Manon, par quel sport es-tu arrivée au vélo ?

Mon sport d’origine est le ski alpin. Adolescente, j’étais en sport-étude dans les Hautes Alpes. On faisait donc quelques sorties VTT en préparation. Mais, j’ai vraiment commencé le « vrai » vélo par le biais du triathlon en 2012.

Quels souvenirs as-tu de ton premier vélo ?

Mon premier vélo de course était un Cannondale que j’avais acheté grâce à une amie. Il était 3 fois trop grand, avec un cintre immense et une potence montante. Autant dire pas du tout adapté. Mais, j’avais mis toutes mes économies dans ce vélo dont j’étais super fière.

As-tu déjà pratiqué le bmx, le vtt en loisir ou compétition ?

Non pas du tout. Comme je l’ai dit précédemment je me suis mise au vélo assez tard. En parallèle du ski alpin, je faisais de l’athlétisme sur Gap. Après mon Bac, j’ai arrêté le ski pour ne faire que de la course à pied. Mais, originaire d’Embrun, le triathlon m’avait, avec l’Embrunman, toujours fait rêver. En 2009, j’ai intégré l’école de commerce SKEMA BUSINESS SCHOOL, et je me suis inscrite au club de triathlon d’Antibes. J’ai fait deux belles années de triathlon, avant une grave blessure au pied qui m’a empêchée de courir.

Naturellement, je me suis tournée vers les courses de vélo, d’abord les cyclosportives, puis les courses FSGT, FFC et les coupes de France.

Par quel club es-tu passée avant le SPOC Nice ?

Ma première licence de cyclisme a été chez Antibes Vélo Passion.

Quels sont tes principaux succès, tous sports confondus ?

Je suis passée par beaucoup de sports, tous dans un cadre compétitif. Mais, si je devais retenir deux « succès » ce seraient, ma deuxième place aux championnats de France 2013 longue distance de triathlon en 18-25ans, et mon second accessit sur la Haute Route cette année. Mes premiers championnats de France Elites à Vesoul ont été également l’un de mes meilleurs souvenirs sur une course cycliste.

 

Ta première cyclosportive, ça remonte à quand, et quels souvenirs en gardes-tu ?

C’était en avril 2015 à Saint Tropez sur le parcours de 135 km. Cette course avait une saveur particulière. D’une part, c’était mon premier départ sur une course de vélo, et surtout, le premier dossard que j’épinglais après une année très compliquée, physiquement et psychologiquement. Je me rappelle avoir pleuré au départ, et à l’arrivée.

Quelle image associes-tu à chacune des disciplines du vélo : la route, le vtt, le cyclo-cross, le bmx, la piste ?

Je ne les ai pas toutes pratiquées, mais pour moi, le vtt représente la technicité, le cyclo-cross le cœur à 200, la boue et le goût du sang dans la bouche, le bmx ceux qui n’ont pas froid aux yeux, la piste c’est la force et le beau coup de pédale, quant au cyclisme sur route, les grands tours, les classiques, le vélo qui me fait le plus rêver.

Tu étais dans un club, et tu vas maintenant rouler pour le team Trek-Vélo 101, ça représente quoi pour toi ?

Je suis très heureuse de faire partie du team Trek-Vélo 101. Nous serons en plus petit comité avec, pour objectif, d’être présents et performants sur les cyclosportives, le tout dans le plaisir et la convivialité. C’est exactement ma vision du vélo, et du sport en général : se faire plaisir sans se prendre la tête.

Comment vois-tu évoluer la pratique du cyclisme féminin, notamment dans les cyclosportives?

Le cyclisme féminin est en plein essor. Je fais partie de celles qui pensent que les femmes sont tout autant légitimes dans le monde du vélo que les hommes. Quand je suis arrivée sur la Côte d’Azur, je ne voyais pas une fille sur un vélo. Maintenant, je ne fais pas une sortie sans en croiser au moins une.

Qu’est-ce qu’il faudrait pour que les féminines soient plus nombreuses sur les cyclos ?

Avoir des filles sur les cyclosportives implique que le cyclisme en général ne soit pas uniquement associé à un sport d’homme ! Si on montre du cyclisme féminin à la TV, que les gens se rendent compte que les femmes peuvent être performantes, et ne sont pas ridicules en cuissard, alors peut-être que les parents inscriront leurs petites filles en club.

Cependant, les choses évoluent. Les marques ont compris qu’il y avait un réel intérêt à s’ouvrir au cyclisme féminin, et les organisateurs de cyclo aussi en mettant en avant les femmes sur leur course. Maintenant, des cyclosportives 100% féminines voient le jour, comme la Mercan’Tour Ladies en mai prochain. Un départ séparé comme sur la Risoul Queyras permet aux filles ayant peur des départs agités de faire la course plus sereinement. Sur la Corima, les femmes bénéficient d’un tarif préférentiel. Ce sont toutes ces petites actions qui, petit à petit, permettent aux femmes de se sentir considérées dans ce sport, il faut le dire, un peu macho. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir, mais j’ose espérer que nous sommes sur la bonne voie.

2018, tu y penses déjà ou tu verras en fonction du calendrier ? Quels vont être tes principaux objectifs ?

Avec mon esprit de compétition, je pense évidemment déjà à 2018. D’autant plus que j’ai terminé la saison sur ma première Haute Route, car, quelques jours après, une tendinite à la rotule m’a contrainte à y mettre fin.

Généralement, je commence avec la Corima, une course que j’aime beaucoup. En avril, les qualifications pour les championnats du Monde auront lieu à Saint Tropez. Ce sera donc mon premier objectif. Ensuite, je prendrai les courses les unes après les autres, en fonction aussi de ma forme et de mon travail. J’ai appris à beaucoup plus écouter mes sensations. Généralement, je fais une vingtaine de courses par an, donc, sauf imprévu, 2018 ne devrait pas déroger à la règle.