Jean-Pierre, vous êtes le directeur de course de la Forest’Cime depuis le
début, quelle était la philosophie du Cyclosport qui vous animait au départ ?
– Étant déjà responsable des épreuves Cyclosportives de la Forestière qui sont des manifestations de masse, je souhaitais créer une épreuve reprenant les fondements du Cyclosport que sont convivialité et sportivité. Pour cela ce type d’épreuve doit se limiter dans le nombre de participants afin que le rouler ensemble soit également un vivre ensemble.
© Forest’Cime
Diriez-vous aujourd’hui que vous étiez dans le vrai, si oui, pourquoi, si
non également ?
– Au départ d’un nouveau concept le doute est toujours présent mais j’étais certain que cela correspondait à une attente d’une catégorie de pratiquants. Depuis la première édition en 2014, le nombre d’inscrits est en croissance constante. La présence de cyclosportifs et de cyclotouristes confirme le choix que nous avons fait à proposer une épreuve accessible à toutes les sensibilités.
On peut estimer qu’on revient à un esprit cyclo qui privilégie la
découverte, lever la tête du guidon, c’est ça selon vous ?
– Oui, tout à fait. Sans dénigrer les épreuves Cyclosportives de masse qui sont appréciées par une majorité de cyclistes amateurs en pratique loisirs, un nombre non négligeable d’entre eux recherchent aujourd’hui d’autres formules : Randosportives ; longue distance en autonomie. C’est ce que notre association a proposée en créant la Forest’Cime, épreuve de type Randosportive sur trois journées avec 450 km et 9000 m de dénivelé.
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Comment se comportent les coureurs, ceux de devant et ceux qui sont plus
loin au général ? regroupements après les chronos pour transiter tranquilles ?
– Dans notre concept d’épreuve chaque personne doit pouvoir se situer dans un groupe de niveau. C’est exactement ce qui se passe sur le terrain où l’on constate la formation de groupes aux allures bien différentes à plus de 30 km/h pour certains et 20 km/h pour d’autres plus paisibles. Malgré les allures différentes les cyclistes se retrouvent aux ravitaillements notamment après la montée chronométrée pour des échanges passionnés sur le vécu de l’ascension.
Pensez-vous que si vous aviez plusieurs chronos, les comportements
changeraient ?
– Oui je le pense. Donc, notre volonté est de limiter cela et de rester à une montée chronométrée par jour pour agrémenter le parcours sans dénaturer l’esprit convivial que nous souhaitons.
© Forest’Cime
Année après année, voyez-vous des évolutions de ce côté-là ?
– Non car il y a très peu de demande dans ce sens. Les participants apprécient plutôt la répartition actuelle. Beaucoup souhaitent rouler plus « cool » de manière à apprécier les différents sites remarquables traversés et les ravitaillements « produits locaux ».
Vous limitez toujours à 180, est-ce que ça pourrait varier à la hausse un
jour ? côté course sur un jour par exemple ?
– La limitation du nombre de participants tient au caractère convivial souhaité de l’épreuve qui impose un hébergement en centre de séjour où cyclistes, bénévoles du staff, prestataires peuvent se retrouver et échanger en fin de journée notamment autour du diner.
A ce jour, je ne vois pas l’intérêt d’une journée course qui aurait pour conséquence de « dissoudre » les participants des trois jours dans une épreuve de masse et d’inhiber toute convivialité.
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Pour 2019, qui rime avec 39, à quel niveau avez-vous placé la barre ? vos
ambitions ?
– L’édition 2019 rime effectivement avec 39 mais pas seulement car nous emprunterons également les routes du département de l’Ain et de la Suisse. Cette année le choix des parcours s’est porté sur la partie nord de la chaîne du Jura avec un hébergement pour les deux nuits à Lamoura.
Ma seule ambition est la pleine satisfaction de nos participants quelque en soit le nombre.
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Quelle est votre répartition entre Français et coureurs étrangers ? et de
combien de départements sont originaires les Français ?
– Ces dernières années la répartition entre Français et coureurs étrangers semble se stabiliser autour de 60 %. Ce sont les pays du quart nord-est frontalier à la France les plus représentés : Allemagne, Belgique, Pays Bas, Suisse, mais aussi Angleterre et Ecosse.
Pour la participation française, c’est également la partie nord-est du pays qui est le plus largement représentée : Hauts de France ; Ile de France ; Bourgogne Franche-Comté ; Auvergne Rhône Alpes ; mais aussi Bretagne.