Un nouveau team cyclosportif, quelle bonne idée! Depuis le team Cyfac, devenu Bouticycle, le team Chamrousse, puis le team Vercors, et le team Scott, désormais Trek-Vélo 101, on a toujours eu à l’esprit que « plus on est de team, plus on se fait plaisir » et que, team ou pas, les cyclosportifs performants sont toujours devant.
On le verra sûrement avec Geoffrey Lucat, vainqueur du Challenge Cyclo DT Swiss, qui rejoint la Vélosophe Heroïn Cycling Brigade. L’occasion pour Vélo 101 de souhaiter la bienvenue à cette équipe qui devrait voir le verre à moitié plein, c’est certain, mais aussi de faire le point avec son manager, Damien Bisetti.
Damien, d’abord, peux-tu te présenter aux lecteurs de Vélo 101 ?
Bientôt un demi-siècle au compteur, je suis tombé dans la marmite du vélo et de la restauration depuis quelques générations. Mon grand-père était président de la pédale des Eaux-Vives dans les années 40, c’est un club de vélo centenaire à Genève. J’ai débuté en BMX (champion de Suisse) il y a longtemps. Depuis, je roule sur toutes sortes de vélos, VTT, route, gravel et piste, car, pour moi, chaque engin me procure des sensations différentes, et comme ça, je peux avoir plein de vélos ! Il faut aussi avouer que c’est nécessaire dans mon métier, car à côté de deux restaurants que j’exploite à Genève, je me retrouve pratiquement tous les après-midis dans mon Bike-Shop, le Vélosophe à Chambésy, Genève. C’est un atelier de vente, réparation et montage de vélos à la carte que j’ai ouvert en 2007. A l’époque, c’était le premier magasin de fixie en Suisse. J’adore me retrouver là, échanger sur les dernières nouveautés avec d’autres mordus de la petite reine, et pouvoir les conseiller pour assembler un vélo unique.
D’où est née cette idée de créer un team ? De vos expériences Haute Route par exemple?
Pour avoir participé à pas mal de cyclos en tous genres, j’ai remarqué qu’il y a très peu de team, et sauf erreur de ma part, en Suisse, aucun. Créer une telle structure, c’est aussi partager de beaux moments, parcours et aventures, qui certainement alimenteront nos souvenirs.
La recherche de partenaires est aussi un challenge, faire comprendre à ceux-ci, qu’au travers d’une équipe cyclo, ils vont directement toucher leur clientèle cible, ce qui est capital.
Combien de coureurs vont rouler pour le team Vélosophe en 2018 ?
Il y aura 7 coureurs, Céline Egger, Pierre Ruffaut, Geoffrey Lucat, Maxime Galetti, Marc Rollini, Johann Ferré et moi-même. Et, Loïc Ruffaut sera le Directeur Sportif. Nous avons essayé de combiner des compétences en tous genres, la jeunesse, l’efficacité, la fougue, mais aussi la volonté et l’expérience. On trouve, au sein du team, des compétences telles que la physio, le médical, et l’entraînement avec Johann de SportQuest.
Comment s’est effectué le choix des coureurs ?
Le leitmotiv a été la proximité, ainsi que l’état d’esprit. Je voulais des coureurs que je connaisse, plus ou moins performants, mais qui ont des valeurs comme le respect et la confiance, qui aiment, vivent et communiquent vélo. Nous sommes allés chercher des gens qui « kiffent » les mêmes choses, qui ne se prennent pas ou plus forcément trop au sérieux. Il faut se faire plaisir, et faire plaisir avant tout. Une équipe, c’est aussi une bande de copains qui s’amusent.
Quel sera votre programme de cyclos ? Plutôt France, Suisse, international ?
Nous participerons à des cyclos dans divers pays. Ceci dans le but de se faire plaisir sur des parcours renommés, de mettre en valeur l’équipe et nos partenaires sur le plan international.
Sur quels vélos roulerez-vous et as-tu déjà le design des tenues ?
La marque de vélo Heroïn sera notre fournisseur officiel avec son modèle HR, et ceci pour toute la saison 2018. Ce vélo, unique de par son design, sa qualité de finition ainsi que son efficacité, a déjà été approuvé par Pierre Ruffaut, membre de l’équipe et ambassadeur pour Heroïn depuis 2017. Nous avons la chance également de compter Rapha comme partenaire pour nos vêtements, chaussures et casques. Actuellement, nous sommes en pleine finalisation du design des tenues. Je peux déjà dire merci à ces deux marques prestigieuses qui jouent le jeu à 100%.
