C’est le jour le plus long de cette Haute Route, 3ème édition. Si l’épreuve est par nature un défi sportif et humain exigeant, cette 3ème étape marathon promet de l’être plus encore. Elle intervient après deux journées déjà usantes où six difficultés ont été franchies, et pas des moindres. Néanmoins, la barre des 2000 mètres n’a toujours pas été passée, même si on s’en est approchés au sommet du très beau Cormet de Roseland hier et ses 1967 mètres. Aujourd’hui, cette barre sera franchie, largement franchie même. Car si c’est le jour le plus long, cela a bien failli être également le jour le plus haut. Sans ce contre-la-montre avec pour cadre la Cime de la Bonette, le col de l’Iseran serait le point le plus haut de cette Haute Route. En revanche, on parle bien là du plus haut col routier, étant donné que le col de la Bonette n’est qu’à 2715 mètres, là où l’Iseran culmine à 2764 mètres.
Malheureusement, tout le monde n’a pas pris le départ, et douze personnes ont été privées d’étape après s’être fait voler leur vélo durant la nuit. Les malchanceux se voient tout de même attribuer le maillot du coup de cœur. S’ils n’ont pas pu prendre le départ et peuvent, en plus la perte de leur matériel, regretter de ne pas avoir pris part à cette étape marathon, ils pourront reprendre le départ demain matin. L’organisation fournissant les vélos de qualité (on parle là de BMC Granfondo, entre autres) pour qu’ils puissent terminer l’épreuve.
Ils ne le savent peut-être pas encore, mais plus que l’altitude, c’est le froid qui va jouer un mauvais tour à tous les aventuriers de cette épreuve par étape. Le départ est matinal, 7 heures tapantes, et il ne fait pas bien chaud à Val-d’Isère, à peine 7 petits degrés. Pas question de sortir le court et il faut bien s’emmitoufler ! En tout cas le froid n’arrête pas Peter Pouly et son protégé Ariya Pounsavath, déjà vainqueur de la première étape, qui ne vont pas rester bien longtemps avec les autres participants, à peine trois ou quatre kilomètres. Contrairement aux autres étapes, on part donc à bloc ! Au sommet de cette belle difficulté, boudée par le Tour avec un seul passage lors des vingt dernières années, il ne fait pas bien chaud. Les températures sont à peine positives. On plonge alors dans une descente, qui débouche sur une longue vallée d’une trentaine de kilomètres qui nous amène au pied du col de Mont Cenis.
C’est là où ça se corse. Après avoir été transis par le froid au sommet de l’Iseran, les jambes sont bien lourdes et bien engourdies au moment d’entamer cette deuxième difficulté. Il faut donc un laps de temps pour remettre la machine en route et réchauffer le corps pour dompter les pourcentages. Les plus costauds accélèrent au train et il faut alors bien s’accrocher, sans pour autant se mettre dans le rouge, pour se jucher au sommet. Surtout qu’il restait encore une centaine de kilomètres au moment d’entamer la difficulté.
En bas de la descente, les participants se retrouvent en Italie. Est-ce la réputation du territoire transalpin, mais les températures sont bien plus clémentes une fois la frontière franchie. Le soleil a pu réchauffer l’atmosphère au cours de la matinée et les températures vont dépasser les 20 degrés. Pas question de se dorer la pilule pour autant. Il reste une ultime difficulté aujourd’hui pour repasser côté français et replonger vers Serre-Chevalier. Le col de l’Échelle porte bien son nom. Quand on regarde le col depuis le bas, les lacets s’apparentent réellement à une échelle. Les premiers kilomètres sont très raides et sont franchis sous un franc soleil avant que la pente ne s’adoucisse.
Contrairement aux deux premières étapes, l’arrivée se fait dans la vallée, à Serre Chevalier, sur la même arrivée que la Serre-Che Luc Alphand. Il reste donc une dizaine de kilomètres sur la nationale avant d’en finir. Bien sûr, ces derniers kilomètres n’auront pas d’incidence sur l’étape. Après avoir mené pendant la grosse majorité de la course, Peter Pouly, comme il l’a fait dimanche, cède la victoire à son jeune coéquipier. Le duo terminant six minutes avant leurs poursuivants, n’allez pas chercher plus loin, les vainqueurs de cette Haute Route.
Classement 3ème étape :
1. Ariya Pounsavath en 4h59’22 »
2. Peter Pouly à 1 sec.
3. David Polveroni à 6’38 »
5. Jurgen Pansy m.t.
5. Antonio Garnero à 13’57 »
6. Bastien Froidevaux m.t.
7. Rolan Ballerstedt à 13’58 »
8. Krzysztof Skupke à 14’01 »
9. Nico Petzka m.t.
10. John Lamb à 18’04 »
Classement général :
1. Peter Pouly en 12h30’28 »
2. Ariya Pounsavath à 8’26 »
3. Jurgen Pansy à 23’41 »
4. David Polveroni à 24’17 »
5. Rolan Ballerstedt à 35’15 »
6. Krzysztof Skupke à 35’36 »
7. Bastien Froidevaux à 37’18 »
8. Nico Petzka à 39’34 »
9. Sylvain Garde à 47’18 »
10. Antonio Garnero à 51’28 »
Classement par équipes :
1. Life and Living Bikenet en 38h27’08 »
2. Uphill Only à 1h14’11
3. Team Radsport Greiner à 2h47’29 »
4. Team FX à 4h22’22 »
5. Team Tarentaise à 4h25’40 »
Classement féminies :
1. Tatjana Ruf en 15h09’55 »
2. Amélie Laurendon à 57’07 »
3. Marg Fedyna à 1h23’08 »
4. Teresa Madlener à 1h24’41 »
5. Anita Serafini à 2h03’31 »