Le premier qualificatif qui vient à l’esprit pour décrire cette cyclo est « sympathique ». Cette cyclosportive, organisée en l’honneur du célèbre journaliste sportif de la rubrique cyclisme du journal l’Équipe, atteignant cette année sa 23e édition, attire chaque année des fidèles, et de nouveaux participants qui viennent un peu par hasard, mais qui reviennent ensuite, conquis à la fois par l’esprit de cette cyclo, et par les routes et paysages de la région. On est en Haute-Loire, les routes des fameux massifs intermédiaires qui rendent le Tour de France spectaculaire tant au plan sportif que visuel avec des paysages à couper le souffle, quand il fait beau comme samedi, vous imaginez !
© Team Cycliste Langeadois
Six cent soixante-dix participants répartis sur 3 parcours (2 chronométrés de 153 et 113 km, et un 70km disponible uniquement en version « rando ») augurent d’une organisation à taille humaine. Le retrait des dossards et les départs (distincts pour les deux parcours chronométrés) se font sans bousculade. Les premières bosses, atteintes au bout de 10 km, se chargent de faire un premier écrémage, afin d’éviter les groupes trop importants sur des routes certes étroites, mais avec un revêtement dans l’ensemble excellent (c’est Jeannie qui l’a dit ! et comme elle a gagné sur le parcours moyen)
Le retrait des dossards et le repas d’arrivée se font dans un parc ombragé sur les rives de l’Allier. Très agréable. Cette année les températures étaient presque fraîches pour la saison (17 degrés au départ, 26 à l’arrivée, sous un soleil radieux, 14-15 degrés dans les eaux de l’Allier pour ceux qui ont opté pour la baignade en lieu et place des douches de l’organisation… on n’a pas testé les douches, donc !). L’an dernier avec des températures caniculaires le choix du lieu s’était avéré judicieux.
Le départ (fictif) et l’arrivée des courses se font dans les rues étroites de Langeac. Très bien pour le départ, peut-être moins pour l’arrivée, car certains groupes arrivent au sprint, et la présence de concurrents plus lents des autres parcours fausse un peu la donne.
© Team Cycliste Langeadois
Côté course, concentrons-nous sur le grand parcours sur lequel nous étions et avons fait dans la mesure du possible la course en tête. La première boucle se fait sur un tempo rapide suite à une échappée matinale de deux concurrents sérieux. En haut des deux premières bosses (km 45), regroupement de 9 « machines » qui se relaient bien et semblent partis pour creuser un gros écart.
C’est sans compter sur le retour inattendu de certains coureurs par l’arrière, qui désorganise un peu le groupe et favorise des initiatives isolées. Au début de la deuxième boucle, l’échappée publicitaire se fait rejoindre ; Il faut ensuite attendre la montée de Meyronne (km80 environ), précédée des gorges de la Desje, nouveauté de cette année ayant avantageusement remplacé la longue et plus roulante montée vers Saugues, pour voir se détacher le trio vainqueur à l’initiative du tenant du titre Stéphane Cognet. Derrière, c’est sauvé (et pas Saugues) qui peut, le groupe d’une grosse quinzaine de coureurs explose et finit en petites grappes. Le peloton principal jouant la quatrième place sera composé de 6 coureurs.
© Team Cycliste Langeadois
A l’arrivée les trois de tête se mettent d’accord : les locomotives Stéphane Cognet (Team Granfondo France) et David de Vecchi (Green Cycling) passent la ligne en tête main dans la main et le troisième Fabrice Goutaudier (Team Pro-Immo Nicolas Roux), reconnaissant avoir moins collaboré sur la fin, les laisse faire. Du bel esprit cyclosport! Il faut cependant un vainqueur, et à ce petit jeu la victoire
revient à Stéphane Cognet. On retiendra que le sprint pour la dixième place (voir section « on a moins aimé » fût beaucoup plus disputé !
Côté filles, c’est Elodie Bourrachot qui s’impose avec plus d’un quart d’heure d’avance sur sa dauphine Christine Boyer, après s’être mise au vélo il y a seulement un an. On en reparlera !
© Team Cycliste Langeadois
A noter aussi que le lendemain dimanche, dans le cadre du trophée « Goodicom » des grimpeurs avait lieu une montée Chronométrée du Col de Peyra Taillade, entre le magnifique village de Prades et ses orgues basaltiques, et le Vernet. Ce col de 8 km a été rendu célèbre par le passage du tour 2017 (dont il reste des traces, notamment les encouragements au régional de l’étape Romain Bardet) mais aussi par son 5e km à 14% de moyenne ! Une soixantaine de coureurs et randonneurs etait au rendez-vous. Côté team, on a préféré faire voiture balai, avec une sortie de 101 km au départ de Saint Privat d’Allier (au pays de la bête du Gévaudan, mais aussi sur la route du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle), par Langeac, Pinols, Auvers, Saugues, Prades, et ce fameux col de Peyra-Taillade. On s’est régalé et on reviendra !
