Bormio est le village idéal pour accueillir de tels événements. Dédié aux sports, hiver avec le ski et été, pour tout ce qui est outdoor, Bormio, qu’on pourrait facilement renommer Beaurmio, est la porte d’entrée des grands mythes Italiens en matière de cols. Stelvio, ses 2757 mètres et ses 3 côtés, Gavia à 2652 mètres qui domine Bormio, et puis le Mortirolo, ses 1852 mètres qui s’annoncent ardus, on vous en parlera demain.
7h30, place Cavour, les 300 coureurs du peloton multi-langues sont un poil dans l’expectative, qui pour la gestion des nombreux kilomètres au-delà de 2000, qui pour la météo, pluie annoncée pour midi, pour 10 heures, elle s’invitera même avant. 4.8 kilomètres neutralisés, histoire de visiter le centre-ville et ses rues pavées puis les abords ruraux. Destination Umbrail pass, à 2501 mètres, frontière avec la Suisse, et surtout ses 1280 mètres de D+, sur 18 kms, soit du 7% de moyenne, mais avec une belle section à 14%, ça va piquer et tant pis pour ceux qui n’aiment pas les départs à froid.
Les 1ers sont attendus en 1h20, les derniers pour 9h45. Les paysages sont à couper le souffle, la montagne comme on l’aime, les troupeaux avec les cloches, les marmottes, les restes de neige, on a bien raison d’en profiter, la pluie et le brouillard arrivent. Ravito au sommet, le chrono s’arrête, sage décision, la descente est humide et froide, le brouillard intense, mieux vaut tomber les lunettes de soleil !
On passe le poste de douane, rien à déclarer, si les ponchos prêtés au sommet ont été efficaces. On se dirige vers Prato dello Stelvio, le chrono est reparti, le mythe du Stelvio, ses 48 virages, est annoncé, on va savoir dans quel ordre des difficultés placer cet autre géant. On ne sera pas déçus. 1846 mètres de D+ sur 25 kms, moyenne 7%. Le seul souci c’est que sur les 15 derniers, on est tout le temps au-delà de 10, et que les fameux tornante ne sont pas à plat du tout, comme à l’Alpe d’Huez, que ce soit la partie en forêt ou vers le sommet, on est dans le brouillard au propre comme au figuré. « Bien plus dur que le Ventoux » côté Bedoin, comme Malaucène, on confirme !
Sommet, dommage pour la vue, on reviendra, dimanche, soupe chaude, thé, tout le monde assure, 21 kms de descente réfrigérante, les pâtes sont les bienvenues, le massage aussi, place au nettoyage du vélo. Chez les hommes, le Britannique Callum Clarke a été le plus rapide, en 2h56’55’’, devant son compatriote Rupert Graham, à 2’43’’ et le Français David Polveroni, à 2’55’’. Chez les féminines, l’Italienne Arianna Marchesini a dominé la course en 3h41’33’’, devant la Française Laetitia Roux et la Danoise Eva Synnestved Hansen.
Demain, ça se corse, 122 kms, 3800 mètres de dénivellation, Mortirolo en premier plat, Gavia en secondo piatti, les pâtes seront bien appréciées, c’est certain.