Denis Boissière, vous êtes l’une des chevilles ouvrières des épreuves cyclo et VTT du « Bouticycle Aigoual Challenge ». Quel bilan tirez-vous de l’édition 2017 ?
D’abord, rendons grâce à César, la cheville ouvrière c’est notre chargé de mission, Gildas Le Masson, par ailleurs, organisateur de trails avec beaucoup de succès. Coté 2017, nous avons toujours d’aussi bons retours sur les parcours route et VTT qui sont indéniablement nos points forts. Nous apportons beaucoup de soin aux choix des circuits, et à titre d’exemple, pour la Bouticycle Aigoual Route 2018, nous avons réalisé pas moins de 5 projets totalement différents pour chaque parcours, le Fenioux multisports (entre 130 et 150 km), le Quezac (100 km maximum) et le Lozérien (60 km environ), ce qui en fait 15. 2018, ce sera une première avec un passage dans la ville de Millau.
Pour revenir à 2017, en route, nous avons inversé la courbe de la participation. Nous sommes satisfaits, et nous ne comptons pas nous arrêter là.
Concernant le VTT, avec quasi 700 participants, ce fut le top. Nous avions, à la base, postulé pour le championnat de France marathon 2018, car c’était la 30ème édition qui se profilait, mais nous l’avons eu dès 2017. Le parcours n’était pas encore définitivement établit, nous étions en grosse difficulté avec l’établissement Parc National des Cévennes, mais nous avons reçu des retours dithyrambiques. Christophe Bassons, certes notre ami, allant même jusqu’à affirmer que « c’était le circuit le plus abouti qu’il ait été donné de parcourir ».
Côté cyclo, on a eu le sentiment d’un essoufflement, qu’en dites-vous ?
Oui, l’observation est bonne. Avec notre farouche volonté, sur les 17 premières éditions, de trouver des routes nouvelles chaque année, nous avons eu un mauvais alignement des planètes en 2015, avec une portion éroica fantastique, mais aussi 38° à l’ombre. En 2016, nous sommes aussi tombés face à la concurrence de l’étape du Tour. L’Aigoual et ses superbes routes ont encore tant à offrir, qu’avec l’appui de Bouticycle pour développer les à coté, et la combinaison VTT/Route pour ceux qui le souhaitent, nous sommes encore extrêmement motivés pour développer la Bouticycle Aigoual Route !
Qu’est-ce que vous diriez sur l’évolution de la partie VTT ?
Pour ce qui est du VTT, c’est presque le top ! Un challenge local, le Challenge Gardois qui marche bien, des parcours que l’on peaufine d’année en année, les élus, les habitants qui nous soutiennent, le Pôle Nature 4 saisons de l’Aigoual qui améliore nos parcours, et croyez moi c’est superbe, la Fédération Française qui nous fait confiance… Le souci reste le Parc National des Cévennes, et aussi un peu l’ONF, qui a une hiérarchie dans les priorités vraiment déroutante, et les autres amateurs d’activités de loisirs sportifs de nature pensent pareil… C’est dommage, et ça nous fait perdre un temps considérable.
Nous avons des projets à partir de 2020, et nous sommes fiers, du coup, d’être la plus ancienne équipe organisatrice de VTT en France, car nous sommes plusieurs à être impliqués depuis la première édition en mai 1989 !
Concrètement, un week-end comme celui des 7 et 8 juillet, plus l’avant et l’après, ça engendre combien de bénévoles, de personnes dans l’organisation ?
Sans aucun doute, une occupation au moins 10 mois sur 12 ! La préparation est assurée par Gildas et les membres du Vélo Club Mont Aigoual Pays Viganais, surtout lorsque nos autres grandes manifs de l’année sont passées (Open Trial VTT du 1er avril et Challenge du Pays Viganais à Mondardier les 12 et 13 mai 2018). Ensuite, nous sommes fortement appuyés par les locaux, notamment l’équipe des Meyrueisiens (48) autour d’Olivier Gouash (notre M. Sécurité et aussi membre de Média Moto Sécurité), Nicolas Ladet, Jan Plantier… Et, les autres villages de l’Aigoual. Pour 2018, nous lancerons sûrement un appel vers nos amis Millavois ! Au final, c’est bon an mal an, 120 bonnes volontés sur les 2 jours.
Vous avez organisé les championnats de France Masters cyclo, XC Marathon, pourquoi un tel choix ?
