pas mal de bonheur. Pour 2010, 3 noms seront à surveiller de très, très près. Le premier d’entre eux, Christophe Agnolutto, qui roule à domicile sur des routes où il organise ses stages, puis Laurent Brochard qui a à coeur de montrer que ses cadres sont à la hauteur de ses jambes, et le grand favori Jean-Charles Currit, ancien pro du Gan qui a gagné, entre autres, la Vauclusienne, l’Ardéchoise et fait 4 de la récente Marmotte.
Enfin, l’étape du Tour a toujours été le rendez-vous de gens connus dans d’autres monde que le cyclisme, mais qui ont comme trait commun d’aimer profondément le vélo, citons en premier Alain Prost, toujours fidèle au rendez-vous (dossard 5). Un peu moins vite qu’une F1 mais rapide en tout terrain, le motard Cyril Desprès (dossard 3) et Paul Belmondo (dossard 9) qui viendra se préparer pour l’étape du coeur en faveur de Mécénat Chirurgie Cardiaque, le 24 juillet, Nathalie Dechy (dossard 20) ou Tony Ramoin, médaillé en snow board (dossard 16) seront aussi au départ.
Vélo 101 dans la course…aux images !
Bref que du beau monde, on n’a pas parlé de vous mais vous y aviez pensé. Pour ceux qui veulent voir encore une fois à quoi ça ressemble et pour tous ceux qui voudront voir à quoi ça a ressemblé, sachez que Vélo 101 aura deux caméras embarquées et 2 caméras sur le terrain pour fixer les plus belles images de cette 18ème édition de la Mondovélo. Images que vous retrouverez dès la fin du Tour de France. Entre-temps, vous aurez eu le plaisir de comparer avec les pros, le jeudi 22 juillet. Faîtes-vous plaisir.