Stéphane Cognet est un cycliste, un cyclosportif bien connu, son père a été longtemps le créateur et l’organisateur de la Granite Mont Lozère, une cyclo à forte personnalité. Aujourd’hui, Stéphane qui revient du Tour de Guyane avec l’équipe de France des Clubs de la Défense, nous dresse le constat sur les forces et les faiblesses de pas mal de cyclosportifs qui ont, pour beaucoup et quelques soient les âges, une bonne marge de progression, à condition (c’est le cas de le dire) de s’accepter tels qu’ils sont, d’accepter certaines remarques constructives à condition de les admettre, de se mettre devant la réalité. Lisez ce qui va suivre, nous, vous vous reconnaîtrez forcément à un moment ou à un autre. On se retrouve l’an prochain à la Corima ou ailleurs, chiche ?

Commençons par une rapide présentation : qui es-tu, depuis quand fais-tu du vélo, depuis quand fais-tu des cyclosportives et à raison de combien par an ?

Je suis avant tout un passionné de matériel, de mécanique et d’entrainement. En effet tout ce qui peut aider à améliorer les performances ou la pratique du cyclisme me passionne !

J’ai débuté le vélo assez jeune à 14 ans en tant que cadet 1ère année à l’AVCAix puis progressivement gravi les échelons jusqu’à accéder à l’équipe de DN1. Ensuite une sale blessure m’a écarté des pelotons pendant 10 ans ! Je suis ensuite revenu avec l’envie de me faire plaisir et de partager mon expérience. J’ai  découvert le monde des cyclosportives grâce à mon père qui a créé la Granite Mont-Lozère, j’ai aimé l’ambiance et la convivialité depuis j’essaye de prendre régulièrement le départ d’une petite dizaine d’épreuves en alternant avec les courses FFC.

Côté coaching, comment y-es-tu arrivé ? En quelle année? Quelle est ta vision, ta philosophie sur le sujet ?

Le coaching est venu petit à petit avec les gens autour de moi qui me demandais comment je m’entrainais et comment j’ai réussi à presque retrouver mon niveau initial malgré mes 10 ans d’interruption. Cela fait maintenant plus d’un an que je me suis vraiment lancé dans des suivis d’entrainement m’apercevant que trop de personnes ne font pas de qualitatifs !

Pour le moment je ne souhaite pas avoir plus de 10 personnes. En effet chaque coureur demande un suivi et une analyse sur ses séances (c’est le but d’avoir un vrai suivi et un programme d’entrainement personnalisé !). Si je veux faire ça bien, il ne faut pas que cela devienne l’ « usine » !

Il n’y a pas de niveau initial, juste des personnes qui désirent augmenter leurs capacités, atteindre leurs objectifs (que nous définissons ensemble) ou se faire plus plaisir sur le vélo !

Par quelles étapes passe un candidat à rentrer dans ton écurie ?

Tout d’abord un bilan initial, ses résultats précédents, ses objectifs. Ensuite nous parlons du volume horaire dont il dispose par semaine. En fonction de cela déjà certains se rendent compte que leurs objectifs ne sont pas réalisable (trop de contraintes professionnels ou familiales, objectifs trop élevés, etc…). Une fois ces premiers points abordés et en fonction de la formule souscrite, nous réalisons un test d’effort (soit la personne possède le sien effectué en clinique ou je propose un test de puissance sur Home-Trainer) et les premiers suivis hebdomadaires commencent.

Plus généralement, vu ton expérience, on voit que beaucoup de cyclosportifs « souffrent » des lacunes suivantes : manque d’échauffement avant la cyclo, alimentation avant, pendant et après la course « incertaine », tendance à se mettre trop vite dans le rouge pour suivre des coureurs d’un niveau bien supérieur, tendance à tirer trop gros, tendance à toujours « se planquer dans les roues » au motif que « vous êtes plus jeune que moi », pas ou peu de récupération après la cours, pas d’utilisation des bas de compression et autres… Que penses-tu de cet inventaire à rendre un entraîneur « vert » ?

Oui c’est très souvent pendant ces épreuves que je vois ces énormes erreurs ! Je pense que certains ne savent pas se gérer et se mettent trop tôt dans le rouge pour ensuite complètement exploser ! Or il vaut mieux se relever un peu avant d’être en surrégime pour ensuite tenir un rythme acceptable que de se « cramer » et ensuite ne plus avancer !

Pour l’alimentation, certains sont complètement en fringale à l’arrivée ou déshydraté alors que sur ces épreuves un grand nombre de ravitaillements sont sur le parcours ! Là encore il vaut mieux s’arrêter 30’’ ou 1’, prendre de quoi manger, de quoi boire et repartir plutôt que de risquer le fringale et de finir complètement à l’ « arrêt » !

Point par point, peux-tu apporter les réponses aux cyclos qui se reconnaîtront ou pas ?

Pensez à gérer votre effort, ne pas essayer de suivre ceux qui ne sont pas à votre niveau. Une course bien gérée est toujours plus appréciable et le résultat meilleur ! Bien boire et manger tout au long de l’épreuve, une des règle de base est toute les 45’ ! Je pense que certains en sont très loin ! La cadence de pédalage est propre à chacun même si aujourd’hui la tendance est à tirer souple. Restez dans votre cadence habituelle, chaque changement d’habitude aura une incidence sur votre performance et risque de vous couter cher ! Ensuite et cela vaut également pour chaque sortie, prenez le temps d’aller vous doucher ou au minimum un gros rinçage au gant de toilette et lotion de foucault. C’est l’hygiène minimale et surtout cela favorise la récupération ! L’utilisation de bas de contention aide à favoriser le retour veineux et élimine les toxines. Croyez-moi ce n’est pas pour faire jolie que la majorité des cyclistes portent ces chaussettes ou ces bas (qui sont loin d’être esthétique !). Une boisson de récupération riche en sel minéraux et en glucides après la course favorise également la récupération.

Dirais-tu la même chose des filles ou sont-elles trop peu nombreuses pour tirer des conclusions ?

Il y a de plus en plus de femmes sur les cyclosportives et tant mieux, le cyclisme devient un peu plus mixte ! En revanche je ne les côtoie pas assez pour faire de jugement. Mais si celles-ci se reconnaissent dans le paragraphe précédent alors les conseils restent identiques.

Malgré ce constat, dirais-tu que le niveau des cyclos augmente sans cesse, un peu comme dans le marathon ?

Oui, on remarque qu’aujourd’hui pour gagner ou pour prétendre un podium sur une cyclosportive, il faut avoir un gros niveau (beaucoup de coureurs Elite FFC viennent sur ces épreuves !). Aujourd’hui pour moi un coureur qui ne suit pas un programme régulier et qui n’optimise pas ses entrainements ne peut pas rivaliser avec les meilleurs !

Quel est le profil idéal d’un futur client à tes programmes d’entraînement ?

Idéalement une personne qui a envie de progresser, qui a des objectifs réalisables. Qu’elle comprenne le but des séances spécifiques et qui soit motivé ! J’insiste sur ce point car sans volonté, si la personne ne suis pas le programme ou ne me retranscris pas ses sensations, l’évolution est presque impossible. Il doit avoir une bonne relation entraineur-entrainé, des entretiens (téléphonique, mails ou physique) réguliers.

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