Jim, comment en êtes-vous venu au cyclisme ?
Je me suis passionné pour le cyclisme au début des années 80. J’étais un professionnel de moto-cross à l’époque. Je voyageais dans le monde entier sur le circuit international. Ma passion à l’époque était la course à pied, le triathlon et le cyclisme. Par la suite, je me suis davantage impliqué dans le cyclisme et ma passion pour les motos s’est transformée en passion pour le vélo. Je n’ai jamais regardé derrière moi, toujours devant, dans le monde du vélo.
Comment avez-vous fondé votre entreprise ?
J’ai fait des études d’ingénierie et en 1990 j’ai créé l’entreprise qui porte mon nom. Je suis passé de trois cadres fabriqués dans mon garage à plus de 1600 modèles vendus dans plus de 35 pays dans le monde.
Vous équipiez actuellement Argos-Shimano qui serait en contact avec Giant pour la saison prochaine…
Sponsoriser une équipe en WorldTour est un business. Nous sommes encore liés à Argos-Shimano. Je sais qu’il y a eu des rumeurs qui ont circulé. Aujourd’hui, nous avons un contrat, mais qui sait ce que nous ferons demain ? Nous avons beaucoup d’opportunités en cyclisme sur route ou en triathlon. Nous avons de très bonnes relations avec le staff d’Argos. C’est une relation qui est toujours d’actualité. Nous sommes encore liés à eux jusqu’à la fin de l’année.
Rien n’est donc fait pour le moment ?
Les discussions sont toujours en cours. Elles ont commencé en juillet, mais ce n’est jamais réellement conclu avant le mois de décembre. C’est un processus très long. Je fais des choix stratégiques sur ce qui va être bon pour notre entreprise. Par exemple, nous avions une très bonne relation avec Garmin. C’est la même chose avec Argos. Je vois avec quelle équipe nous sommes sur la même longueur d’onde. Il faut voir quelle équipe nous représente le mieux. Tous les athlètes que nous sponsorisons, quelle que soit la discipline qu’ils pratiquent, sont de vrais ambassadeurs pour la marque. Ils ont les mêmes valeurs. Ils font comme partie de la famille.
Comment se porte Felt sur le marché français ?
Je suis très confiant. Je suis venu pour la première fois au Salon du Cycle cette année. Je sais ce que nous avons déjà fait sur le marché français et nous avons connu un bon départ. Nous ne partons pas de nulle part. Je le répète, mais je suis très confiant. Avec nos victoires sur le Tour, la Vuelta et le Giro, nous avons semé les graines de notre futur succès sur le marché français.
Avez-vous ressenti un effet après les victoires de Marcel Kittel sur le Tour et de Warren Barguil sur la Vuelta ?
Il est difficile de quantifier l’apport d’une telle victoire. Parfois, oui, les fans peuvent se dire « je veux un Felt comme Marcel Kittel ». D’un autre côté, je pense qu’il faut plusieurs mois pour prendre la pleine mesure de cet apport. Bien sûr, cela nous aide. En sponsorisant une équipe WorldTour, nous nous offrons une certaine visibilité. Ces victoires nous permettent de faire connaître notre marque à ceux qui ne la connaissaient peut-être pas.
Qu’en est-il des autres marchés européens et américains ?
Je pense que tout dépend des régions. Chaque pays à ses hauts, ses bas et une manière de fonctionner qui lui est propre. France, Allemagne, Grande-Bretagne, Suisse sont tous des pays de vélo. On tire notre épingle du jeu ici en Europe. Le marché américain est lui toujours puissant, quoi qu’il se passe. C’est celui sur lequel nous sommes le plus connu. Il continue d’augmenter. Mais nous sommes aussi très reconnus au Japon par exemple. On ne penserait pas voir de vélo Felt au Japon et pourtant c’est l’un de nos plus gros distributeurs au monde.
Propos recueillis à Paris le 17 septembre 2013.