Jean-Luc, quel est ton passé sportif ?
J’ai couru une dizaine d’années en 1ère catégorie dans divers clubs comme Grenoble Cyclisme, le VS Romanais-Péageois et Chambéry-La Motte-Servolex. C’était jusqu’au début des années 90. Puis j’ai complètement arrêté le vélo une douzaine d’années. En reprenant tout doucement il y a cinq ans, je suis tombé sur des copains qui s’étaient lancés dans le cyclosport et qui étaient à l’origine de la création du club de Chamrousse. Ils m’ont proposé de les rejoindre. Je ne pensais pas en faire autant que j’en fais mais je me suis pris au jeu. Dans la vie, je travaille pour France Télécom à l’entretien du réseau.
A ta découverte du cyclosport, toi l’ancien 1ère caté, avais-tu des a priori ?
Pas du tout. Je n’ai plus le goût à aller faire des courses en circuit, à aller frotter. J’ai trouvé dans le cyclosport quelque chose qui me convient. De jolis parcours, une ambiance plus conviviale. Le cyclosport me va bien et j’espère que ça restera comme ça. Je recherche plutôt des épreuves à dimension humaine qui restent conviviales, plutôt que de grandes manifestations, bien que cette année j’irai sur l’Etape du Tour. Bien sûr, on aime bien faire des épreuves à gros niveau car c’est intéressant aussi, mais je préfère les cyclos plus cools.
Comment fonctionne le team ?
On achète tout ce qu’on porte : chacun achète ses maillots, paie son matériel. C’est plus un regroupement de copains que véritablement un team. Nous n’avons de team que le nom. Dans le déroulement des courses, nous sommes chacun à des niveaux différents de la compétition. Il n’y a pas de stratégie d’équipe, personne ne se sacrifie pour les autres, ce ne sont que des coups de main de copains.
Tu es le capitaine de route du Team Chamrousse, comment définis-tu ton rôle ?
Capitaine de route, c’est un bien grand mot. J’ai peut-être une expérience que n’ont pas la plupart des autres, tout simplement.
A la Route des Helviens, tu as fini main dans la main avec Hervé Gilly…
Je suis toujours très motivé pour la Route des Helviens. J’avais cette fois plus de motivation que de jambes. Je suis tombé sur un Hervé Gilly très fort. Nous nous connaissons bien car nous nous retrouvons presque toujours ensemble sur les cyclos. C’est toujours un grand plaisir de rouler et de partager une arrivée avec lui.
Comment vois-tu évoluer le cyclosport ?
J’espère qu’il va rester sur des parcours longs avec du dénivelé. Il faut garder cette notion de défi, que cela ne se transforme pas petit à petit en courses FFC. Je ne vois pas d’inconvénients à ce que des coureurs FFC viennent sur des cyclos mais que cela reste sur des critères de cyclosport. Il ne faut pas transformer les cyclos en compétitions cyclistes. Ca doit aussi être valable pour les teams, comme un Team Ekoï qui vient avec des stratégies de course, des coureurs qui se sacrifient au service des autres, je trouve que ça ne correspond pas vraiment à ce que je recherche dans le cyclosport.
Les anciens pros qui arrivent dans le cyclosport, ce n’est pas quelque chose qui te séduit ?
Que d’anciens pros viennent, il n’y a pas de problème, ça ne me dérange pas. Même des pros actuels, je suis content de les côtoyer. Il faut seulement qu’ils viennent dans l’esprit, tout simplement, ce qui n’est pas toujours le cas. Mais quand ils viennent avec l’esprit cyclosport, même s’ils sont plus forts, on passe toujours de bons moments.
Quel va être ton programme à venir ?
Je continue le Challenge Gardéchois. J’ai la Beaume-Drobie et la Roland Fangille à venir. J’aime bien ces quelques épreuves qui se suivent. Je vais retourner faire la Luc Alphand, je vais faire l’Etape du Tour Issoire-Saint-Flour, pas les 100 kilomètres de Modane à l’Alpe d’Huez, qui ne m’enchantent pas tellement.
Propos recueillis à Barjac le 15 mai 2011.