Certes l’équipe de Ludovic Valentin avait déjà mis la Lozère à l’honneur le mois dernier avec la Lozérienne. Mais le département est si joli, la région est si charmante et les paysages sont si divers qu’une seconde escale quatre semaines plus tard était tout à fait légitime. Cette fois, direction Villefort, à une centaine de kilomètres à l’est de La Canourgue, à une cinquantaine de kilomètres au nord d’Alès pour la Granite Mont Lozère. Même si les deux cyclos se déroulent à un mois d’intervalle, dans le même département de la Lozère, elles n’ont pas grand-chose en commun. Même si les paysages se ressemblent, ces derniers sont cependant beaucoup plus montagneux au cœur du massif des Cévennes. Car si la Lozérienne est à classer parmi les cyclos vallonnées, la Granite Mont Lozère appartient clairement à l’univers des cyclos de moyenne de montagne avec un dénivelé total dépassant les 3000 mètres.
Au cœur du parc national des Cévennes au massif granitique, en passant par les contreforts de l’Aubrac, on ne grimpe certes pas aussi haut que dans les grands massifs (jusqu’à 1500 mètres tout de même), mais les cols sont déjà longs de plus de 10 kilomètres et approchent parfois la quinzaine de bornes. Mais les chiffres ne disent pas tout et ne reflètent pas vraiment la difficulté de cette cyclo, parmi les plus exigeantes depuis le début de la saison. Au-delà des trois difficultés répertoriées (les cols de la Croix de Berthel, de Finiels et du Pré de la Dame), les portions de répit sont rares et les portions de faux-plat descendant sont toujours vent de face. En bref, le parcours peut être qualifié de difficile à gérer et d’usant autant physiquement que mentalement.
Car même sur les quinze premiers kilomètres sans véritable difficulté jusqu’à Genolhac, au pied du col de la Croix de Berthel, la nervosité se fait clairement ressentir. L’absence de bosse pour faire la première sélection rend le départ mouvementé, même si le peloton du grand parcours n’était fort que d’une centaine d’unités. La découverte de cette région préservée se mérite et le grand public reste encore réticent à se rendre dans ces contrées éloignées dont l’accès est difficile. Tant pis pour eux, tant mieux pour ceux qui ont fait l’effort qui s’en verront d’autant plus chouchoutés par une organisation aux petits soins. Le paquet ne tarde pourtant pas à s’éparpiller quand le parcours bifurque sur une route étroite pour attaquer la première difficulté. Le premier raidard fait son œuvre et permet aux groupes de niveau de se former.
Une fois cette longue montée de 16 kilomètres terminée, la courte descente (ou plutôt le long faux-plat descendant) menant au pied du col de Finiels ne permet pas de récupérer. Non seulement les cyclos ne peuvent relâcher leur effort en raison du vent de face, mais ils doivent rester alertes en raison d’une route en cours de rénovation et donc pleine de graviers. La vigilance reste de mise avant ce deuxième col qui sur le papier n’a rien d’effrayant (11 kilomètres à 5,4 % tout de même). Mais la montée se divise en deux temps avec cinq derniers kilomètres difficiles où la pente oscille le plus clair du temps autour des 8%.
Heureusement, ceux qui sont en panne de jambes ou qui ont bien besoin d’énergie pourront retrouver des forces rien qu’en levant la tête du guidon pour admirer les paysages qui s’offrent à eux. Les routes sont le plus souvent découvertes et bordées de genêts à perte de vue. Un paysage qui sera d’autant plus mis en valeur quand un petit coin de ciel bleu viendra percer la grisaille laiteuse. Les montagnes des Cévennes seront même prises dans le brouillard sur le sommet du col du Pré de la Dame, dernière difficulté du jour, abordé après une longue partie en faux-plat descendant (toujours vent de face).
La pluie viendra elle aussi s’inviter en haut de cette ascension à la difficulté allant crescendo. Manque de chance, elle tombe au moment d’aborder la seule vraie descente du parcours. Alors qu’elle devait enfin permettre aux participants de récupérer, elle nécessitera une vigilance de tous les instants sur une chaussée étroite, humide et technique avec de nombreux virages en épingle.
Fort heureusement, dans cette descente comme ailleurs, la circulation étant très faible, les cyclistes n’ont dû partager la route qu’avec de rares automobilistes. La sécurité étant de toute façon parfaitement garantie comme toujours sur les épreuves LVO. Les signaleurs sont également omniprésents. La Granite Mont Lozère réunit en ce sens tous les ingrédients habituellement prêtés à l’organisation de Ludovic Valentin. Convivialité, terroir et prestations de qualité sont garantis. Dommage simplement que la pluie se soit invitée à l’arrivée pour la cérémonie située à l’extérieur, mais les organisateurs, aussi expérimentés et doués soient-ils, ne peuvent prévoir la météo. Stéphane Cognet (Equipe de France de la Défense), vainqueur en 4h29’39 », a cependant reçu les honneurs qu’il mérite pour cette victoire qui lui permet de conforter sa position de leader au Challenge Cyclo’Tour Rotor.
Classement 146 km :
1. Stéphane Cognet (Equipe de France de la Défense) en 4h29’39 »
2. Nicolas Raybaud (Team Vercors) en 4h29’59 »
3. Romain Rosier (VC Varennes-Saint-Pourçain) en 4h30’20 »
4. Damien Albaret (Montagnac AC) en 4h32’27 »
5. Jean-Luc Chavanon (Green Cycling) en 4h33’03 »
6. Stéphane Cheylan (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 4h33’04 »
7. Fabien Pillenière (Aizenay Vélo Sport) en 4h35’49 »
8. Adrien Affairoux (CC Périgueux Dordgone) en 4h35’51 »
9. Timothée Delavaud (Etoile Cycliste de Clermont) en 4h38’35 »
10. Glenn Peersman (AMC 7) en 4h43’22 »
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71 et 1ère Dame. Patricia Delarbre (Salindres) en 6h19’27 »
Classement 96 km :
1. Florent Jannin (UC Aubenas) en 2h48’15 »
2. Thibaut Danis en 2h48’27 »
3. Antoine Esteoule (UC Albenassienne) en 2h48’28 »
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71 et 1ère Dame. Christel Hak (Mende Run and Bike) en 3h18’28 »