La 18ème édition des Bosses du 13 a effacé l’impression mitigée laissée par l’édition précédente, la pluie ayant cette année-là gâché l’ambiance. Pour 2012, on efface tout et on met au goût du jour les couleurs provençales, le bleu du ciel, la mer et presque les cigales. Tout va bien pour les 2 500 coureurs qui sont venus disputer, plus ou moins durement, les Bosses. Car pour tout le grand sud,c’est le rendez-vous à ne pas manquer, un peu comme le Roc d’Azur VTT dans 3 semaines maintenant.
La faculté de Luminy est désormais le point d’ancrage du vaisseau marseillais qui mobilise beaucoup de monde, en passant par le manager de l’équipe pros et les 350 bénévoles qui ont œuvré samedi (pour les épreuves réservées aux plus jeunes) et dimanche toute la journée, pour assurer la sécurité, les ravitos, le repas d’arrivée, et les démontages en tous genres (barrières, tables, tentes, ravitaillements, etc…). On en passe mais sur cette fin de saison, merci et respects à tous ceux et celles qui se décarcassent pour que d’autres se fassent plaisir sur le vélo.
Dimanche, il y avait de quoi se régaler sur les bords de la grande bleue : une Gineste bien digeste pour éliminer le petit déjeuner, basculer vers Cassis et profiter déjà de la mer à perte de vue ; ensuite Ceyreste pour creuser un peu les organismes et allumer les premières escarmouches, suivie de Gémenos. Enfin, il faut choisir entre entée-plat,le parcours de 94 kilomètres (retour vers la Gineste et Luminy), ou entrée-plat-dessert, le parcours de 136 kilomètres où on tire tout droit à Gémenos pour revenir par la partie finale de l’Espigoulier, le col de l’Ange, puis Gineste, etc… ou alors le menu royal, avec en plateau (fruits de mer tant qu’à faire!) la montée de Sainte Zacharie, l’Espigoulier, et le final commun à tous, 164 kilomètres de plaisir et de beaux paysages, avec en point d’orgue, l’Espigoulier, ses senteurs uniques et ses roches calcaires, une splendeur partagée par les cyclos, les vététistes, et même les chasseurs, tout ça en bonne cohabitation.
1034 classés sur le parcours 94 kilomètres, 546 sur le moyen parcours, et seulement 270 sur le 164 kilomètres, on est dans la tendance des cyclos; moins d’inscrits sur les grands parcours. Pour le plus d’un millier de coureurs participant au petit parcours, départ à 8h20, soit 20 minutes après les autres participants aux plus longs cours. Bonne idée, ça évite la surchauffe au départ et, surtout, ça échelonne un peu mieux les paquets. Côté résultats, les Provençaux ont été à l’honneur. C’est bien simple : ils ont tout raflé et ont laissé les arêtes aux départements limitrophes, voire pays mitoyens.
Sur le 94 kilomètres, c’est un Martégal, Pascal Manderon, qui gagne devant un Haut-Alpin, Nicolas Féraud de Digne-les-Bains et digne fils spirituel de Michel Roux dont on va reparler. 2h31’23 » et un sprint entre 8 autres coureurs. La première féminine est Nadia Corre en 2h53’33 ».
Pour le 136 kms, on est prié de présenter ses papiers, la police nationale déboule plein pot sur Luminy et c’est Nicolas Ligier qui gagne devant son supérieur hiérarchique Yann Lillo, les deux en 3h44’24 ». Ce sont les puces qui ont démêlé cette enquête au demeurant sympathique, comme le geste chevaleresque de finir main dans la main. Dommage que les cyclos ne prévoient pas d’ex-æquo dans ce cas-là. En tous cas, on les met, nous, ex-æquo dans l’état d’esprit. Voilà les filles, pas bien loin pour Magdalena De Saint Jean qui finit dans le paquet pour la 3ème place, on ne dira pas à une maigre 9ème place, loin de là ! A peine une minute et quelque derrière les agents de devant.
