Thomas Becarud, alias matorucabe, que vous allez lire après ça, ne fait pas qu’écrire et pédaler, il jongle avec les mots et joue du dérailleur des mots, pas seulement en démo. Comme c’est un gars qu’on aime bien, qui pédale fort, des fois même trop fort à se faire les dents du bonheur, on a pensé, dans un sens de l’anticipation et sans un moment d’hésitation, vous le faire connaître plus grand plateau que petits sentiments, disons plein pot.
Pour une fois, pour aller plus loin ne sera pas que vos classements, si vous le voulez bien, ça sera aussi pour découvrir plus loin. Alors, fâchés avec les mots qui sortent de l’ordinaire, passez votre chemin ! amoureux des mots et de la vie au-delà du vélo, jetez une oreille, ça en vaut la peine, et si le producteur est votre voisin, faîtes-lui signe, qu’il prenne la roue de Mato, 32 ans et toujours pas maté.
© L’héraultaise
Nous voici au mois d’avril, le mois des classiques. Aujourd’hui, dimanche 7 Avril, c’était la grande messe du vélo en Belgique à l’occasion du Tour des Flandres. Le public belge voue en effet une admiration sans faille à ces forçats de la route dompteurs de pavés. D’autres, moins adulés mais tout aussi courageux et passionnés s’étaient donnés rendez-vous à Gignac, théâtre d’un grand classique du calendrier « cyclosport » : l’héraultaise.
Une épreuve organisée par le Comité Départemental de la fédération française de cyclisme qui s’est fait une place de choix dans le cœur (et les jambes), des cyclistes venus parfois de loin pour jouer les héros du macadam dans l’Hérault. Pas moins de 300 concurrents répartis sur les deux parcours majeurs proposés : 140 km et 162km pour les plus téméraires. A 8h45 départ des féminines (qui a dit que le cyclisme est un univers macho sans galanterie ???) suivi du reste du peloton masculin 5 min plus tard. C’est parti pour un parcours d’Homme…et de femmes.
© L’héraultaise
Le début du parcours, sans réelles difficultés permet à chacun de monter progressivement en température. Et il faudra du temps pour chauffer les organismes un peu transis par le froid. 7 petits degrés sur la ligne de départ, et un ciel menaçant, telles sont les réjouissances météo de ce dimanche. Avril ne te découvre pas d’un fil, ce proverbe aujourd’hui prend tout son sens, au sens propre car il fait froid, et figuré car personne n’ose « se découvrir » dans les premiers kilomètres.
La première bosse abordée au kilomètre 20 environ a été escamotée. En haut de celle-ci c’est encore un peloton fort d’au moins 150 unités qui continue sa progression. Allure de sénateur donc, dans la vallée de la Vis on ne peut pas dire que ça « visse ». Le peloton s’apparente encore à une très longue cordée où personne ne semble dévisser. Mais les choses sérieuses ne vont pas tarder à démarrer, ne vous inquiétez pas. Kilomètre 60 à la séparation des deux parcours, fin du fictif, le départ réel est donné. Tout droit pour le 140km et à droite pour le 162km.
© L’héraultaise
A droite puis tout à gauche où presque pendant 4 kilomètres. La route s’étant brutalement inclinée, il a fallu jouer du dérailleur pour ne pas avoir à s’incliner justement. 4 kilomètres de montée sèche qui permet à la course de se décanter. C’est à la pédale que ça se dessine, Les plus forts (les sprinteurs des cimes) devant les autres (un peu plus décimés) derrière tout simplement. Au sommet de cette côte c’est un groupe d’environ 15 unités qui bascule en direction du point le plus majestueux du parcours, le cirque de Navacelles.
Mais pas le temps de faire le clown, juste un coup d’œil sur le paysage avant de réattaquer une montée relativement courte mais raide. Devant, le groupe s’amincit quelque peu, certains s’accrochent d’autres décrochent. Sur un tel tracé pas de place pour le bluff. La mi-course est passée et son scénario est déjà bien écrit.
Les groupes sont formés, chacun a trouvé sa place et tentera de la garder jusqu’à l’arrivée. Une seconde partie de course moins dure où pour les plus costauds le petit plateau ne sera plus d’usage mais usant tout de même, sur des routes exposées au vent parfois et parsemées de faux plats où le choix du braquet s’avère souvent difficile, notamment après 4 heures d’effort. Un peu plus de 4h, ou un peu de moins de 5, c’est le temps qu’il faudra au vainqueur du jour pour franchir la ligne d’arrivée.
© Vélo 101
Julien ALLUE de L’A.C CLAPIERS s’impose en 4h37min devant Geoffrey ROUAT et Corentin DUBOIS arrivés dans le même temps que le vainqueur. C’est le plus rapide des 3 au sprint qui gagne. Côté féminine c’est Karine MALLE qui a su se faire la malle en franchissant la ligne avec plus de 15min d’avance sur sa seconde carole DESCHAMPS.
C’est autour d’un repas goûteux et convivial que se termine cette belle journée de vélo. Se restaurer puis se diriger vers la salle polyvalente pour une remise des récompenses organisée de manière très professionnelle, presque solennelle (peut-être un peu trop d’ailleurs). Avec bon nombres d’élus présents, qui se sont passé le micro, oubliant peut-être que pour beaucoup la journée n’était pas finie, qu’il leur faudrait quelques heures de route pour regagner leur domicile.
© Vélo 101
Faire un peu plus concis et simple, voilà peut-être un conseil, un point à parfaire pour que tout soit parfait. Voilà une journée dont chacun gardera un bon souvenir grâce notamment à une organisation bien rôdée, sans failles. En effet, qu’il s’agisse de la sécurité pendant la course ou du balisage rien n’a été laissé au hasard.
Et comme il n’y a pas de hasard mais que des rendez-vous, organisateurs et coureurs se donnent déjà rendez-vous en 2020.
En attendant, d’autres beaux rendez-vous sont déjà pris pour cette année 2019 démarrée sur les chapeaux de roue. Au hasard, rendez-vous dimanche 14 avril à Montélimar pour la Corima. Beaucoup de grands noms du cyclosport y seront présents, il va donc falloir prendre la roue, « prendre la roue des grands »