François Marty, quel bilan tirez-vous de la 15ème édition de la Marmotte d’Olt ?
Après une 14ème édition disputée sous des conditions météorologiques dantesques en 2010, la 15ème Marmotte d’Olt s’est déroulée le 26 juin dernier sous un soleil magnifique et ce fut déjà un beau motif de satisfaction ! Les concurrents se sont déclarés enchantés des parcours proposés et des paysages visités, deuxième motif de satisfaction ! Pas d’accidents, troisième motif de satisfaction ! Après plusieurs années de baisse de la participation, les effectifs se sont stabilisés en 2011 à 631 concurrents, ce qui est plutôt rassurant pour nous, organisateurs.
Qu’est-ce qui explique cette relative stagnation ?
Avant l’épreuve, nous souhaitions stopper la baisse de la participation et, sur ce plan-là, nous avons atteint notre objectif. Cependant, il est certain que nous verrions d’un bon œil la venue d’un nombre plus important de concurrents. Mais nous sommes réalistes. Au mois de juin, le calendrier des cyclosportives est particulièrement chargé. D’autre part, Saint-Geniez est une bourgade excentrée, en zone rurale, loin de tout centre urbain. Cet isolement en fait certes son charme aux yeux des touristes avides de calme, de beaux paysages et d’authenticité. Mais peut-être cet éloignement dissuade-t-il de nombreux cyclistes au moment de prendre son véhicule pour un long voyage afin de participer à une épreuve cyclosportive ? Enfin, il faut reconnaître que la Marmotte d’Olt est une épreuve difficile, et cela rebute peut-être certains cyclistes !
Pour 2012, outre le changement de date, quels seront les changements apportés ?
Nous avons opéré deux changements importants. Le petit parcours a été adouci avec un itinéraire concentré sur la vallée du Lot et le Causse, 70 kilomètres sans grande difficulté avec à peine 700 mètres de dénivelé. Le BRS développera 150 kilomètres et retrouvera, après la côte de Verlac incontournable, la traversée de l’Aubrac par l’ascension du col de Bonnecombe, délaissée depuis quelques années. Jusqu’à Nasbinals, sur près de 40 kilomètres, le plateau se révèle dans toute sa splendeur sauvage et c’est là un des plus beaux panoramas que nous puissions offrir à nos visiteurs. Le circuit arrive ensuite à Aubrac par le col d’Aubrac et rejoint le circuit intermédiaire, identique aux années précédentes. L’arrivée est jugée au terme d’une descente de 20 kilomètres. Les prestations resteront, comme d’habitude, de haut niveau : cadeaux, tombola, repas, animations musicales, podium…
Que vous apporte le Trophée Passion ?
Le Trophée Passion nous apporte surtout une grande qualité de service avec des prestations de haut niveau sur le plan des classements, inscriptions, traitement informatique, contrôles, publicité… Du côté des participants, nous avons des concurrents du Limousin que nous ne recevions pas auparavant, étant donné que le Trophée a son siège à Limoges. Par contre, en termes d’effectifs, c’est avant notre entrée dans le Trophée National que nous avons connu nos plus grosses affluences !
On a le sentiment que ces trophées remportent moins de succès, et que ce sont toujours les mêmes qu’on retrouve au sommet des classements, vous confirmez ?
Effectivement, malgré de grosses participations à la Limousine ou aux Copains, les effectifs du TNU sont en baisse sensible. Il n’en demeure pas moins vrai que les épreuves sont belles, chaleureuses et bien organisées : que demander de plus ?
Les cyclosportives par étapes font leur apparition en France, qu’en pensez-vous ?
C’est très bien, encore faut-il avoir le temps et les moyens financiers pour y participer !
Les organisations de cyclosportives sont assurées de plus en plus par des sociétés au détriment des associations, que pensez-vous de cette évolution ?
Les objectifs sont totalement différents ! A Saint-Geniez, nous sommes une bande de copains qui avons créé une cyclosportive pour animer notre région autour de notre passion, le vélo ! C’était il y a près de vingt ans et nous continuons par passion et amitié. Loin de nous toute idée d’argent, de bénéfice, même si nous sommes bien sûr attentifs à équilibrer notre budget. Par contre, quand une société professionnelle organise une cyclosportive ou toute autre épreuve sportive, c’est d’abord dans un but mercantile !
Comment voyez-vous la Marmotte d’Olt dans cinq ans ?
A chaque année suffit sa peine ! Nous ne voyons pas aussi loin, nous vivons notre épreuve année après année, nous n’avons pas de plan de développement sur cinq ans ! Et nous faisons tout notre possible pour que le 17 juin 2012, la 16ème Marmotte d’Olt se déroule dans de bonnes conditions et que les concurrents soient satisfaits : c’est notre seule préoccupation !
L’environnement économique 2012 est annoncé négatif, pensez-vous que ça aura un impact sur le vélo, sur la participation aux cyclosportives, bref le vélo est-il en crise lui aussi ?
Effectivement, la participation aux cyclosportives risque d’être affectée. Mais en parcourant les belles routes de la campagne aveyronnaise, je ne constate aucune crise dans le vélo, bien au contraire ! J’ai le sentiment qu’il y a toujours plus de pratiquants, à commencer par notre club, le Vélo d’Olt, dont le nombre de licenciés n’a jamais été aussi élevé ! Sans doute les cyclistes trouvent-ils une forme de quiétude ou de plénitude sur leur vélo, oubliant ainsi quelque peu les vicissitudes de l’environnement économique ambiant.
A partir de quand pourra-t-on s’engager à la Marmotte d’Olt 2012 ?
Nous travaillons actuellement à la réalisation de la plaquette de présentation. Elle sortira courant février et c’est à partir de là que l’on pourra s’inscrire. Et on ne sera pas déçu !
Propos recueillis le 7 décembre 2011.