Né le 2 avril 1977 à Créteil, Marc Raquil a été plusieurs fois champion de France du 400 mètres. Après avoir émergé en 2001 au niveau international en battant le record de France du 400 mètres dans le temps de 44″95, c’est en 2003 qu’il est devenu le premier Français vice-champion du monde de la discipline au Stade de France et médaillé d’or du relais 4X400 mètres. Sacré double champion d’Europe en individuel et par équipe en 2006, il a mis fin à sa carrière deux ans plus tard en raison de nombreuses blessures. Nous l’avons rencontré à vélo sur les pentes du Mont Ventoux.
Marc, que devenez-vous depuis votre arrêt de la compétition ?
Je gravite toujours dans le monde du sport. Durant ma carrière j’ai suivi des formations à l’INSEP, ma base d’entraînement. J’ai fait des formations de coach sportif et préparateur physique. Je suis donc désormais préparateur physique de quelques personnalités et hommes d’affaires monégasques, d’un pilote automobile en GP2, Stéphane Richelmi, ainsi que de Gaël Monfils l’an passé.
Comment êtes-vous venu au vélo ?
C’est une passion d’enfance. J’ai toujours eu le cul vissé sur une selle depuis tout petit. Une fois que j’ai débuté ma carrière d’athlète j’ai dû laisser le vélo de côté. Et en 2001, à la suite d’une grosse blessure au mollet, on a dû trouver une solution pour m’entraîner. Mon coach à l’INSEP m’a programmé des séances sur vélo fixe au centre de la piste et après quelques temps j’ai voulu sortir pour rouler en extérieur. J’ai vraiment apprécié et pendant deux mois j’ai adapté mon spécifique en vélo. Pour trouver l’équivalent du sprint en terme cardiaque et intensité sur le vélo, il m’a fallu multiplier par trois les charges. Si j’avais à faire 500 mètres en fractionné au sprint, je faisais donc 1500 mètres de fractionné en vélo. Et depuis 2001 j’en suis à mon quatrième vélo.
A quel rythme pratiquez-vous le cyclisme ?
Lors de ma carrière, le vélo me permettait de faire mon foncier l’hiver, ce qui donnait donc deux à trois sorties de 100 kilomètres maxi par semaine. Sur la fin de ma carrière, je sortais beaucoup plus régulièrement en faisant quelques courses faciles vers chez moi.
Et ces dernières années je roule presque un jour sur deux si ce n’est tous les jours. J’habite à Nice et les belles routes sous le soleil, c’est top.
Avez-vous des références chronométrées ou des records pour vous évaluer ?
J’ai quelques chronos personnels. Le col d’Eze par exemple, qui sert de final en contre-la-montre à Paris-Nice. Les pros mettent 19 minutes pour le grimper, moi je n’en suis pas là avec mes 35 minutes… C’est là qu’on se rend compte de l’effort qu’ils fournissent ! J’ai également le col de Vence, dont je grimpe les 9,6 kilomètres en 33 minutes, de la fontaine au sommet.
Vous avez monté le Ventoux, que vous inspire-t-il ?
C’est un col qui mérite toute la légende qu’on lui donne. C’est un col mythique ! Pour ma part, je n’ai pas beaucoup roulé ces derniers temps donc ça a été dur pour moi cette fois-ci avec un temps de 1h50. Lorsque je l’avais fait il y a trois ans, j’avais mis 1h30 pour arriver au sommet.
Quels sont vos objectifs pour 2013 ?
Je vais faire l’Etape du Cœur (NDLR : la manifestation qui réunit chaque année un peloton de personnalités sur une étape chronométrée du Tour de France au profit de Mécénat Chirurgie Cardiaque), qui sera un bel événement pour moi. Je la disputerai sur le parcours du contre-la-montre par équipes de Nice, le 2 juillet. Ensuite je ferai quelques courses et début septembre j’ai prévu de faire le triathlon de Cap-d’Ail.
Quel est votre plus beau souvenir sur le vélo ?
Le Ventoux il y a trois ans ! On était plusieurs copains à le gravir avec Stéphane Diagana, par exemple. J’étais affûté, en pleine forme, et c’était super sympa.
Quel souvenir gardez-vous du Tour de France ?
Je n’ai jamais raté un seul Tour de France. Qu’on me parle de dopage ou quoi que ce soit je n’ai jamais lâché. Ils n’ont aucun honneur à être dopé ! J’ai beaucoup admiré Armstrong, j’ai été énormément déçu… J’ai adoré Virenque… Chaque fois ceux que j’admire passent par là, ça fout les boules ! Mais ce sont eux qui font rêver les jeunes, le dopage c’est le cancer du vélo.
Quel matériel utilisez-vous ?
J’ai un Pinarello Dogma équipé en Dura-Ace 10 vitesses et j’ai commandé le Dura-Ace électrique 11 vitesses. J’ai trois paires de roues, des Zipp 404 pour le plat, des Fulcrum 0 pour la bosse et des Mavic Cosmic carbone à boyaux.
Si vous deviez vous comparer à un coureur pro, auquel ressembleriez-vous le plus ?
Un sprinteur, bien puissant ! Type Cavendish…
Propos recueillis au Mont Ventoux le 18 avril 2013.