Vous l’aviez peut-être découvert sur la GFNY Mont-Ventoux. Jean-Jacques Lambotte revient sur Vélo 101 pour nous parler dans son style si caractéristique de la Risoul Queyras Jollywear qui s’est tenue ce dimanche. La huitième édition de cette épreuve ô combien sympathique était un peu particulière puisqu’elle servait de cadre aux Championnats de France Masters. Trêve de palabres, cédons la parole à notre ami belge.

« Ouille ! Ça a l’air plus dur que les dunes de Knokke-le-Zoute, ici une fois ! Et quand il « drache » (lisez quand il pleut à verse), c’est comme à Bruges, en plus froid, podferdekke ! Comprenez, chers amis lecteurs et cyclos, que ce samedi en fin d’après-midi, en arrivant à la station de Risoul 1850, ça mouillait fort. Si c’est comme ça demain matin… Mais nous sommes à la montagne et la météo d’un jour n’est pas celle du lendemain.

Effectivement, dimanche matin, grand soleil pour le départ de la huitième édition de la Risoul-Queyras Jollywear. Orages prévus en fin de matinée ou début d’après-midi. Trois parcours proposés : 60 kilomètres (1400 m de dénivelé positif), 100 kilomètres (2200 mètres), 140 kilomètres (3700 mètres). Les trois parcours se terminent par la montée vers Risoul.

1200 personnes se sont inscrites sur trois jours, dont 900 pour la seule cyclo. Vendredi, les festivités étaient ouvertes avec le contre-la-montre des Championnats de France Masters. Samedi avait lieu la montée chronométrée de Risoul avant l’épreuve-reine du dimanche, théâtre des Championnats de France Masters. Mais la cyclo était ouverte à tous les cyclos, Français ou étrangers, la preuve.

Le départ était prévu à la base de loisirs d’Eyglier-Gare à 8h15, dans la vallée. En réalité ce sera un bon 8h30. La SNCF a prévenu l’organisateur qu’un train avait du retard sur la ligne Embrun-Mont Dauphin. Le peloton risquait de traverser le passage à niveau à 500 mètres du départ au moment où le train arrivait. Ça fait mauvais genre …

Enfin le départ, à fond les manettes en direction de Guillestre, puis c’est la remontée de la vallée du Guil vers Chateau-Queyras et le col Agnel à 2744 mètres. Le moyen parcours fait la boucle par Saint-Véran, le plus haut village de France, le grand continue vers le col Agnel. Dans la vallée du Guil, c’est grand plateau, pied à la planche. Rapidement, une centaine de concurrents se détache. Les groupes de forces équivalentes vont se former et chacun devrait trouver le sien. Sinon, en surrégime, ça ne durera pas longtemps.

Dans les premiers lacets du col Agnel, la surprise du chef : une petite route à gauche vers un hameau appelé « Les Prats ». Ce sont trois ou quatre bornes d’une route étroite avec des passages qui devaient flirter avec les 14 ou 15 %. Une descente (les gravillons sont offerts – prudence) permet de rejoindre la route du col. Il reste alors encore 15 bornes d’ascension. En haut du col qui marque la frontière entre la France et l’Italie, la descente est neutralisée. En bas, c’est demi-tour. Les dix dernières bornes du col Agnel du côté italien sont effrayantes. En 10 kilomètres, vous montez de 980 mètres. Faites le calcul.

Nous nous retrouvons dans un petit groupe de neuf cyclos pour entamer le retour vers Guillestre et le pied de Risoul. Trois acceptent de prendre les relais dans les longs faux-plats après Chateau-Queyras. C’est chaque fois comme ça, on a l’habitude. Les « suiveurs » qui se sont bien reposés dans cette partie mettront une mine dans Risoul. Garanti. Mais qu’importe, dans nos relais on prend beaucoup de plaisir malgré un petit vent de face.

Arrive la montée vers la station, changement de rythme, petit plateau et puis on va gérer tout ça pendant 15 bornes. Attention à la panne d’essence. Ce n’est pas le Ventoux mais ça envoie quand même. La montée vers Risoul est, quand il reste du jus, agréable car le pourcentage n’est pas constant. Les kilomètres les plus pentus font dans les 8%, mais d’autres font 5,5%, ce qui permet de changer de braquet et de récupérer un peu.

Une bonne idée est d’appeler les virages non par des numéros comme dans l’Alpe d’Huez mais de leur donner le nom d’un champion : Contador, Valverde, Nibali, Quintana, Majka. Excusez du peu. Et puis, la vue sur la vallée et les montagnes environnantes est simplement grandiose. L’arrivée dans la station se fait par la rue principale vers le front de mer, pardon, de neige. Attention toutefois aux piétons dans cette rue étroite sans trottoir.

Pour cette édition 2016, la météo fut parfaite, la température idéale pour l’effort. L’organisation est au top. Félicitations à Bernard Assaud, aux 140 bénévoles et à la Mairie de Risoul, à fond dans le projet. On a aussi apprécié l’ambiance et l’animation qui règne dans la station. Vivement la neuvième ! »

Classement 140 km :

1. Cédrick Dubois en 4h37’57 »
2. David De Vecchi (Eco Cyclo Green Cycling) en 4h38’18 »
3. William Turnes (Team SMS La Toussuire) en 4h38’49 »
4. Jérôme Phanon (Alpin Wheels) en 4h43’34 »
5. Stefano Sala en 4h43’43 »
6. Loïc Herbreteau (CC Marmande) en 4h47’50 »
7. Rodolphe Lourd (VC Pontois) en 4h49’41 »
8. Jonathan Denis (Team Cyclo Cross VTT 91) en 4h51’58 »
9. Michel Roux (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 4h53’02 »
10. Samuel Plouhinec (Team Peltrax-CS Dammarie-les-Lys) en 4h53’07 »

113 et 1ère Dame. Elisabeth Petit (Draguignan Triathlon) en 6h02’07 »

Classement 100 km :

1. Baptiste Quinet (Team Vulco-VC Vaulx-en-Velin) en 2h50’51 »
2. Dorian Godon (Team Vulco-VC Vaulx-en-Velin) en 2h53’13 »
3. Antoine Philipp (Veloroc BMC) en 2h53414″

34 et 1ère Dame. Magda De Saint-Jean (Eco Cyclo Green Cycling) en 3h13’42 »

Les champions de France Masters :

Masters Hommes 1 : Rodolphe Lourd (VC Pontois)
Masters Hommes 2 : Jonathan Denis (Team Cyclo Cross VTT 91)
Masters Hommes 3 : Cédrick Dubois
Masters Hommes 4 : Bruno Mestre (Risoul Vélo)
Masters Hommes 5 : Jean-Claude Thilloy (EC Jbbeville)
Masters Hommes 6 : Michel Roux (Team Scott-Vélo 101-Risoul)
Masters Hommes 7 : Christian Decotte (AC Bollenois)
Masters Hommes 8 : Claude Chabanel (UV Aube)
Masters Hommes 9 : Henri Tranchecoste (CCME Berre)
Masters Femmes 1 : Alna Burato (CM Aubervilliers)
Masters Femmes 2 : Stéphanie Gros (VC Vincennes)
Masters Femmes 3 : Annie Thomas (Cercle Gambetta)
Masters Femmes 4 : Magda De Saint-Jean (Eco Cyclo Green Cycling)
Masters Femmes 5 : Patricia Farget
Masters Femmes 6 : Jeannie Longo (Cavigal Nice Sports)
Masters Femmes 7 : Louise Arasa