La Madeleine 2020 | © Alicia Magnenot
La cyclosportive de la Madeleine se veut l’une des plus difficiles de France, avec pour le Grand parcours 4200m de dénivelé en 130km. C’est même 4000m en 95km, étant donnée la relative facilité de la première boucle vers Epierre, effectuée afin de ne pas aborder à froid la première difficulté : le col de la Croix de Fer. Cette année, petit changement : nous montons par la « vieille route » par Saint Jean d’Arves plutôt que de passer en contrebas. La redescente sur la vallée se fait par le col du Glandon, qui est assez technique et dangereuse. Elle est notamment neutralisée sur la Marmotte, mais pas aujourd’hui. Le final du col de la Madeleine est abordé par les lacets de Montvernier et le redoutable col du Chaussy pour le grand parcours, et direct par La Chambre pour le moyen parcours. A quand une montée par Montgellafrey ?
Voici un paragraphe qui concerne les mesures sanitaires prises par l’organisation avec le port du masque, les aménagements des sas de départ, du repas d’après course… Il faut savoir que la cyclo est une des rares à avoir maintenu sa place au calendrier malgré la crise sanitaire, nombreux organisateurs ayant dû renoncer pour cette année en raison des incertitudes, afin d’éviter une annulation de dernière minute. L’organisateur a été transparent dès le mois de mars. Il a notamment annoncé la suppression du traditionnel lot d’inscription afin de limiter les possibles conséquences financières d’une annulation de dernière minute (au final ils ont dû trouver le temps de se retourner car il y avait quand même un petit sac à dos). Certains se souviennent aussi du poisson d’avril ou il était question d’effectuer l’épreuve en contre la montre ! Au final la course a pu être maintenue sous une forme traditionnelle, moyennant quelques aménagements :
- Limitation du nombre de participants à 400 au début mais l’épreuve a finalement fait le plein avec 750 engagés. Cela permettait de jouer à guichets fermés et d’interdire les inscriptions sur place, évitant ainsi une forte affluence au retrait des dossards, pour lequel les mesures sanitaires (port du masque pour tous, gants pour les bénévoles) étaient respectées.
- Aménagement des sas de départ avec port du masque jusqu’à une minute du départ. Masque à remettre dans la poche du maillot. Afin d’éviter un gros regroupement au départ, des sas distincts étaient annoncés en fonction des ambitions de chacun : sas « compétition », où nous étions et qui n’était pas très différent du sas habituel, sas « loisir », pour ceux qui ne font pas vraiment la course, et sas « distancié », avec départ légèrement différé. La signalétique au sujet de ces 3 sas n’était pas évidente à voir. Le port du masque était globalement très bien respecté. On n’a donc pas trop aimé le discours moralisateur de l’organisateur quand, 5 minutes après l’heure théorique du départ, certains avaient remis le masque dans la poche. Tout le monde mesurait la chance de pouvoir être là et jouait le jeu, pas la peine de nous culpabiliser pour être un peu pressés d’en découdre. On s’apprête à s’échanger des gouttelettes pendant 5h, quelle différence une minute de plus ou de moins avec un masque vont-elles apporter ? D’autant plus que ce masque va être remis dans la poche à la va-vite, pour la plupart sans sac hermétique et sans se laver les mains, puis être réutilisé au gré des ravitaillements…
- Sur les ravitaillements, port du masque vivement conseillé, mais pas obligatoire. La plupart des coureurs s’arrête deux minutes le temps de remplir un bidon et d’attraper un morceau de banane, ce serait trop contraignant. Le port du masque est en revanche obligatoire au ravitaillement d’arrivée et pour récupérer son repas.
Ravito sur la Madeleine | © Alicia Magnenot
Toujours afin d’éviter les regroupements :
- Les récompenses sont remises directement à l’arrivée pour les personnes concernées. Pas de cérémonie à rallonge donc.
