Les organisateurs de la Cyclo Roquefort ont eu le bon goût de nous éviter de passer par Clapiers et ça, le jour de l’ouverture de la chasse, on ne pouvait manquer de le souligner en entame de notre compte-rendu de cette nouvelle cyclo au calendrier. Le plomb, il était plutôt côté météo, pas un soleil de plomb mais la fraîcheur du matin qui nous a fait remettre les manchettes, a vite laissé place au beau soleil qui nous a permis de vérifier que les plateaux du larzac, des Causses, pas bien loin de l’Aubrac offrent des vues à couper le souffle. Rien que ça nous permet de dire que la date est la bonne, début septembre il fait largement beau, le calendrier est moins encombré, les routes peu fréquentées et on ajoutera que le tourisme local a besoin de ce type d’événements non pas aux moments les plus forts de l’été mais justement en décalé.
L’affiche de la Cycl’Roquefort 2019 | © Cycl’Roquefort
Autre point de vue remarquable, et histoire de doubler le plaisir de partager l’aligot-saucisse que seuls ceux qui mangent rien n’apprécient pas, la Lozère et l’Aveyron nous proposent déja 3 voyages terroir-territoire de haute volée en mai et juin, avec La Lozérienne à La Canourgue début mai, puis la Granite Mont Lozère à Villefort tout début juin, et 10 jours plus tard, la Marmotte d’Olt à Saint Geniez d’Olt. Bref de quoi apprécier ces magnifiques départements sur le vélo, en mode course ou rando et apprécier comme il se doit les bons plats locaux, excellents même. 4 épreuves qui pourraient, selon l’idée de paul-Emile Lorthioir 3ème à Roquefort et vainqueur à la Lozérienne, faire l’objet d’un challenge entre le 48 et le 12, histoire que les vainqueurs gagnent leur poids en produits locaux et perdent « un peu » de compétitivité pour la saison suivante, on peu toujours y croire, ça coûte rien !
8h30 pour le grand parcours, 145 km entre Roquefort et Roquefort par le 12, le 31 et de nouveau le 12, 2400 mètres de dénivellation et 9 heures pour le 95 km surlequel les 200 coureurs se sont plus orientés; départ fictifs pour descendre jusqu’à Tournemire et une bosse de 7 km suffisamment raide pour déja faire la sélection et dégager les 11 cadors qui vont bien se relayer pendant 100 kilomètres. Une bosse au bon endroit pour que les paquets ne soient pas trop gros sur les petites routes des plateaux du Larzac et des Causses classés au patrimoine mondial de l’Unseco. Des routes au macadam de bonne qualité, avec pratiquement pas de dos d’âne, (ça devient rare), où on ne s’ennuie jamais car si on ne monte guère au delà de 800 mètres, on est toujours en action, les belles descentes en forêt se succèdent et au milieu se pointent des bosses de 3/6 kilomètres, de quoi bien faire les jambes et établir les classements sans recours à la photo-finish. Si on y ajoute la tramontane, de longue même si pas trop forte, on dira que c’était une bonne journée pour faire du vélo, et qu’en hiver, ça doit piquer sur ces plateaux balayés par les vents.
Le peloton | © DR
La recette de la Cyclo Roquefort n’aurait pas été aussi bien réussie sans le très beau travail des bénévoles qui nous ont concocté un flêchage de haut niveau, flêches jaunes et noires, toujours bien placées, doublées de signaleurs là où il faut c’est à dire aux intersections majeures, là où les automobilistes et les locaux n’hésitaient pas à encourager les coureurs, contents qu’ils, elles étaient de voir une telle animation dans leurs villages à cette période de l’année.
Sur le grand parcours, c’est bien après Nant et la Couvertoirade que la course s’est décantée, le podium final s’est dessiné avec 3 garçons partis dans le vent, 3ème Paul-Emile Lorthioir dont la Mozère et l’Aveyron deviennent les départements fétiches, lui, le gars du 13 passé par le 59! ensuite arrivée main dans la main de S Cognet et M Plantureux, le 2ème étant classé premier et vice-versa, si vous ne comprenez pas, nous non plus, peu importe. Chez les féminines, c’est plus simple, les locales se sont régalées, Karine Saysset, la marraine de l’épreuve prend la 2ème place et laisse le champ libre à Emeline Azam dont la soeur Marion a remporté le parcours 95 km. Une histoire de famille locale puisque toute la famille est de Saint Affrique, avec deux F, histoire de pas aller trop loin.
Le final de cette Cyclo Roquefort a été à la hauteur de l’ensemble, un repas d’arrivée typique terroir servi dans la salle des fêtes, un questionnaire de satisfaction histoire d’améliorer l’ordinaire de 2020, des remises de prix servies tôt, à 15 heures pile, bravo d’avoir pensé à ceux qui sont venus de loin, 21 départements représentés mine de rien! et des cadeaux aux coureurs podiumisés qui mettent en valeur le terroir, au hasard du roquefort.
Certes, il y a quelques péchés de jeunesse à corriger pour la 2ème édition, on dira: un cadeau coureur typé local mais différent, un tarif spécial féminines, histoire que la marraine karine Saysset et les miss Azam se sentent moins seules, une communication plus importante et surtout plus en amont, voire un village des produits locaux. Mais l’essentiel est là, comme les équipes d’organisation avec les bénévoles, c’était une belle entrée en matière et c’est bien connu, le Roquefort, c’est dans las caves qu’il mûrit et prend sa saveur incomparable, alors la Cyclo Roquefort, celle de deux ans d’âge et les suivantes, vous nous en direz des nouvelles. Un petit dernier pour la route, si vous êtes arrivés là, c’est qu’on n’en a pas fait des tartines, et quelque part, ça nous rassure. A bientôt en Aveyron ou ailleurs, mais sur le vélo !