Dimanche 7 juillet, à 7h du matin le petit village de bourg d’Oisans est en effervescence. En effet quelques 5000 cyclistes venus de toute l’Europe se sont donné rendez-vous pour affronter et s’affronter sur les pentes des cols du Glandon, du Télégraphe et du Galibier et pour finir et se finir gravir les 21 virages numérotés de la célèbre montée de l’Alpe d’Huez. Cette année Lepape est venu s’associer à l’épreuve, c’est dimanche et la religion du vélo s’est installée sur l’Oisans. De quelle épreuve peut-il bien s’agir ??? Vous l’aurez sans doute deviné, c’est de la « Marmotte », une épreuve phare du calendrier que je vous parle. 175km 5000m de dénivellation, des montées des descentes, de la sueur des défaillances, le décor est planté pour une journée mémorable. Alors sortons de notre terrier et en selle.
Dans les différents sas de départ, on parle bon nombre de langues, les Belges et les Hollandais notamment sont à l’honneur. En effet l’alpe d’huez est surnommée la montagne des hollandais. L’histoire du tour de France n’est pas étrangère à ce surnom. C’est une des caractéristiques de cette cyclo que d’être très cosmopolite. Le nombre important de participants oblige à échelonner les départs. Si les premiers s’élancent à 7h les derniers passeront sur la ligne de départ seulement 1h plus tard ou presque.
© La Marmotte
Mais pas d’inquiétude le classement est fait en fonction du chrono de chacun. Un chrono qui sera interrompu au sommet du col du Glandon pour ne redémarrer qu’en bas de la descente. Une descente technique et sinueuse. Les organisateurs ont choisi de jouer la carte de la sécurité en neutralisant cette partie de la course. Cela n’aura aucune incidence sur son déroulement. Une course qui s’est réellement décantée sur les pentes du Galibier. Le peloton encore relativement imposant fort d’une cinquantaine d’unités éclate. Sur ce long serpent gris qui nous mène tout là-haut à 2644 m certains ont gouté à son venin. Pourcentage parfois à 2 chiffres, longueur et altitude sont autant d’éléments qui font que ce col mythique laisse des traces sur tous les organismes.
© La Marmotte
Coté ciel, notons que la météo est clémente, il fait chaud mais la chaleur n’est pas étouffante et les ravitaillements sont nombreux et bien fournis. A la Marmotte on n’a pas le droit d’avoir faim ni d’avoir soif pour remixer un célèbre slogan. Au sommet 30km au profil descendant vont permettre à chacun de refaire le plein d’énergie, bien s’alimenter, penser à tourner ses jambes en vélocité pour éliminer un maximum de toxines avant d’aborder le dessert du jour. C’est connu le cycliste en général est gourmand et nul doute que beaucoup ont dû se priver de petit plaisir de bouche les semaines précédentes pour mieux avaler les 14km de l’Alpes d’Huez. Une montée très difficile sur les 3 premiers kilomètres jusqu’au village de la Garde en Oisans. Ainsi on prend rapidement connaissance de la quantité de carburant qu’il reste dans le réservoir. Pour beaucoup ça se fera au mental, le compte à rebours est déclenché et on compte les lacets dans un ordre décroissant en prenant le soin de boire une gorgée et de se relâcher un peu musculairement dans chaque virage. Ceux-ci ont la particularité d’offrir un petit replat non négligeable à ce stade de la course. Une course qui récompensera Garnero Antonio vainqueur en 5h34min devant Grant Ruari et Nijissen Kenny.
© La Marmotte
Ainsi s’achève cette magnifique journée de vélo autour d’un repas très simple, pâtes, compote et gâteau. Simple certes, mais adapté à la situation. Au vu des efforts consentis tout au long de la journée pas sûr que les concurrents aient envie d’un repas plus riche à peine la ligne d’arrivée franchie. Et voilà, « la Marmotte, ça s’est fait » doivent se dire certains pour qui cela représentait un défi personnel plus qu’une course de vélo. Et si on se dit souvent juste après avoir franchi la ligne dans un état de fatigue très avancé que plus jamais on ne reviendra, nul doute que l’on remettra le couvert en 2020. Parce qu’un cycliste a toujours faim de kilomètres, de défis, d’adrénaline, et plus encore de paysages singuliers.
Si vous avez aimé l’Oisans version marmotte alors vous et ceux qui viendront prochainement peuvent noter sur leurs agendas, les Oisans Cols Séries, tous les mardis. C’est gratuit, et le principe est simple, la route d’un col entièrement réservée aux cyclistes. Ce mardi 16 juillet, un col inédit de 9 à 11 heures: la montée de Oz-en-Oisans, www.oisans-cols-series.com
© www.oisans-cols-series.com
Thomas Becarud, cycliste et rapeur invétéré.