Nous en sommes très fiers, et peut-être ne le savez-vous pas, mais la FFC est en train de refondre son circuit des cyclosportives, et elle va nous confier le championnat de France « nouvelle formule » en 2019. Notre histoire avec les championnats de France a commencé en 1990 avec le tout premier national de VTT organisé par la FFC, qui venait juste de prendre la relève de l’Association Française de Mountain Bike. Puis, nous avons fêté nos 10 ans en 1998 avec le championnat de France marathon, et aussi relancé les Masters en 2008 après 6 ans d’arrêt. Nous avons enchaîné avec ceux de CLM, et même en 2011 avec Bernard Thévenet comme parrain le France de CLM par équipes masters !
Sur chacune des disciplines, quelles seront les nouveautés en 2018 ?
Coté VTT, on va viser le haut, avec parcours, préparation et balisage au top, et puis, on prépare une superbe vision de drone grâce à notre partenaire Cevennfly pour faire encore mieux que 2016 (https://www.facebook.com/695366460499622/videos/1382064091829852/ ).
Nous avons eu 2 superbes champions de France en 2017, avec Camille Devi et Miguel Martinez (https://www.youtube.com/watch?v=S-9mM7yh0oY), cela va être difficile de faire mieux, par contre, nous espérons que le nombre de personnes relevant le défi des 82 km avec des tonnes de monotraces variés va bien augmenter. Ah oui, on réfléchit à un parcours spécifique VTTAE pour préparer un projet pour 2020.
Coté route, l’objectif là aussi, est d’en mettre plein les yeux à nos participants pour qu’ils se rappellent les parcours, paysages et sécurité au top, le tout dans une belle ambiance sportive et à un coût le plus modéré possible, malgré le repas chaud préparé par un pro de la restauration.
Coté Challenge, c’est là une de nos nouvelles marques de fabrique. 15 pionniers l’année 0 en 2015, une trentaine en 2016, plus de 50 personnes ont relevé le défi d’enchaîner les deux parcours malgré la réduction d’une partie de leur chance de bien figurer au VTT du dimanche. Que ce soit le BAC (Bouticycle Aigoual Challenge) ou l’Ultra BAC (entre le parcours Fenioux et le marathon VTT), notre objectif est de fournir un vrai défi aux cyclistes passionnés.
Enfin, bien sûr, un nouveau prestigieux parrain ou marraine, car depuis 2000, ce fut une succession de belles rencontres ! Vivement le jour où l’on pourra tous les rassembler à nouveau. Pour 2018, nous sommes en contact avec de vrais coups de cœur !
Quels sont vos espoirs de participation ?
Nous sommes une organisation à 99 % composée de bénévoles, donc c’est qualité avant quantité. Mais bien sûr, nous avons envie que le maximum de monde profite de ce que l’on met en place.
1200 personnes sur les 2 jours est un bon chiffre pour ce week-end de l’année ! Notre objectif principal au club est notre école de vélo (labélisée club jeune et compétition en 2017), et nous aspirons à ce que beaucoup de nos jeunes participent également.
La cyclo se retrouve face à l’étape du Tour, le week-end de la Marmotte, c’est un avantage ou un inconvénient ?
Cela ne peut pas être un avantage, même si la Bouticycle Aigoual Route a de vrais atouts, tarifaires, mais pas que. C’est une cyclo que l’on peut faire entre amis, en club ou pour rencontrer d’autres personnes. Ce n’est pas « l’usine » où il faut se poster des heures avant le départ, voire marcher en haut des cols… Nous organisons le 2ème week-end de juillet depuis plus de 10 ans maintenant, c’est une date qui nous va bien !
Plus globalement, vous connaissez bien l’univers du blanc côté fondeurs. Quelles comparaisons et dissemblances pourriez-vous faire entre les fédérations de vélo et ski ?
Pas mal de similitudes au niveau ambiance, humilité, respect de la nature… Des différences sur la durée des épreuves, le fond « spécial » est sur des durées entre 30 et 45 minutes, et les longues distances ski de fond se gagnent en moins de 2 h en général. Ce qui est sympa à remarquer, c’est que les fondeurs/biathlètes se « mélangent » très peu avec les alpins, sauf sur le vélo, route le plus souvent, que les adeptes des disciplines de ski adorent pratiquer en général. Coté fédés, les deux sont très branchées sport de haut niveau, sans pour autant oublier le sport santé, le lien social des clubs… Le cyclisme a des progrès à faire pour atteindre la quasi parité du ski, et le ski a des progrès à faire pour être une activité à l’année qui intègre plus de multisports, et également pour que les disciplines du ski soient aussi complémentaires et complices que celles du cyclisme. Cyclistes ou skieurs, tous derrières les Français à Pyeongchang !
Concernant les cyclos, la Marmotte d’Olt se transforme en rando à cause des comportements « limite » des coureurs, quelle est votre analyse ?
