Pascal Choffez, pouvez-vous d’abord vous présenter à nos lecteurs ? passé sportif, cycliste et d’homme d’entreprise ?
– J’occupe le poste de responsable des relations institutionnelles au sein de Sunpower, la filiale américaine de Total. Indirectement vous connaissez Sunpower. L’avion photovoltaïque, le Solar Impulse qui a fait le tour du monde, est équipé avec des cellules Sunpower. Ce sont les plus performantes du monde.
Et j’ai un passé sportif. J’ai gagné ma vie avec le vélo jusqu’à mes 25 ans. J’ai plusieurs titres de champion d’Alsace en individuel sur piste, en contre la montre par équipe. J’étais un bon sprinter et je suis fier d’avoir terminé avec le maillot de leader au classement par point d’un tour de Franche Comté, devant Laurent Fignon.
Après 25 ans sans faire du sport, et pour retrouver la ligne je me suis remis au vélo et aujourd’hui je fais quelques courses en FSGT. J’ai d’ailleurs gagné la dernière course de l’année et le trophée des sprinters.
Pascal Choffez © Nathalie Rey Dit Guzer
Comment est venue l’idée de ce championnat ?
– J’ai eu l’idée de créer le championnat du monde des énergies renouvelables parce que je me suis aperçu qu’il y avait beaucoup de fans de vélo dans ce milieu. Cela va du pratiquant du dimanche au coursier assidu.
Alors je me suis dit que ce serait génial de faire partager l’ambiance d’une course. Du type championnat du monde.
De plus nous retrouvons dans les énergies renouvelables toutes les composantes qui rendent les courses cyclistes si populaires: à savoir le vent, le soleil et la pluie. L’éolien, le photovoltaïque et l’hydraulique.
J’ai eu la chance que notre vice-président soit comme beaucoup d’américains un fan de vélo. Sunpower a été le principal sponsor du premier championnat du monde qui s’est tenu à Juliénas, dans le Beaujolais.
Comment en ont été les débuts ?
-La première édition a rassemblé plus de 45 teams d’entreprises venus de plus de 30 pays. Plus de 40 nationalités composaient le peloton.
L’organisation de la course avait été confiée au vélo club de Villefranche Beaujolais.
Marc Madiot était le parrain de l’édition de Juliénas.
© Pascal Choffez
Juliénas, Narbonne, Haguenau, Bedoin, envisagez-vous d’exporter ce championnat du monde ? où ?
– Devant la réussite de la première édition et le retour unanime du milieu il était évident qu’il fallait poursuivre cette belle aventure.
C’est le club de Narbonne qui, de main de maître, a organisé l’édition 2018, à Rieux Minervois. Nous avons encore élargi la participation internationale avec un team chinois. Pour des raisons de sécurité nous avons dû limiter à 50 teams et 370 concurrents. Jean René Bernaudeau, le manager de Direct Énergie nous a fait le plaisir d’être le parrain.
Cette année notre épreuve se tiendra en Alsace, à Haguenau. Et c’est la Pédale de l’Est qui est à la manœuvre. Notre parrain est Vincent Lavenu et le team AG2R la mondiale. Tous les teams présents lors des deux premières éditions seront sur la ligne du départ.
Et en 2020 nous organiserons notre championnat au pied du Ventoux à Bedoin. C’est une idée de Jean Michel Hurter qui fait déjà rêver le milieu. Mais nous ne monterons pas le Ventoux. Le départ et l’arrivée devant la cave coopérative de Bedoin avec le Ventoux en face, ça va avoir de la gueule.
Comment se déroulent les épreuves donnant droit à un maillot ?
– Nous remettons un maillot par tranche d’âge de 10 ans. Et la distance est de 50 km pour les plus de 40 ans et 60 km pour les moins de 40 ans.
Les féminines font 50 km et partent ensemble.
Chaque team a son propre maillot. C’est l’équipementier Rosti, l’équipementier d’AG2R la mondiale, qui fabrique les maillots des teams et le maillot de champion du monde.
Sportivement, comment sont sélectionnés les participants ?
– Il n’y a pas de sélection et c’est ce qui fait le charme de cette compétition. Mais nous avons de vrais compétiteurs venant du monde entier pour gagner le maillot.
Les entreprises sont sensibles au discours, comment réagissent-elles quand il s’agit de mobiliser des compétiteurs ?
Aujourd’hui le sport est très important au sein des entreprises. Au-delà de rester en forme et performant il permet la cohésion des équipes. Et je m’aperçois que beaucoup d’entreprises profitent de l’évènement pour organiser un team building.
© Pascal Choffez
On pourrait imaginer une ou des épreuves en vélo électrique, qu’en pensez-vous ?
– Pourquoi pas dans le futur. Il faut trouver le modèle.
Si oui, est-il envisageable d’avoir une course plus axée performance et une autre plus endurance où il s’agit d’optimiser les batteries identiques et fournies aux concurrents ?
-?
Comment voyez-vous ce championnat du monde à l’échelle de 10 années ?
– J’espère pouvoir l’organiser à l’étranger. J’ai une piste qui se profile en Italie. En attendant je me focalise sur Haguenau et Bedoin.
Un individuel motivé par l’écologie peut-il s’inscrire ou est-ce uniquement par les entreprises partenaires ?
– C’est une bonne idée à creuser. Il pourrait y avoir une équipe réunissant une dizaine de concurrents femmes et hommes. A voir.