Christophe, la Mercan’Tour-Café du Cycliste est le premier gros « chantier » de la saison : 180 kilomètres, 4600 mètres de dénivelé, où en êtes-vous des inscriptions ?
Nous pouvons d’ores et déjà dire que l’objectif de départ est largement dépassé. En octobre, nous annoncions vouloir atteindre de 200 à 250 participants. Un objectif que nous voulions raisonnable car l’extrême difficulté du parcours pouvait faire peur. Aujourd’hui, à cinq jours de l’épreuve, je peux vous annoncer que nous frôlons les 350 engagés. Et surtout une immense majorité (environ 75 %) a pour l’instant fait le choix du grand parcours. Mais nous rappelons qu’il sera possible de changer de parcours en cours de route si jamais les sensations ne sont pas au rendez-vous ! Autre point que je voudrais souligner : plus de 60 % des engagés sont hors Alpes-Maritimes et Var et 20 % viennent de l’étranger avec un gros contingent italien. Cela veut dire des gens qui se déplacent de loin et donc des retombées importantes pour l’économie locale, notamment en termes de nuitées.
Vous avez proposé trois tarifs d’engagements, quelle vague a le mieux marché ?
Le premier tarif d’engagement, très attractif, nous a permis de bien nous lancer et d’avoir déjà plus de 60 inscrits dès décembre. Ensuite, cela s’est fait très régulièrement. Le tarif vient de passer à 35 euros hier, nous n’avons donc pas encore le recul pour analyser !
Compte tenu des spécificités des deux parcours, vous attendez-vous à beaucoup d’inscrits de dernière minute ?
Très honnêtement c’est un peu l’inconnue… Je pensais que cette dernière semaine serait plus calme car avec des parcours vraiment difficiles les participants potentiels ne se décideraient pas au dernier moment. Mais si l’on s’en réfère aux inscriptions et aux coups de fil d’hier et aujourd’hui nous allons peut-être atteindre un palier supplémentaire. Pas de fanfaronnerie, nous ferons les comptes dimanche, mais nous ne serons pas bien loin des 400.
On imagine que les inscrits en dernière ligne droite se dirigeront davantage sur le petit parcours ?
Les inscriptions ont certes un peu accéléré sur le petit parcours, qui fait tout de même 120 kilomètres pour 2700 mètres de dénivelé, mais ça continue à s’engager majoritairement sur le grand. Nous sommes très agréablement surpris. C’est l’effet Bonette !
Vous surfez sur deux départements, au cœur du parc national du Mercantour, est-ce forcément plus compliqué à gérer administrativement ?
Qui dit deux départements dit en effet deux dossiers à fournir. Mais nous avions déjà de l’expérience. Si on fait les choses sérieusement, il n’y a pas de problèmes. Je dois même dire que nous avons de très bons interlocuteurs au niveau des pouvoirs publics. Quant à la question du parc national du Mercantour, nous avons travaillé sur cela en priorité. La philosophie que nous souhaitons donner à notre épreuve (promotion du territoire, mise en valeur du terroir, actions en faveur du développement durable…) entre en accord avec ce que défend le Parc. Nous avons mis en place certaines restrictions : pas de signalétique ni de ravitaillement en cœur de Parc, logistique « raisonnée », pour avoir un impact minimal sur cet environnement d’exception, et nous avons été suivis et aidés. Avec du dialogue, tout est possible !
Prévoyez-vous quelque chose de spécial au sommet de la Bonette : des journaux pour se protéger du froid, un ravitaillement chaud ?
Le sommet de la Bonette se situe précisément en zone « cœur de Parc ». Nous ne pouvons donc rien installer dans cette zone, ni évidemment distribuer de journaux ! C’est pour cela que le dernier ravitaillement se trouvera au lac des Eissaupres, à 8 kilomètres du sommet. Ensuite, ce sera l’homme face à la nature ! J’insiste ici particulièrement sur le fait de prendre de quoi se couvrir, notamment pour la descente de la Bonette. A 2802 mètres, le thermomètre peut descendre assez bas, même à cette période de l’année.
Les kinés et les massages seront les bienvenus à l’arrivée, combien seront-ils ?
Deux ou trois kinés seront là pour soulager les muscles mis à rude épreuve par cette (très) longue journée ! Mais il y aura aussi pour tous les participants les plaisirs du palais, avec un repas typique du pays niçois : ravioli-daube et tourte de blettes sucrée. Mettre l’événement sportif au service de la valorisation des terroirs et des territoires est le cœur de notre projet. Cela passe aussi par l’assiette !
Propos recueillis le 13 juin 2016.