Gianluca, quelles sont les grandes lignes de la gamme de roues Vision ?
La gamme présentée en avant-première aux Baléares n’est qu’un aperçu de ce qui sera présenté officiellement en septembre pour être proposé en 2013. Par rapport à la précédente gamme de roues, nous venons de lancer un nouveau moyeu avant et arrière. Ce sont des moyeux plus légers que les précédents. Nous avons gagné à peu près 20 grammes à l’avant. Nous avons ajouté le réglage des roulements. Même chose pour le moyeu arrière, sur lequel on a obtenu le même gain de poids de 20 grammes et le même jeu de réglages pour les roulements. Le but était de lancer une nouvelle paire de roues, la Métron 81. Les tests effectués en laboratoire et en soufflerie ont confirmé qu’il s’agissait des roues les plus légères et les plus aérodynamiques. Ces roues vont devenir un produit-phare du marché.
La marque Vision sous-traitait auparavant la fabrication de ses roues. Cette fois, vous avez investi dans vos propres unités de fabrication ?
Nous avons voulu faire passer ce message en effet. Nous ne sommes pas simplement un assembleur de roues. Nous fabriquons nos roues à partir du moyeu. Nous fabriquons également nos propres jantes en carbone. Tous nos projets de roues sont gérés en interne, depuis la recherche des matériaux et des formes jusqu’aux tests. Vision est aujourd’hui un vrai concepteur de roues. Nous sommes capables de maîtriser tout le processus du début à la fin.
Quelles caractéristiques devraient avoir une roue idéale ?
A chaque usage il convient d’avoir la bonne paire de roues. C’est clair que pour la montagne il faut des roues avec des jantes basses comme la C24, qui est un bon compromis en termes de légèreté et de rigidité. Toute la gamme des jantes en carbone est caractérisée par des jantes larges de 23 millimètres. Ça donne plus de confort, plus de surface de collage pour les boyaux et plus de rigidité. Les roues à profil haut comme la 81 peuvent être utilisées sur des courses plates et nerveuses pour lesquelles il faut avoir des roues aérodynamiques et rapides, capables aussi de relancer facilement.
Tous les modèles haut de gamme sont uniquement disponibles pour des boyaux, pourquoi ?
Aujourd’hui, on s’aperçoit que la plupart des amateurs et des professionnels utilisent principalement des boyaux. Ils ne trouvent pas de difficulté à gérer un boyau par rapport à une roue classique avec pneu et chambre à air. Une jante à boyau permet d’être plus léger, plus nerveux et plus confortable. A notre sens, il n’y a aucune raison aujourd’hui de développer des roues carbone à pneus. Nous préférons rechercher de nouveaux matériaux et de nouvelles formes pour les jantes carbone à boyaux.
Quel est l’intérêt de travailler avec des coureurs professionnels pour la remontée des informations ?
Les contacts directs avec les équipes et les coureurs, c’est pour nous une énorme valeur ajoutée. Ça nous donne la possibilité de mettre au point les produits et de les valider avec la production de masse. Aujourd’hui, grâce aux équipes professionnelles que nous soutenons comme Vacansoleil-DCM, nous avons la possibilité d’améliorer et de valider nos produits. C’est aussi un pas très important pour entrer dans le marché des groupes de transmission. Nous allons chercher à exploiter du mieux possible cette relation cette année.
La gamme Vision fait-elle la distinction entre professionnels et amateurs dans la production de ses roues ?
Nous ne gérons pas deux lignes différentes de production. Nous avons une seule ligne, qui sera mise à disposition à la fois aux équipes professionnelles et aux amateurs. Les roues utilisées par les pros seront sur le marché, chez les marchands de vélos. Pour des courses particulières, c’est clair que si nous avons la possibilité de fournir aux équipes professionnelles des produits spéciaux, nous le ferons et nous en serons capables. Mais seulement sur des cas particuliers.
Propos recueillis à Playa de Muro le 15 février 2012.