Nicolas Garcera, vous êtes le co-organisateur de la GFNY Mont Ventoux avec Lucie Hiegel. Qu’est-ce qui a poussé les concepteurs à basculer des grandes capitales vers un sommet mythique ?
Le GFNY Mont Ventoux sera la manche française du GFNY World Series qui se déroulera du 26 au 28 juin 2015. Ce World Series est né de l’évolution à l’international du Campagnolo GFNY New York, l’équivalent du marathon de New York pour les cyclistes américains. Les organisateurs ont mis en place un World Tour avec des étapes en Espagne, en Italie, au Brésil, au Mexique, à New York. Effectivement, la ville de Vaison-la-Romaine qui accueille l’événement est toute petite au regard des capitales que sont Barcelone, Mexico ou New York, mais c’est avant tout le mythe du cyclisme que représente le Mont Ventoux qui a poussé les concepteurs à se rapprocher de nous. La France manquait encore au calendrier, c’est un pays où l’histoire du cyclisme est née et c’est logiquement que le GFNY Mont Ventoux entre dans ce World Tour. Et je me permets de rappeler que la ville a accueilli le Tour de France en 2013 en tant que ville de repos et ville-départ. Nous sommes donc rodés et structurés pour ce genre d’événement.
Pourquoi avoir choisi la date du 28 juin ?
Le choix de la date s’est fait de lui-même : le Ventoux n’est ouvert à la circulation qu’à partir de mi-mai. Historiquement il y a le dernier week-end de mai ou le premier de juin qui est déjà pris par un événement. Ensuite il y a un Triathlon, et enfin un rassemblement belge ! Et les mois de juillet et août nous sont interdits en cette période touristique très chargée en Provence. En septembre il y a la manche italienne du GFNY. La seule date restante est alors celle du dernier week-end de juin, le 28. C’est une semaine avant la Marmotte, ce qui permettra aux cyclistes des pays lointains de pourquoi pas découvrir deux cols mythiques pendant leur séjour en France ! Au final cette date nous convient bien, car c’est la période des lavandes, des cerises, des abricots… De très beaux paysages en perspective ! Et nous ne sommes pas encore aux grosses chaleurs. Bref c’est la période idéale pour venir se mesurer aux pentes du Mont Ventoux.
La concurrence n’est-elle pas trop forte à ce moment-là, non seulement au plan national, mais aussi international ?
Je peux comprendre que l’arrivée d’une nouvelle épreuve puisse susciter quelques craintes de la part des organisations déjà en place. L’idée n’est pas d’aller en concurrence, mais en complément. Il y a plus de 150 cyclos en France chaque année, et le calendrier s’étend sur six à sept mois, et seulement trois à quatre mois pour les épreuves dites de montagne comme la nôtre ! Les cyclistes ont donc le choix, en fonction de leur niveau, de leurs envies, de leurs congés, de la situation géographique, etc. Nous ne sommes qu’une date supplémentaire. À nous de tout simplement essayer de proposer un événement de qualité et laisser les gens varier leurs plaisirs et aller à la découverte des épreuves qu’ils souhaitent. La plus proche épreuve ce jour-là est à plus de 200 kilomètres. Qui plus est, elle est basée sur une formule différente de la nôtre (ultra-distance le samedi et petit parcours le dimanche), donc je ne pense pas que nous soyons en vraie concurrence.
Quel est le public visé ?
Un public international, qui souhaite découvrir la Provence, ses magnifiques villages perchés, son beau temps, sa culture et l’histoire. Les participants des pays lointains préparent déjà leur séjour et ils vont rester entre huit et dix jours sur le territoire.
Un public international, c’est lié à la notoriété du Ventoux ou plutôt à l’historique et l’ambition de l’épreuve ?
La France, la Provence et le Mont Ventoux sont des mots évocateurs pour les passionnés de vélo, en France et à l’étranger. Tout passionné rêve un jour de faire quelques tours de roues dans ce bel environnement. Nos ambitions sont simples : procurer du plaisir, partager, échanger.
Quels sont vos objectifs en termes de participation ?
Nous n’avons pas d’objectif chiffré pour cette première édition. Ce que nous pouvons vous dire c’est que nous avons déjà quelques centaines d’inscrits représentant seize pays différents comme les États-Unis, le Brésil, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, le Chili, Singapour, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas, etc.
Quelles vont être les différences avec les autres épreuves se déroulant déjà au Ventoux ?
Nous n’avons pas créé l’événement, le parcours, les animations en nous comparant à ce qui existe déjà. Nous sommes partis d’une feuille vierge, et se posant la question de ce qui pourrait rendre heureux chacun des participants. Nous avons ainsi pensé aux familles. Il y aura trois jours de salon expo, avec différents univers tels que les cycles, des producteurs locaux, des artisans, une expo, des jeux et des animations pour les enfants, et un concert le vendredi soir ouvert à tous ! Pour les cyclistes, il était évident pour nous de prévoir une ascension face sud, et une arrivée au sommet ! Quelle satisfaction d’arriver au sommet de ce col mythique, et d’ensuite pouvoir prendre quelques instants pour observer notre belle région depuis le sommet ! Il était inenvisageable pour nous de prévoir l’arrivée ailleurs ! Une fois arrivé au sommet, il faudra ensuite rejoindre en roue libre Vaison-la-Romaine, où chaque participant aura le privilège d’arriver au cœur même du théâtre antique. C’est dans cette enceinte chargée de 2000 ans d’histoire qu’aura lieu la remise des prix. Et bien d’autres surprises encore !
Le parcours est-il immuable ou bien allez-vous aborder le Ventoux chaque année par une face différente ?
Le parcours mis en place devrait vraiment satisfaire le plus grand nombre. Nous sommes des gens du pays, cyclistes, et avons fait de notre mieux pour que tout au long du parcours les paysages soient variés et magnifiques. Nous n’envisageons pas pour le moment d‘autre parcours.
Quels seront les plus de cette 1ère édition de la GFNY Mont Ventoux ?
Comme dit précédemment, nous nous efforçons de mettre en place un véritable festival en Provence sur trois jours, avec des animations, dont la course le dimanche est le point d’orgue. La ville de Vaison-la-Romaine nous permet un retour final au cœur du théâtre romain, la course se gagne au sommet du Mont Ventoux, les dotations seront conséquentes (maillot GFNY Mont Ventoux, douches, repas chaud de qualité, etc.). Les hommes seront au même niveau que les femmes au niveau des récompenses. Un petit plus, la montée du Ventoux sera chronométrée et il y aura un KOM mis en place, avec un prix pour les meilleurs grimpeurs homme et femme. Et dans l’esprit du cyclosport, ce n’est pas le vainqueur qui remportera le plus gros des lots, il sera tiré au sort parmi tous les finishers, tous autant méritants les uns que les autres. Le tout nous l’espérons avec une belle météo et une bonne ambiance !
Propos recueillis le 24 novembre 2014.