- Le repas d’arrivée est « à emporter ». Libre à chacun de se poser où il veut dans la station pour le consommer. Du coup pas de cuisine régionale. C’est un repas très standard type « marmotte », avec pâtes / carottes râpées / compote, mais c’est l’effort qui compte. Certains tenteront de redescendre dans la vallée avec leur sac repas accroché au guidon, ce n’est pas à conseiller !
- Les résultats sont consultables par QR code afin d’éviter les regroupements au panneau d’affichage. Le problème c’est que de nombreux coureurs ne prennent pas leur smartphone avec eux sur la course. Ceux-ci devront attendre la mise en ligne des résultats dans la soirée.
Pour ce qui est du côté course, le plateau était très relevé. L’ambiance post-confinement et l’absence de compétition a incité nombre de participants à rattraper le temps perdu à s’entraîner davantage et à se lancer des défis inhabituels type ultra-distance. Le vainqueur sortant Rodolphe Lourd (Team Vercors) confie avoir mis 9 minutes de moins que lors de sa victoire. Ce temps canon le fait cependant échouer au pied du podium, à 8’48 du vainqueur Ruari Grant (Team Granfondo France), qui boucle le parcours en 4h44’39, soit une moyenne de plus de 27.5km/h, et ce malgré deux chutes ! Le podium du grand parcours est complété par Tim Alleman (Grinta ! Granfondo) et Tomasso Elettrico (Cps : Champion UWCT à Varese en 2018). La course s’est faite à l’écrémage au fil des difficultés, sans attaque franche. Il fallait frotter aux avant-postes dans les 40 premiers km (très nerveux, avec quelques chutes), afin d’avoir une chance de s’accrocher dans le premier col. Une guerre de W/kg en quelque sorte ! Chez les féminines, c’est Annalisa Prato qui s’impose en 5h43’31 devant Alice Meignie et Estelle Masclet. Sur le moyen parcours c’est Alexandre Perier qui s’impose chez les hommes et Marie Lafleur chez les femmes. A Joris Chaussinand et Catheline Ramonet les honneurs sur le parcours de 75km.
La Madeleine 2020 | © Alicia Magnenot
Au global, du point de vue des participants, cette édition est un succès. On espère qu’il en est de même pour les organisateurs malgré les mesures qui ont dû être mises en place. Souhaitons le même succès aux organisations de la fin de l’été et de la rentrée. Côté Team on va éviter les grands rassemblements type Marmotte, et se concentrer sur des cyclos à taille humaine n’ayant pas baissé pavillon. Mercan’tour Bonnette, Annecy, Azur et Or, Lucien Aimar, Cycl’Roquefort , Dromoise. Et si le contexte le permet nous ferons comme les pros et poursuivrons cette saison très particulière jusque fin octobre.
Classement parcours 135km :
- Ruari Grant (Granfondo France) en 4h44’39’’
- Tim Alleman (Grinta ! Granfondo) à 5’33’’
- Elettrico Tommaso (CPS) à 7’32’’
- Rodolphe Lourd (Team Vercors) à 8’48’’
- Bruno Morel (Team Chris Net) à 9’27’’
- Pierre Anizan (Cournon d’Auvergne) à 11’37’’
- Julien Berard (Chadam) à 14’22’’
- Cedric Richard (La roue des grands) à 16’04’’
- Mickaël Briganti (CCA Alpilles Luberon) à 17’14’’
- Loi Bonnard (Compiègne) à 18’38’’
Chez les féminines :
- Annalisa Prato (Team Colpack Ballan) en 5h43’31’’
- Alice Meignie (FRA) en 6h06’13’’
- Estelle Masclet (Ctlyon) en 6h42’41’’
Classement parcours 120km :
- Alexandre Perier (UC Pelussin) en 4h23’30’’
- Fino Carlo (MP Filtri) à 3’22’’
- Alex Bosley (FRA) à 11’02’’
- Marie Lafleur (Ecsel) première féminine en 5h14’59’’