L’objectif est de faire connaître le magasin, la marque de bière ?
Pour nous, le nom Vélosophe, c’est un état d’esprit qu’on aime communiquer, ce n’est pas juste un magasin ou une bière. Vélosophe, c’est tout un univers qui vit aux travers des évènements, du vécu, des lieux comme mon magasin de vélo, et des produits qu’on aime. Notre prochain produit, par exemple, c’est une huile d’olive extra vierge d’exception, nous l’avons dénichée chez Finca la Torre en Espagne. C’est un pionnier dans la production biodynamique qui sort des huiles d’une très grande qualité avec un palmarès impressionnant dans divers concours internationaux d’huiles d’olives.
Mais, c’est aussi des sorties à vélo insolites, comme par exemple, le tour du Lac Léman de nuit, avec un départ à 22 heures de Genève. Tour du lac qui traverse Montreux vers 1 heure du matin, juste quand les noctambules, qui nous acclament, sortent des concerts du festival de jazz, et qui se termine vers 5 heures autour d’un bon café, tout ceci en assistant au lever soleil, garanti sur facture, c’est magique ! Pour le 31 décembre, j’ai aussi programmé, encore, un tour du lac, 167 kilomètres à des températures proches de zéro Ces sont les délires des Vélosophes, et c’est dans cet état d’esprit qu’on a créé cette équipe, la Vélosophe Heroïn Cycling Brigade.
La bière, le col, les cols, les degrés, les pourcentages… Si on dit que le team est né d’une soirée autour d’une bière, on se trompe ?
J’adore ce lien entre les cols, les degrés et les pourcentages. Vu sous cet angle, je n’y avais jamais pensé.
Non, l’idée de l’équipe n’est pas née autour d’une bière, mais simplement en discutant avec Loïc au retour d’une cyclo ou Pierre, son frère, avait performé. Nous nous sommes dit que nous avions plusieurs cartes et connaissances en main pour lancer ce projet.
C’est bien connu, la bière, oui après l’effort mais après s’être réhydraté, on est d’accord ?
Alors oui, c’est mieux après, surtout que la Vélosophe Cyclist Beer est une bière artisanale de soif, qui a été créée pour désaltérer et non assommer son consommateur. De plus, la Vélosophe est non filtrée et 100% naturelle, donc riche en sel minéraux tels que calcium et magnésium. Elle a aussi des protéines et des vitamines qui aident à la récupération après une belle partie de manivelles.
Les coureurs sont au courant que les belles cyclos se jouent sur des cols où les pourcentages sont supérieurs à ceux de la bière, ça ne risque pas de les brider et que ça soit les autres qui se fassent mousser ?
Personnellement, le pourcentage d’alcool contenu dans la Vélosophe (4,9) me correspond bien, c’est dans ce genre de pente ou je suis encore un peu efficace. Après, tout comme les bières très alcoolisées, il faut être costaud pour encaisser des pourcentages plus forts, et surtout plus longtemps. Là, je laisse place aux jeunes tels que Geoffrey Lucat et Pierre Ruffaut, qui sont de vrais et efficaces avaleurs de pourcentages !
Plus sérieusement, le team va se retrouver pour des stages ? Quel est le programme ?
La date du stage n’est pas encore prévue, on va essayer d’en caler un fin février. Mais actuellement, saison oblige, nous allons régulièrement à la salle de sport, SportQuest à Genève, qui est aussi un de nos partenaires. Les beaux jours revenus, nous irons rouler ensembles, en tous cas une fois par semaine, puis après pizza et bière !
Quelles sont les cyclosportives qui vous tiennent particulièrement à coeur dans le planning 2018 ?
Nous prévoyons d’aller sur diverses Hautes Routes, ainsi que faire l’étape du Tour, la Marmotte Valais, Alpes, la Time, la Corima, mais aussi la Granfondo Felice Gimondi, l’Oetzaler en Autriche, et peut-être la Purito Andorra. Pour l’équipe, c’est l’étape du Tour qui est primordiale, car elle est tracée sur nos routes d’entraînements. De plus, elle a une signification particulière pour moi, car elle passe aux Glières ou mon autre grand-père a été décoré comme ancien résistant.