Thomas Delpeuch, l’Etape du Tour-Mondovélo se précise, pouvez-vous nous en donner les grandes lignes ?
L’Etape du Tour-Mondovélo est itinérante. Dans le même esprit, nous souhaitons changer de dispositif pour le village et pour la course. C’est pourquoi, à Pau, le départ 2010 sera donné aux abords du Palais Beaumont. Les sas de départ s’étaleront du Palais Beaumont au Château de Pau, sur l’ensemble du boulevard des Pyrénées, image historique de la ville. Si la météo est bonne, les participants pourront apercevoir la ligne d’arrivée. Le village aura également lieu sur un nouveau site : le stade d’eaux-vives. Pour la troisième année consécutive, l’arrivée sera jugée en altitude, au sommet du géant Tourmalet. La météo peut y être capricieuse donc comme en 2008 et 2009, nous ferons immédiatement redescendre les arrivants vers La Mongie, à 4 kilomètres du sommet, où le village sera installé pour les accueillir.
Quelles sont les barrières que vous vous êtes données en termes de participation ?
Nous espérons que cette édition sera de nouveau un succès. La limite que nous pouvons contrôler est celle des engagés, qui sera certainement poussée à 9500. Le nombre important est celui des partants, qui détermine les besoins d’organisation sur la course (sécurité, médical, ravitaillement…). En acceptant 9500 inscrits, nous devrions approcher les 8000 arrivants, si la météo est bonne. Notre capacité d’accueil dépend du parcours, du format des 80 premiers kilomètres : largeur de route et dénivelé.
Les modalités d’inscription vont-elles évoluer ?
Le tarif d’inscription augmente et passe à 75 euros. Nous souhaitons augmenter la qualité d’organisation de l’épreuve pour qu’elle reste un rendez-vous inoubliable pour chacun des participants. Nous allons renforcer tous les points de l’organisation afin d’éviter la moindre faille et augmenter le confort de chacun. La première amélioration substantielle concerne le mode d’attribution des dossards. Ces derniers vont dorénavant être attribués en fonction des performances sportives des concurrents. Cette mesure permettra de fluidifier la course et améliorera donc le confort et la sécurité de chacun.
Dans la pratique, comment allez-vous faire ?
Le traitement ne sera pas simple. Lors de l’inscription, les participants devront indiquer leurs performances récentes sur l’Etape du Tour-Mondovélo ou, à défaut, sur une autre cyclosportive de référence (140 kilomètres minimum et en montagne). A partir de ces éléments, vérifiables, nous allons classer les dossiers avant d’attribuer les numéros de dossards. Bien entendu, cette attribution ne pourra être affinée à l’extrême, elle ne sera pas le reflet exact du classement de la course. Globalement, nous devrions avoir un peloton avec les plus rapides devant et les moins rapides à l’arrière.
C’est un principe adapté du marathon qui laisse de côté les nouveaux qui n’ont pas de passé en cyclosport, or pas mal de coureurs ne font que l’Etape du Tour en cyclosportive, comment allez-vous agir ?
Effectivement, nous avons mis en place cette formule sur la course à pied depuis des années et le résultat a été très bon. En cyclisme, il n’existe pas de distance de référence donc cette classification est moins simple mais nous pensons qu’elle peut apporter beaucoup. Dans la course à pied, de nombreux organisateurs ont suivi le mouvement. Il en sera peut-être de même pour les cyclosportives, le ski de fond, le VTT… Tous les événements réunissant un grand nombre de participants et sur lesquels les différences de niveaux peuvent poser des problèmes de confort et de sécurité. Il est plus confortable d’évoluer avec des sportifs de son niveau, de son allure, plutôt que de devoir doubler 5000 personnes ou d’être doublé par 5000 personnes. Pour les ‘nouveaux’ qui n’auraient pas encore de performance sur les éditions précédentes, nous les invitons à envoyer des justificatifs de performances sur d’autres épreuves aux caractéristiques semblables.
Vis-à-vis des étrangers, même démarche via les Tour-operators officiels ?
Les Tour-operators font déjà ce travail de classification depuis un ou deux ans.
Vous attendez-vous à des critiques et des mécontentements pour la première année de ce schéma ?
Il y a toujours quelques critiques quand on change les habitudes. 2010 est une année de transition et nous essayons d’expliquer au mieux notre démarche. Qui va être mécontent ? Celui qui était habitué à partir devant mais qui n’en n’avait pas le niveau et celui qui surestime son niveau.
Selon vous, à quel type d’Etape du Tour les concurrents doivent-ils s’attendre. Ce sera plus facile ou plus dur que 2009 ?
C’est un parcours difficile, les trois cols sont redoutables et les liaisons ne sont pas de tout repos. Cette édition paraît effectivement plus sélective que Montélimar-Mont Ventoux.
Centenaire du passage du Tour dans les Pyrénées oblige, y aura-t-il des surprises prévues en termes de prestations pour les coureurs ?
Les Pyrénées, toutes collectivités confondues, préparent effectivement une belle fête pour le centenaire. Les festivités débuteront le premier week-end de juin avec l’ouverture du col du Tourmalet et la mise en place de la statue du Géant. A cette occasion, des milliers de cyclistes sont attendus pour une montée conviviale du col. Nous avons fait le choix de rapprocher la date de l’Etape du Tour-Mondovélo de celle du passage des professionnels. Les cyclosportifs pourront ainsi rester sur place quelques jours et profiter du spectacle.
D’ici le 18 juillet, quelles sont les grandes étapes qui vous restent à franchir avant cette vraie étape ?
La préparation de l’événement s’étale sur toute l’année. Néanmoins, le lancement des inscriptions sonne tout de même le début d’une phase opérationnelle en collaboration avec les collectivités (départ, arrivée, parcours) et les autorités. La gestion des inscriptions est une étape conséquente. Les autres phases principales sont la validation du dispositif sécurité, la préparation des villages départ et arrivée, le recrutement des bénévoles…
Propos recueillis le 13 janvier 2010.