Yannick, après plus de onze heures d’efforts, quel est ton premier sentiment à l’arrivée de l’Ironman de Barcelone ?
Déjà content d’avoir fini parce qu’il y a quelques semaines ce n’était pas du tout l’objectif, m’étant blessé. J’ai souffert d’une inflammation au tendon d’Achille pendant deux mois. C’était un peu dur d’envisager disputer un Ironman après une blessure. Mais à Barcelone, même si c’était dur, le cadre était beau avec de bons parcours. Au final, on s’est fait plaisir.
Par quels sentiments passe-t-on lorsqu’on enchaîne trois disciplines ?
Il y a beaucoup de différences. C’est vraiment complet, on change totalement de façon de travailler. Sur des longues distances, on se rend vraiment compte qu’il faut vite se réadapter et pouvoir renquiller. On souffre, on souffre. On ne s’en rend pas compte au départ car les allures sont plus basses que sur des courtes distances mais à l’usure c’est très dur.
As-tu le sentiment d’aller plus loin dans le dur sur le triathlon que sur le duathlon ?
Sur le triathlon, oui, c’est beaucoup plus dur, surtout que moi je ne nage pas beaucoup, n’ayant pas beaucoup d’heures pour cela en raison de mon activité professionnelle. Donc quand on sort de l’eau et qu’on y a laissé du jus, c’est dur après. L’enchaînement le plus dur, c’est clairement celui entre la natation et le vélo plutôt que celui entre le vélo et la course à pied.
Qu’utilises-tu comme vélo ?
Un Look 576.
Tu es l’entraîneur des Lions Triathlon de Saint-Marcel/Vernon, dans l’Eure, quelles y sont vos activités ?
Nous ne faisons que du triathlon, du duathlon et de l’aquathlon. Un petit peu de vétathlon, de cross et de compétition de natation l’hiver, mais cela est inclus dans la préparation. Nous sommes entre 90 et 100, tous triathlètes ou duathlètes. J’ai la chance d’avoir un vivier de jeunes qui augmente chaque année, un peu plus de 50 % de l’effectif. Ca pousse la dynamique.
A quoi cela est dû ?
Il y a de plus en plus de communication autour du triathlon, j’ai la chance aussi de pouvoir intervenir de temps en temps sur les écoles auprès des communes de Vernon et de Saint-Marcel. Et puis je montre le maillot dès que je le peux sur les courses de la région.
Combien d’Ironman as-tu finis ?
L’Ironman de Barcelone n’est que le deuxième que j’achève. Je pratique cette discipline dans le but d’accumuler de l’expérience. Je suis jeune donc je veux encore voir comment ça se passe, sans faire de préparation spécifique. J’ai la chance de faire de gros volumes d’entraînement sur les courtes distances. Je me sers de ce volume-là pour passer sur Ironman en fin de saison. On se fait plaisir et on prend de l’expérience sur des distances pas faciles.
Quel est ton palmarès en duathlon ?
Cette année j’ai terminé 10ème du Championnat de France et 2ème Espoirs. J’en suis assez fier. Dans un premier temps je me spécialise plus sur le duathlon, mais le triathlon m’attire pour l’avenir, plus sur un format longues distances. C’est pour ça que j’essaie, quand je le peux, d’en faire un en fin de saison pour prendre de l’expérience avant d’avoir des objectifs.
Quel va être le programme pour la récupération ?
Ca va déjà être dix jours à ne rien faire, puis je vais couper le vélo de route, prendre le VTT et retravailler cet hiver la course à pied. J’ai aussi une licence FFC, je fais des courses, et en général on est content de m’y voir car j’y fais mes séances d’entraînement. Sur 150 bornes, je vais faire les trois quarts devant et je finis en roue libre.
Propos recueillis à Barcelone le 3 octobre 2010.