Que la montagne est belle. L’été bat son plein en ce week-end de fête nationale, beaucoup de cyclistes se sont donc déplacés à la montagne, certains même comptent bien déplacer des Montagnes à l’occasion de l’Arvan Villards. Une cyclosportive organisée par Ludovic Valentin, qui se déroule sur 3 jours. Les deux premières étapes sous forme de « course de côte », pour finir par une course en ligne le dimanche 14 juillet longue de 127km sans un mètre de plat. Un véritable feu d’artifice pour les jambes des coureurs. C’est sur ce bouquet final du week-end que nous allons nous attarder le temps de quelques lignes.
© La Trilogie Maurienne
Parce que la Maurienne est un véritable jardin d’Éden pour le cycliste, que le cyclisme et plus encore le cyclosport est bien plus qu’un simple sport, c’est également une poésie : « Point de vue mélodieux, routes grimpant aux cieux / yeux remplis de magie, posés sur serpent gris / Oreilles jouissantes au souffle raccourci / Montagnes à ciel ouverts me font chanter ces vers. Un quatrain, quelques alexandrins avant de prendre le départ de 127km où vous allez le voir on a pris plein les yeux et aussi et surtout plein les jambes.
Avant de prendre le départ rendons un petit hommage mérité à notre « star locale », où plutôt « icône régionale » qui vient de remporter le championnat de France Master qui se déroulait en parallèle à l’Espérou. Un grand Bravo à Williams Turnes, l’homme de la Toussuire, pour son titre bleu blanc rouge, lui qui cette année a choisi de donner une orientation un peu différente à sa saison sportive. Nul doute qu’on le reverra bientôt sur ces épreuves cyclosportives qui lui ont donné un Nom et une certaine notoriété.
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A 8h30 près de 200 cyclistes sont sur la ligne de départ à Saint jean de Maurienne, certains avec la patte un peu intoxiquée d’acide lactique à cause des efforts des jours précédents, d’autres plus frais ayants choisi de ne participer qu’à la course en ligne. Un départ neutralisé jusqu’à la sortie de la ville et à peine le drapeau baissé voici le peloton en file indienne en direction de Saint Etienne de Cuine, pied du Col du Glandon, première grande difficulté de la journée. Un hors d’œuvre qui rassasie déjà pas mal. En effet ces 18km de montée avec des pourcentages parfois à deux chiffres, entament déjà bien l’appétit des coureurs. Dès ses premières pentes les plus forts se détachent à la pédale, et comme c’est de coutume en montagne chacun prend son rythme de croisière. Les barques à rames ne se risquent pas à suivre les paquebots sous peine de risquer le naufrage.
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La route est encore longue, « gestion » est le maitre mot, pas question de se retrouver comme une bouteille à la mer sur les pentes de la Toussuire après avoir gravi le col du Mollard. Un col moins connu mais ne crachons pas dessus, le paysage qu’il offre est à couper le souffle…Et pourtant du souffle il va en falloir pour rallier l’arrivée. Après la montée vers la station de la Toussuire par Jarrier, il faut se hisser au sommet du col de la croix de fer. Une route qui peut vite devenir un véritable chemin de croix, quand le cycliste est cloué au bitume s’il n’en a pas gardé un peu dans le réservoir. Je vous le jure la croix de fer c’est dur et croix de bois croix de fer si je mens je vais en enfer. La Maurienne est un paradis mais ce parcours avec son enchainement de grands cols peut ressembler à un enfer pour les jambes d’un cycliste.
Nous voici au sommet, ouf ça bascule, l’arrivée est imminente. Il ne reste plus que deux Kilomètres de descente un petit virage à droite et un dernier sprint final pour franchir la ligne d’arrivée au sommet du Col du Glandon où l’on est passé quelques heures auparavant. Un sprint qui n’aura pas lieu puisque le vainqueur du jour, Breivold Jon devance Ellingen Jonas de près de 5min. Alleman Tim vient compléter le podium. Notons le niveau une fois encore très relevé de cette épreuve que les premiers finissent en à peine 5h.
© La Trilogie Maurienne
La course est finie, au sommet du Glandon chacun peut se restaurer et s’hydrater quelque peu pour aborder la descente jusqu’à Saint Colomban les Villars et savourer une saveur locale. Au pays du fromage quoi de mieux qu’une tartiflette, amplement méritée après tant d’efforts. Ainsi s’achève un magnifique week-end, dont tous garderont un super souvenir. Une épreuve à taille humaine, très bien organisée, avec des bénévoles tout sourire, et un prix plus que raisonnable. Le cyclosport dans toute sa splendeur comme on l’aime. 3jours et notamment un dimanche qui auront mis les organismes des coureurs KO mais tous me l’ont dit à l’arrivée, KO certes mais déjà OK pour revenir en 2020…après avoir enfilé le maillot jaune dimanche prochain au sommet de Val-Thorens. L’été n’est pas fini on reste sur le 36*28. Prochain rendez-vous dimanche 21 juillet à Albertville pour l’étape du tour qui comblera de joie les sprinteurs des cimes.