Michel, après une saison consacrée au trail, tu as choisi de faire ton retour sur les cyclosportives en 2011…
Je fais mon retour au cyclosport après une année consacrée entièrement au trail, la course à pied en montagne. J’ai eu envie de reprendre le vélo, de tâcher de faire les deux car je vais rester également dans le trail. Je mise sur six/sept cyclos et dix/quinze trails dans l’année 2011.
Comment s’est déroulée ta saison au niveau des résultats sportifs ?
Très bien. Les résultats ont été la cerise sur le gâteau mais le plus important c’est que je ne me sois pas blessé de toute la saison et que j’aie pris beaucoup de plaisir. J’ai réalisé des performances et c’est le petit plus. J’ai terminé sur le podium scratch des trois challenges auxquels j’ai participé, dont le Challenge de Provence qui réunit onze épreuves et un gros potentiel de coureurs. Troisième au scratch, c’est une très belle récompense quand mon objectif était de me faire plaisir dans ma catégorie des 40/50 ans, qui est très relevée en trail.
Tu as vraiment laissé tomber le vélo, même à l’entraînement ?
Oui. L’année dernière, j’avais fait 20 000 kilomètres sur le vélo. Cette année j’ai supprimé un zéro pour n’en faire que 2 000. J’ai continué à faire quelques balades à vélo mais très courtes, pour le plaisir et le décrassage, avec une seule sortie de plus de 100 kilomètres. Le reste du temps, je n’ai pratiquement fait que de la course à pied, très peu sur piste mais beaucoup sur sentier, en montagne, avec du dénivelé.
C’est-à-dire que la course à pied était au programme également à titre d’entraînement et de décrassage ?
Il m’est arrivé de faire un trail de 40 kilomètres le dimanche et de partir le lundi matin à jeun à 7h30 pour faire 30 minutes de course à pied pour aller au travail. J’ai vraiment consacré une année à la course à pied.
Comparativement à une cyclosportive, comment as-tu géré tes efforts ?
Les deux disciplines restent dures si on veut être performant. Il faut s’entraîner et en course il faut forcer autant physiquement que moralement. La grosse différence c’est qu’en vélo il y a le côté tactique. On peut rester dans les roues, récupérer dans les descentes et se maintenir dans un bon groupe même si on n’est pas dans un bon jour. En course à pied on est tout le temps en prise. Il m’est arrivé de faire dans les dix premiers sur des trails de quatre/cinq heures mais avec pratiquement une heure de retard sur le vainqueur. Les meilleurs sont phénoménaux, certains viennent de l’athlétisme et ont un niveau impressionnant.
Tu as des qualités de grimpeur sur le vélo. As-tu retrouvé ces qualités en trail ?
Oui, mon point fort a été dans les montées grâce au rapport poids/puissance. Mon point faible ont été les parties roulantes où il faut de la vitesse et les descentes. Or à la différence d’une cyclo que l’on peut gagner parce qu’on est un bon grimpeur, un trail se gagne essentiellement dans les descentes. Les trois quarts des trails s’y terminent et c’est là, en fin de course, qu’on est le plus fatigué et que se font les écarts les plus importants.
Comment vas-tu répartir ton calendrier trail/cyclosportives en 2011 ?
Je vais déjà voir ce que je souhaite faire en trail, si je souhaite continuer sur le Challenge de Provence ou découvrir d’autres épreuves. Je veux aussi faire avant tout des cyclos qui me plaisent, donc il va falloir faire des choix. Cette année il m’est arrivé d’enchaîner trois week-ends de suite avec des trails de 40 kilomètres donc je n’exclue pas d’enchaîner trail et cyclo un week-end sur l’autre.
Comment vas-tu te remettre au vélo ?
Il faudrait avant tout que je fasse dix/quinze jours de coupure, mais c’est difficile pour l’instant. Je pense que je vais privilégier la course à pied à l’entraînement plutôt que le vélo, où je pense bénéficier de qualités naturelles pour être performant sans être trop entraîné. L’autre point essentiel, c’est que je change de catégorie en 2011 puisque je passe dans la catégorie des plus de 50 ans. Je pense que je vais laisser le scratch aux autres sur beaucoup d’épreuves pour me faire essentiellement plaisir dans ma catégorie, même si l’instinct de compétition devrait revenir.
Devenir un quinquagénaire vainqueur au scratch d’une cyclosportive fait-il secrètement partie de tes ambitions néanmoins ?
Ca s’est sans doute déjà fait. J’ai gagné quatre trails au scratch cette année, mais si je gagne un trail et une cyclo l’an prochain, ce sera déjà formidable. Jusqu’à présent j’ai associé le sport à la performance et la compétition, maintenant j’aimerais l’associer à la santé et au plaisir : moins puiser physiquement et moralement au fond de moi et me faire plaisir dans la catégorie.
Propos recueillis à Risoul le 20 novembre 2010.