Je comprends à 100 % la position des organisateurs. Si sur la Bouticycle Aigoual, nous venions à avoir des comportements très risqués et des chutes graves (nous en avons eu une sérieuse l’an passé, et nous avons pensé souvent à cet ami cycliste dans sa récupération même s’il est ‘’ tombé’’ tout seul)… Clairement, nous n’organisons pas pour que certains en souffrent après ! Je pense que notre cyclo est à ranger dans celles de montagne, même si depuis 2015, nous adoucissons au mieux les parcours. De plus, nous avons des routes à circulation très faible, les motos des MMS sont très présentes depuis 18 ans, et le principe de base reste un signaleur à tous les carrefours équipé de radio. Néanmoins, pour conclure, nous ne cautionnerons pas, si un jour, il y a un accident sur la Bouticycle Aigoual, de quelqu’un ou quelques-uns qui ont clairement joué avec la sécurité !
Justement, ce côté « dérive » du cyclosport, comment le vivez-vous ? Et quel est votre point de vue sur :
La présence des teams ?
Des teams ça va, mais un team ‘’contre’’ des individuels, cela me gêne un peu…
La présence de voitures suiveuses ?
C’est vraiment une question de dosage, mais comme c’est ultra difficile à doser , et que cela dépend des personnes, le plus juste et « sécure » est, de loin, de ne pas les autoriser.
Le non respect de l’environnement ?
Un vrai boulot a été fait que ce soit en route (patrouille éco cyclo et sud vélo) et à VTT (brigade verte MBF), et il a vraiment porté ses fruits. En 2017, juste aussi intolérable de jeter par terre que de fumer devant des enfants, par exemple. Nous considérons que la protection de l’environnement est aussi importante que la protection de la santé physique et mentale des habitants de notre planète, et qu’interdire des zones naturelles ou des moyens de pratiques tel les VTTAE, c’est mettre à mal le formidable outil de sensibilisation environnementale qu’est la pratique d’un loisir sportif de nature.
Le fait que certains coureurs se prennent pour des pros, prennent des risques inconsidérés sur des routes ouvertes, parce qu’ils n’ont « que ça » comme espoir de passer pros ou comme but ultime de gagner une cyclo ?
C’est une erreur d’éducation ou d’aiguillage, pour passer pro, il faut être performant sur les courses élites et continentales, si on a le moteur et la chance de ne pas être usé par les bouts droits à tirer… Quand j’analyse les vainqueurs cyclo ou VTT de ces dernières années, je ne vois que des motivations saines de personnes voulant atteindre leur maximum sans vouloir la ‘’chute’’ des autres. Je pense par exemple aux sympathiques frangins Couffignal (6 fois vainqueur), au super sympa Jean Luc Chavanon (5 fois vainqueur), et idem coté dame, avec Karine Saysset (6 fois vainqueur). Que des personnes souriantes !
La présence de pros qui viennent gagner des cyclos ?
Les 18 premières éditions, nous étions des fervents adeptes du départ par handicap, et donc cela ne nous gênait pas. Maintenant et je devrais demander à toute l’équipe, cela ne me gêne toujours pas, un pro au milieu des amateurs, c’est un cycliste avant tout !
L’arrivée de groupes privés qui prennent la place des associations, pour piloter des évènements VTT et/ou cyclos ?
Depuis longtemps, je pense qu’avec 6 millions de chômeurs, on doit inventer de nouveaux métiers et où quand cela répond à un besoin, protéger ceux que l’on peut (par exemple, les employés des magasins de vélo et autres, contre les ventes directes internet notamment de l’étranger. Pour revenir aux organisations, je pense donc que c’est une bonne chose, cela permet souvent d’organiser des évènements sur plusieurs jours. Je mets sur le même plan une organisation pro qui fait du bon boulot, paye ses taxes et salariés, et une organisation de bénévoles avec un vrai projet derrière, constructif pour les jeunes ou pour son territoire.
Pour revenir au Bouticycle Aigoual Challenge, si vous deviez résumer ce week-end en quelques mots, quels seraient-ils ?
Ce serait pourquoi faire que de la route ou que du VTT, alors que les deux disciplines sont porteuses de tant de sensations différentes ? Pourquoi mettre des barrières artificiellement ? Nous croyons à fond à ce concept, tant on a pu mesurer la joie des participants aux deux jours, qui ont eu un week-end 2 fois plus intenses !
Y-a-t-il des formules d’inscriptions « spécial » Noël ou autres ?
Le BAC c’est 40€, imbattable, venez en profitez, inscrivez-vous nombreux, et à l’avance, pour nous faciliter la logistique.
Pour s’inscrire en ligne :
http://velo101/epreuves/bouticyle_aigoual_route_bouticyle_aigoual_challenge_2018