Pour le 164 kilomètres, la règle est simple : la Gineste écrème le peloton, Ceyreste l’amincit et l’Espigoulier le rend svelte. Surtout quand les Marseillais de service, Pommiers et autres, mettent des mines dès l’entame de la première montée de l’Espigoulier. Patrick Fiorentino, qui était le favori et voulait l’emporter chez lui, a miné et misé sur l’effet de surprise. Malgré tout, le premier de cordée au sommet, avec une belle avance, est le Niçois Cyril Boulenger qui est passé au sprint au sommet sans envisager trop la difficulté du chemin de retour. Résultat, au retour justement, la jonction est faite et ce sont sept bonhommes qui vont aller visiter Gémenos et le col de l’Ange puis la Gineste, pas trop indigeste vu le vent assez faible pour une fois sur la dernière bosse, avant de basculer vers la faculté et rester lucide pour affronter la montée finale.
A ce petit jeu, c’est un trio qui va se dégager dans cette Gineste finale, deux Pommiers, Fiorentino et Thomas Grosbois, le vainqueur du parcours 94 kilomètres en 2011, et Marc Faure, un voisin du Vélo Club de Marseille. Thomas Grosbois, le petit jeune, ne s’en laisse pas compter et gagne en 4h42’06 » devant Faure et Fiorentino. Pas bien loin derrière, on retrouve Michel Roux, ex-triple vainqueur des bosses, puis Boulenger, Folco, venu préparer les championnats du monde d’Ornans en VTT marathon (voir son interview) et Jean-Pascal Roux, puis Jean-Luc Chavanon, les gars des teams Scott et Chamrousse, toujours là et surtout toujours devant. En féminines, c’est Cécile Carre qui gagne en 5h54’05 », 157ème place au scratch à la clé.
Belles Bosses 2012, on en redemande. Il reste de belles parties de manivelles à faire d’ici octobre, entre autres la Drômoise, les Cimes du lac d’Annecy (qui, comme Marseille, devrait voir le Tour du centenaire établir ses bases), la Marseille Cyclo Classic : toutes épreuves où vous pouvez vous inscrire en ligne sur Vélo 101, histoire de limiter le papier et protéger les forêts. Bonne fin de saison, à toutes et à tous, et bravo à tous ceux qui, comme nous, se sont fait plaisir sur ces belles cyclos dont la France regorge.
Classement 94 kilomètres :
1. Pascal Manderon en 2h31’23 »
2. Nicolas Agniel en 2h31’24 »
3. Xavier Ricci en 2h31’25 »
4. Yannick Simon en 2h31’25 »
5. Pascal Michel en 2h31’26 »
6.Frédéric Basconte m.t.
7. Christophe Philibert m.t.
8. Romain Martinez 2h31’29 »
9. Scott Davies en 2h31’37 »
10. Gilles Laudicina en 2h32’48 »
Classement 136 kilomètres :
1. Nicolas Ligier à 3h44’31 »
2. Yann Lillo en 3h44’31 »
3. Hervé Rota en 3h42’18 »
4. Laurent Massimi en 3h45’51 »
5. Fabien Oules m.t.
6. Lionel Pitaval en 3h45’53 »
7. Benjamin Delfino en 3h45’58 »
8. Pierre-Alexandre Dupuis en 3h46’04 »
9. Magdalena De Saint Jean en 3h46’33 »
10. Olivier Deschamps m.t.
Classement 164 kilomètres :
1. Thomas Grosbois en 4h42’06 »
2. Marc Faure en 4h42’07 »
3. Patrick Fiorentino en 4h42’14 »
4. Michel Roux en 4h42’48 »
5. Cyril Boulenger m.t.
6. Maxime Folco en 4h42’57 »
7. Jean-Pascal Roux en 4h49’32 »
8. Jean-Luc Chavanon en 4h49’34 »
9. Cédric Paluello en 4h49’37 »
10. Richard Carriero en 4h49’39 »