Une Haute Route, c’est bien, deux Hautes Routes, c’est mieux ! C’est en tout cas ce que pensent les quelque 330 participants qui ont choisi de prendre le départ de cette première édition pyrénéenne. La formule qui a bien fonctionné dans les Alpes a été logiquement transposée dans l’autre grand massif français avant de s’exporter dans les Dolomites en 2014. Le principe est donc le même : sept étapes, 20 000 mètres de dénivelé, 19 cols parmi lesquels le Pla de Beret, Peyresourde, Aspin, Tourmalet, Hautacam, Soulor ou autres Aubisque.
Si la Haute Route traverse les Alpes du nord au sud, son pendant pyrénéen traverse le massif d’est en ouest. Point commun entre les deux épreuves, le départ est donné de l’étranger. Fin août, les participants s’étaient élancés de Genève en Suisse, c’est de Barcelone en Catalogne qu’ils sont partis dimanche, pour rallier demain, Anglet Côte Basque sur la côte atlantique, au pays des surfeurs. Parmi eux certains ont choisi d’enchaîner les deux épreuves. La récupération est donc cruciale et il faut veiller à se ressourcer tant physiquement que psychologiquement pour ce nouveau morceau de bravoure. Ultra dominateur à la fin du mois d’août, Peter Pouly n’a pas pris le départ. Ses adversaires peuvent souffler : ils ont une chance, même si le niveau reste bien évidemment élevé.
Contrairement à son homologue alpestre qui a presque immédiatement franchi la frontière, deux étapes vont se dérouler intégralement en territoire espagnol, en plus du village de course installé à Barcelone samedi. Les routes ibériques elles sont peu encombrées et peu dangereuses. D’entrée de jeu, l’équipe Forte X Fuerte, de David Polveroni, 3ème de la Haute Route des Alpes et de Cédric Paluello, a mis le feu aux poudres dans le col de Jou. C’est finalement le second cité qui remportait la 1ère étape.
Par la suite, David Polveroni remportera trois autres étapes et occupe actuellement la tête du classement général à la veille de l’arrivée finale, et ce même s’il a dû se contenter de la 2ème place du contre-la-montre organisé à Hautacam mercredi. Ceux qui ont la chance et/ou le courage de doubler les deux Hautes Routes auront remarqué que l’ambiance est totalement différente. Dans les Pyrénées, les paysages sont plus sauvages, naturels, et préservés du tourisme. Une chose est sûre, le massif n’a rien à envier aux Alpes, de la même manière que cette Haute Route des Pyrénées n’a rien à envier à sa grande soeur au niveau de l’organisation. Sur le plan sportif, les cols sont plus courts, plus irréguliers et avec des pourcentages plus sévères.
À la veille de l’arrivée, David Polveroni semble bien parti pour s’adjuger cette 1ère édition, lui qui a enlevé aujourd’hui la 6ème étape longue de 101 kilomètres (cela ne s’invente pas), entre Argelès-Gazost et Pau par delà les cols de Borderes (13 km à 5 %), du Soulor (7,5 km à 7,9 %) et d’Aubisque (9 km à 2,7 %). Il lui reste pourtant une étape avant de savourer sa victoire. Il reste encore deux vraies difficultés demain : les cols du Soudet (23 km à 5,3 %) et d’Ahusquy (14 km à 5,6 %). Chez les Dames, les écarts sont encore serrés entre Marg Fedyna, 1ère, et Laetitia Roux, 2ème, même si la Canadienne semble elle aussi bien partie pour s’imposer.
Classement général :
1. David Polveroni (Forte X Fuerte) en 17h09’55 »
2. Urs Hintze (Tempo-Sport-Exersciences) à 15’26 »
3. Cédric Paluello (Forte X Fuerte) à 22’11 »
4. Daniel Christensen (The Rolling Swissies) à 25’13 »
5. Antony Buchan (El Canto) à 29’36 »
6. Rafale Wyss (Tempo-Sport-Exersciences)
7. Christopher Zappala (Velodrom Studio Barcelona)
8. Felix Barker (Ptipass CRC)
9. Patrice Pont (Aubisque)
10. Nicolas Raybaud (Forte X Fuerte)
Classement par équipes :
1. Forte X Fuerte en 52h42’26 »
2. Tempo-Sport-Exersciences à 20’12 »
3. Pitpass CRC à 2h04’27 »
4. El Canto à 3h07’15 »
5. Velodrom Studio Barcelona à 3h28’25 »
Classement féminines :
1. Marg Fedyna (Port del Comte) en 19h59’43 »
2. Laetitia Roux (Girls of Ski Mountaineering) à 4’28 »
3. Marianne Kern (Tempo-Sport-Exersciences) à 58’00 »
4. Valérie Berthod (Girls of Ski Mountaineering) à 58’35 »
5. Dianna Ineman (Aspin) à 1h42’30 »