Francis, la 34ème édition de Paris-Roubaix Cyclo se tiendra le dimanche 12 juin 2016, toujours sous forme de randonnée. Pourquoi avoir fait ce choix ?
Ça a été un choix dès le départ. Nous sommes affiliés à la Fédération Française de Cyclotourisme, et nous n’avons jamais été là pour faire la course. L’épreuve a été lancée en 1974, d’abord organisée tous les ans avec quelques 300 participants. Très vite, elle a atteint des sommets pour voir un nombre record de 6200 coureurs en prendre le départ au début des années 80. Depuis 2002, Paris-Roubaix Cyclo est organisé tous les deux ans, en alternance avec Paris-Roubaix VTT. On compte 2500 cyclotouristes au départ (inscriptions en ligne sur Vélo 101). L’objectif, c’est de leur permettre de découvrir ou redécouvrir le parcours de Paris-Roubaix dans ses grandes lignes. Sans chronomètre ni classement.
L’épreuve emprunte chacun des grands secteurs pavés de la reine des classiques. Combien de formules sont proposées ?
Aux deux formules proposées depuis une dizaine d’années s’ajoute une troisième formule. Le grand parcours, dit « la légende », est long de 210 kilomètres au départ de Bohain-en-Vermandois pour 56 kilomètres de pavés répartis en trente-trois secteurs. Le moyen parcours long de 120 kilomètres s’élance de Wallers-Arenberg, 500 mètres avant la Tranchée, et compte 35 kilomètres de pavés. La nouveauté 2016, ce sera une boucle de 70 kilomètres autour de Roubaix, avec sept secteurs pour 11 kilomètres de pavés. Une formule plus accessible et plus simple en matière d’organisation puisque sans déplacement.
Ce ne sera pas le cas des deux grands parcours, qui nécessitent de rejoindre le site de départ. Que mettez-vous en place pour acheminer les participants ?
Le matin avant le départ, nous organisons des transferts en car pour Wallers et Bohain afin de conduire les participants et leurs vélos, lesquels sont acheminés via des remorques porte-vélos. Un bus partira pour Bohain, quatre pour Wallers, ce qui représente pas loin de 200 participants transportés par ce moyen. Les autres, la grande majorité, s’organisent par leurs propres moyens. Avec la famille, les copains ou leur club.
Paris-Roubaix Cyclo se tient le 12 juin. A quoi ressemble l’Enfer du Nord à cette époque de l’année ?
Le pavé est souvent meilleur qu’en avril ! Dès la création de l’épreuve, le choix a été fait d’emblée sur cette période. Le temps est souvent plus clément que pour la classique. Et les journées sont plus longues, ce qui permet aux derniers de rejoindre le vélodrome aux environs de 19h30, bien que nous ayons volontairement réduit le kilométrage à 210 kilomètres. Ça reste une belle distance qui nécessite une certaine préparation, d’où l’avantage de la proposer à la mi-juin.
Sur les pavés du Nord plus qu’ailleurs, le matériel est mis à rude épreuve. Quelles sont vos recommandations ?
D’abord, il convient de partir avec un vélo fiable. Une petite révision s’impose afin de vérifier que la chaîne est correcte, que la machine est en bon état. Côté pneumatique, il y a deux écoles. Les pros gonflent relativement peu pour avoir du confort… mais crèvent davantage. Sur un pavé déchaussé, dès qu’on prend un trou, on peut facilement taper sur la jante, pincer et percer. Nous préconisons de gonfler plus fort, 7-8 bars. C’est certainement moins confortable mais ça limite les crevaisons. Bien qu’on n’en soit jamais à l’abri. Nous conseillons a minima des sections de 23/25.
En cas de casse, est-il possible de réparer ?
Quatre points d’accueil sont répartis sur le parcours, environ tous les 50 kilomètres, avec des ravitaillements conséquents, un poste de secours et des stands mécaniques tenus par des vélocistes. Ils réalisent des petites réparations, peuvent changer des petites pièces… Ce sont souvent des petits bobos et si vous cassez votre chaîne pas trop loin du point d’accueil, vous avez toutes les chances d’être dépanné par un vélociste.
Au retour à Roubaix, quelles prestations proposez-vous ?
L’arrivée se fait sur le vélodrome avec un tour de piste. Chaque participant reçoit un sandwich et une boisson ainsi qu’un cadeau souvenir. Et ils ont accès aux célèbres douches des coureurs, où ne vont quasiment plus les coureurs de nos jours, leur préférant les douches de leurs bus. Néanmoins, ça demeure un lieu symbolique. Prendre sa douche dans ces petits box en béton baptisés du nom d’un vainqueur de Paris-Roubaix, ça reste mythique.
Quels sentiments prédominent chez les participants à Paris-Roubaix Cyclo au terme de leur expérience ?
Quelle qu’ait été leur souffrance sur le vélo, c’est l’enthousiasme. Les retours sont réjouissants tant sur la qualité de l’organisation que sur le parcours. A Paris-Roubaix Cyclo, on roule sur la légende. Et bien que beaucoup disent après leur première participation qu’ils n’y reviendront plus, on les retrouve régulièrement sur les éditions suivantes. Chacun repart heureux, avec un petit souvenir et surtout des souvenirs. L’Enfer du Nord, ce n’est pas toujours infernal. Mais on est heureux d’arriver sur le vélodrome, où se racontent les histoires de chacun. Car ici tout le monde vit une histoire.
Propos recueillis le 9 décembre 2015.