Une fois n’est pas coutume, voici à chaud ce qu’on a aimé et moins aimé dans cette 23ème Pierre Chany dont on sait déjà que la 24ème aura lieu le 1er août 2020, à vos tablettes.
On a aimé :
– (on a même adoré) La belle histoire (et le sens de l’humour) des vainqueurs en catégorie « tandem », sur le parcours de 113 km (La Claude Séguy). Ce tandem était constitué d’un pilote dans la force de l’âge et de son équipier non-voyant, plus âgé. Quand on demande au pilote ce qui le pousse à emmener un non voyant, il nous apprend que ce dernier était son instructeur dans les catégories jeunes avant de perdre la vue. Il estime donc que c’est un juste retour d’ascenseur. Et au coéquipier de surenchérir qu’il lui fait une « confiance aveugle » dans les descentes !! Deux gars qui voient les choses d’aussi loin, ça ne peut que nous faire de l’œil !
– L’ambiance générale : une cyclo authentique, loin des grosses organisations. En même temps, comme dirait l’autre, c’est beau mais c’est loin ! La distance et le relatif enclavement découragent beaucoup de faire le trajet. Pourvu que ça dure !
© Team Cycliste Langeadois
On a moins aimé :
– On a trouvé plus de gels sur le bord de la route que sur l’étape du tour ! Sans commentaire…
– (NB : aucun reproche à l’organisateur sur ce coup de gueule) Le comportement de certains coureurs qui se croient champions du monde ; il y a une différence entre faire de la course d’équipe, et légèrement casser les relais quand on a un coureur dans l’échappée, comme le font certains coureurs, et systématiquement « ratonner » quand on se retrouve dans des groupes de 2 ou 3 à essayer de limiter la casse sur les cadors une fois la sélection faite. Et que je reste dans la roue pendant 10km, puis je passe un relais pendant 100m, je ralentis de 5km/h et j’écarte le coude. Non mais il se prend pour qui ? On ne le nommera pas, il ne le mérite pas, il se reconnaîtra, mais on a vu ce même coureur quémander de l’eau à des gars du petit parcours qu’il rattrapait tout en se faisant « remorquer » par un concurrent plus généreux que lui dans l’effort, alors que « Monsieur » part pour 150 bornes avec un demi bidon. Il faut dire que d’habitude (ce n’est pas la première cyclo sur laquelle il se fait remarquer pour ce genre d’attitude), il a son staff qui le suit avec un van et qui le ravitaille quand il veut… Lamentable, Hors sujet, passez votre chemin, les cyclosportives n’ont pas besoin de vous. Mais au moins lui, il gardait ses gels (et son oreillette !) dans la poche (de multiples réajustements lui donnant un prétexte pour sauter des relais) … Comme quoi on ne peut pas avoir tout faux.
-on a moins aimé aussi, il faut bien le dire, les 3 podiums féminins, pour 4 filles au total, ça fait peu et, même si on fait bondir certaines, c’est trop de podiums pas complets, pourquoi pas récompenser dans ces cas-là, les 5 premières (ou les 4 du coup !) féminines.
Le repas d’arrivée est très copieux, peut-être un peu trop pour la saison, mais comme certain(e)s se sont plaint(e)s du froid, c’est peut- être adapté. Salade de pommes de terre en entrée, suivie de lentilles (du Puy) – Saucisse, assortiment de fromages, et gateau, vin et café. D’autres stands payants proposaient des spécialités locales des fois que…ou alors pour les suiveurs.
En un mot, un repas à l’image de l’organisation et de la région, généreux et qui conclut agréablement ce très beau samedi.
Pour conclure sur cette 23 page de l’histoire de la Pierre Chany, on dira que même si on y a laissé des plumes, forcements, l’année prochaine, c’est certain, on jettera de nouveau l’ancre et pas l’encre à Langeac et sa rivière Allier qui rend fous (à …) les amateurs de pêche ou de baignades revivifiantes. N’oubliez pas c’est le 1er août 2020.
Un dernier clin d’œil à Risoul 1850 où, là-aussi, vous pourrez prendre le frais à l’occasion de la montée nocturne, mercredi à 21 heures, plus d’infos ici: https://www.velo101.com/epreuves/montee_nocturne_aout_2019_2019