Henri Michel, un des plus célèbres Aixois, disparu cette semaine à la suite d’une longue maladie, a joué à un moment de son adolescence sur le stade Georges Carcassonne, site de départ/arrivée de la Provençale Sainte Victoire. En tout cas, celui qui était l’élégance sur un terrain de football et en dehors, aurait été fier du message transmis par l’AVC Aix à l’association Guéri d’un Cancer et à son président. Elle a tenu à remercier les 1400 participants de cette 6e Provençale qui ont tous pédalé pour les enfants malades et qui doivent chaque jour espérer un peu plus, être eux-aussi bientôt au départ d’épreuves sportives.
L’ancienne Cézanne qui déclinait dans le cadre du Grand Trophée vit donc une nouvelle vie avec la reprise de l’épreuve par l’AVC Aix et chacune des éditions progresse au point de faire de ce rendez-vous d’avril, un des passages obligés du début de saison. La quantité est là, à peu près 700 participants sur le 95 kms, un peu moins sur le 133 kms et les randonneurs du samedi. La qualité également puisqu’on retrouve des coureurs professionnels de Delko Marseille, des coureurs élites de l’AVC Aix et les coureurs des principaux clubs du sud-est, à commencer par la Roue d’Or de Sanary au joli maillot dont on retrouve à chaque fois Christophe Laine, un emblème du cyclosport, toujours là avec le sourire et devant ou presque toujours devant. Et devant, justement, les coureurs roulent très fort, à 39,9 km/h de moyenne pour les premiers sur le grand parcours, 36,7 km/h pour la première féminine.
L’altitude maximum est certes basse, car elle se mesure à 611 mètres au sommet du Grand Sambuc, mais la dénivellation totale du grand parcours est tout de même de 1650 mètres. Celle du parcours de 95 kilomètres est de 1260 mètres. C’est pour ce profil que la Provençale est la cyclosportive parfaite pour le début de saison. On a bien le temps d’aller chercher les grands cols car, de toutes les façons, avec l’enneigement de cet hiver, ils sont encore fermés.
Les départs des deux parcours se sont échelonnés sur le même stade, à 8h30 pour les concurrents du 133 km, et 10 minutes plus tard pour ceux du 95 km. Neutralisation sur 5 kilomètres jusqu’au Tholonet et le pied de la montagne Sainte Victoire. Très bonne idée car la sortie de ville est plutôt « banzaï » avec les ronds-points, les rétrécissements, les voitures ; bref le mobilier urbain qui ne s’accommode pas forcément bien avec le vélo. D’ailleurs, une suggestion pour les prochaines éditions, faite par la vainqueur du grand parcours, serait d’imaginer faire partir les féminines 5 minutes avant les garçons, histoire de rassurer celles qui sont moins habituées aux départs de masse où l’on doit beaucoup jouer des freins, parfois rouler sur les trottoirs et slalomer allègrement.
La côte de Saint Antonin était le juge de paix de l’ancienne Cézanne, sur cette Provençale elle est l’anti pasti pour tous les concurrents. Il y a ceux qui sont diesels et qui savent qu’il ne faut pas décrocher sous peine d’avoir perdu la tête et ne plus jamais la revoir et ceux qui se mettent en route très vite. En un mot, il y a ceux qui montent gros plateau et les autres. Après 10 kilomètres, la première lame a fait son effet et les paquets sont plus homogènes pour traverser les villages typés comme Puyloubier, Pourrières, ou Rians où se fait la bifurcation entre les parcours. Villages au milieu des vignes -où l’on comprend d’où viennent les bouteilles offertes aux podiums- les décors sont superbes, les routes assez calmes et les automobilistes en face ont le bon goût de ralentir et de s’arrêter au passage des coureurs. Tout va bien, il ne manque que les cigales, et pour les entendre, il faudra attendre et atteindre 30 degrés, donc revenir plus tard dans le sud de la France. Malgré tout, les grosses pluies prévues ont été évité sur la course mais subies en soirée.
Deuxième lame, les 17 tournants, au kilomètre 30, sur un peu plus de 4,5 kilomètres et sur une pente moyenne de 3.8%. Sur les deux parcours, c’est monté très, très fort. Les difficultés sont comptées, sur les deux parcours. C’est une chose rare et l’écrémage s’est rapidement mis en place et a été efficaces. Les longues lignes droites qui ont suivi ne permettaient pas aux lâchés de revenir car les coureurs s’organisaient à l’avant. La 3ème difficulté intervient au kilomètre 100 du grand parcours, un peu avant Jouques, avec la côte de Bèdes, 2 kilomètres à 4,7%, juste avant le morceau de bravoure qu’est le Grand Sambuc au kilomètre 112, autant dire à 20 kilomètres de l’arrivée et le juge de paix sur le parcours de 95 km (6,4 kms, à 4,7% de moyenne sur du macadam de moindre qualité).
Les deux parcours ont offert une arrivée au sprint sur la piste d’athlétisme du stade Georges Carcassonne, un sprint à 9 pour le 95 km, à 4 pour le 133 km. 2h30’59 » c’est le temps de Bastien Terranova, vainqueur des 95 km devant Alexandre De Marans et Victor Leroy. 8’46 » plus tard, c’est Magdalena De Saint Jean qui gagne chez les féminines, 50e scratch, devant Margot Lauzier et Fabienne Olivier. 618 concurrents classés.
Sur le 133 km, c’est Marion Bessonne de la Roue d’or de Sanary qui l’emporte en 3h42’15 », 61e au scratch à 18’45 » des premiers. Elle devance Laurence Reviglio de 1’39 » et Karine Temporelli de 1’41 »; autant dire un superbe podium, de très beau niveau et avec le sourire en prime. 444 classés. Chez les hommes, ce sont deux coureurs de l’AVC Aix qui font un et quatre: Masahiro Ishigami puis Yoann Pailler; au milieu Marc Faure 2e devant Cédrick Dubois, tandis que Thomas Lebas, un des pros Français « exilé » dans le team Kinan fait 5e.
Beau et bon dimanche de vélo pour tout le monde, grâce à une super météo, et surtout aux 400 personnes bénévoles et dans l’organisation qui nous ont concocté cette cyclo pas simple à gérer ne serait-ce que la sortie et le retour dans Aix. On a roulé au sec, tant mieux, pas sûr que tout le monde soit rentré sans la pluie ! La faute à une remise de prix, pour beaucoup, trop tardive liée à la volonté d’attendre que les derniers du grand parcours soient arrivés. Pas bien sûr pour autant qu’ils, elles soient intéressés par les remises de prix. De plus, à peine arrivés, ils font comme les autres, voiture et vélo rangé. Ceci mis-à-part, et c’est un détail, nous avons passé un super dimanche. Bravo à toutes et à tous.