Chaque année avant, pendant et après, la question revient comme un slogan du mois de mai, la Lozérienne est-elle la plus petite des grandes cyclos ou la plus grande des petites cyclos ? Parmi les organisateurs qui ont tout compris, LVO est à mettre à l’avant, tant la convivialité, le terroir, la dimension humaine et presque familiale de l’organisation sont à l’honneur sur ces deux jours passés à La Canourgue, le petite Venise en Lozère. Placée cette année en ouverture du challenge cyclotour, suite à l’annulation de la cyclo Corse, et surtout sur un week-end annoncé très beau, alors que 2017 avait été glacial. La Lozérienne a fait le plein ou pas bien loin de ce qu’elle sait faire, environ 500 participants au total des randonnées et des deux parcours chrono du dimanche. Juste ce qu’il faut pour que tout le monde trouve sa place, même sur de petites routes, et sur les 3/4 kilomètres du départ neutralisé du parcours 155 kilomètres. 155 et pas 147 comme c’était prévu, idem pour le petit parcours qui est pris 9 kms en un tournemain. Tout ça à cause de travaux pas terminés sur la voirie avant de retrouver les gorges du Tarn. Vous reprendrez bien un peu de Lozère ? Tant qu’à faire, pourquoi pas, tant les paysages sont différents, ne serait-ce qu’entre la première boucle qui nous amène à retraverser La Canourgue et repérer le final, et la seconde qui mène l’ensemble des coureurs cette fois, au cœur des gorges du Tarn, une splendeur de la nature qu’on ait la rivière Tarn à sa gauche comme les années passées ou à sa droite, en version montée comme cette année.
9 heures, départ du 155 kms, un peu moins de 200 partants contre un peu plus pour le 107 kilomètres. Pas d’échauffement puisque le col de Trébatut amène les coureurs au point culminant de la journée, 1100 mètres, montée régulière, en paliers, comme la plupart des bosses digérées ce dimanche. C’est bien simple, ce n’est jamais plat, et si les altitudes sont relatives, la dénivellation est bien là, 2585 mètres pour le grand parcours, 1720 pour le « petit ». Trébatut, non pas par le vent mais plutôt dans la brume matinale, mais ça ne durera pas, les manchettes et les gilets vont vite tomber. 48, comme le département, kilomètres et tout le monde se retrouve à La Canourgue pour aller chercher la baraque de Trémolet, située à 820 mètres, qu’on va visiter plusieurs fois. Les coureurs du 107 kms sont partis à 9h15, pas de risques de confusions sur les coureurs de devant sans avoir nécessité de placer des tapis de contrôle. Là-aussi l’approche de la descente qui mène aux Vignes et à l’amorce des gorges du Tarn est mal-plate, succession de petites bosses qui donnent envie de rapprochements aux coureurs isolés. Ensuite ce sont 25 kilomètres de faux-plat montant pour rejoindre le très beau village de Sainte Enimie, après avoir croisé La Malène, les gorges du Tarn c’est à faire, à connaître que ça soit en kayak, à la pêche à la ligne, ou à vélo bien sûr. D’autant plus qu’il y avait peu de voitures, qui plus sont très respectueuses des cyclistes. La dernière partie du parcours amène les coureurs à Mijoule, au km 109, où se situe le 3ème des 4 ravitos du grand parcours. Impossible de faire une fringale sur la Lozérienne, la remontée sur le plateau est plus soft que la montée du Massegros qu’on connaissait sur les éditions précédentes. C’est ensuite que le parcours devient un peu plus répétitif, avec la repasse à la baraque du Trémolet et les 30 derniers kilomètres, toujours aussi casse-pattes, et où ceux et celles qui auront repris un peu plus de Lozère en étant plus longtemps sur le vélo, ont gouté à la pluie et à l’orage, mais globalement tout le monde est passé entre les gouttes.
Mathieu Caramel, vainqueur de La Lozérienne (au centre), podium des 18/29 ans
Un mot sur la course de devant où dès le col de Trébatut, la messe était dite que ça soit devant où un groupe de 15 coureurs s’est dégagé, et derrières des groupes qui sont restés à peu près homogènes, même s’ils se sont amoindris au gré des difficultés. Comme le soulignaient Jean-Luc Chavanon, 12ème ou William Turnes, « les anciens » : « le niveau devient de plus en plus homogène à tous les niveaux, là où 5 coureurs auraient basculé à l’avant, maintenant ils sont 15 » comme en course à pied, le niveau monte régulièrement. W Turnes, qui a gagné sa première cyclo à l’occasion de la Lozérienne, mais ça c’était avant, finit deuxième battu au sprint par Mathieu Caramel. Deuxième en un peu plus de 4h14′ mais toujours premier cyclo à avoir écrit un livre « contrôlé batard » dont le gars de la Maurienne assure la promo sur les cyclos.
196 classés sur le parcours 107 kms, 171 sur le grand, bravo à tous les finishers, et félicitations à toute l’équipe d’organisation qui réussit sans doute le tour de force d’avoir les bénévoles qui se démultiplient le plus, puisqu’on les retrouve à divers postes tout au long de la journée. Les cuistots sont aussi à féliciter, l’aligot est toujours aussi sympa à apprécier après de tels efforts.