Benoit, 101 jours avant la 6ème édition de la Ronde Tahitienne, où en sont les inscriptions ?
Elles sont pour l’instant ouvertes uniquement aux étrangers et nous avons de nombreuses demandes venant d’un peu partout. La promotion que l’on fait autour de notre épreuve porte visiblement ses fruits puisqu’à en juger par les mails que l’on reçoit, elle traverse les continents. A ce jour nous pouvons confirmer un groupe très important de Néo-Calédoniens, et un autre de Néo-Zélandais. Nous devrions également recevoir pas mal de cyclistes chiliens et quelques métropolitains feront le déplacement. La Ronde Tahitienne devrait faire voyager environ 70 personnes, ce qui n’est pas mal du tout pour une épreuve d’une journée qui représente pour tous un long voyage. Nos amis cyclistes polynésiens pourront quant à eux s’inscrire à partir du 24 avril.
Depuis sa création, la Ronde Tahitienne se démarque de toutes les épreuves par l’accueil chaleureux qu’elle réserve à ses participants étrangers. Peut-on dire qu’il s’agit de votre marque de fabrique ?
Les gens qui voyagent en Polynésie retiennent très souvent le souvenir de l’accueil qu’ils ont reçu. Une épreuve de sport doit forcément s’inspirer des atouts de son pays ou de sa région et nous faisons tout notre possible pour que la qualité de l’accueil soit au rendez-vous. Je crois qu’à ce titre nous sommes atypiques puisque dès leur arrivée chaque participant est pris en charge. Nous organisons les transports jusqu’aux hôtels, nous guidons nos hôtes dans les différentes activités tout au long de leur séjour, et nous les reconduisons à l’aéroport le jour de leur départ. Le jour de la course, nous organisons même un transport (qu’on appelle truck) des épouses et des accompagnants avec un groupe de musique local au sommet du premier col pour voir passer le peloton. Tout cela se fait toujours au rythme de la musique polynésienne.
Quelle préparation physique est nécessaire pour participer à la Ronde Tahitienne, dans un climat tropical chaud et humide, et avec douze heures de décalage horaire à encaisser ?
Je pense qu’il n’y a pas de préparation spécifique à prévoir, seulement être en bonne condition. Le circuit n’est pas extrêmement difficile si ce n’est la passage de la montée du Tahara’a par deux fois avec des passages à 12 %. La difficulté réside souvent à l’acclimatation de la chaleur. Je me rappelle que Laurent Jalabert l’an dernier avait eu du mal à supporter les hautes températures lors de sa première sortie alors qu’après quelques jours il se sentait déjà beaucoup mieux. L’idéal est bien sûr d’arriver quelques jours avant. C’est pourquoi nous mettons en place un package touristique la semaine qui précède. Cela permet vraiment de récupérer du décalage horaire et de s’acclimater progressivement à la chaleur et à l’humidité avant le jour J.
Quels moyens sont mis en place pour voyager avec son vélo jusqu’à Tahiti ?
Nous avons la chance d’avoir un partenariat d’une grande qualité avec la compagnie Air Tahiti Nui qui propose des tarifs très intéressants au départ de Paris et offre à chaque participant le voyage gratuit du vélo. Les avions sont très récents et bien équipés, ce qui permet de voyager dans de parfaites conditions. Les participants auront en plus l’occasion de visionner le film de la Ronde Tahitienne dans le programme TV de l’avion !
Même si le matériel, une fois embarqué à Paris, n’est plus manipulé jusqu’à Papeete, il y a toujours la crainte du transport. Quels conseils peut-on donner pour protéger son vélo ?
Il est bien sûr impératif de bien le protéger au départ, soit dans une valise prévue à cet effet, ou tout simplement dans un carton qu’on pourra récupérer chez n’importe quel vélociste. Personnellement, c’est cette option que je privilégie en protégeant le cadre avec du papier bulle et en mettant les roues dans des housses. Je porte une attention particulière à la protection du pédalier et du dérailleur arrière. Il faudra veiller également à retirer les pédales et dégonfler les pneus.
Après Bernard Thévenet, Jimmy Casper et Laurent Jalabert, une nouvelle légende du cyclisme va venir découvrir la Polynésie et la Ronde Tahitienne : Bernard Hinault. Comment se sont passés les premiers contacts ?
Bernard Hinault est sûrement une des plus grandes stars de l’Histoire du cyclisme et le recevoir à Tahiti est un immense honneur pour nous mais aussi pour notre pays. Je l’ai rencontré il y a quelques années lors d’un salon du cycle à Paris. J’avais déjà évoqué avec lui la possibilité de l’inviter, mais il avait un emploi du temps très chargé. 2016 était son dernier Tour de France pour ASO et notre grand ami Henri Sannier lui a parlé à nouveau de cette possibilité de venir à Tahiti courir la Ronde Tahitienne. Je crois qu’il a dit oui tout de suite. Puis je l’ai eu au téléphone où il m’a gentiment confirmé sa venue et son souhait de découvrir notre pays.
Quel dispositif particulier sera mis en place autour de lui ?
Il m’a avoué venir pédaler vraiment pour le plaisir, donc il n’y aura pas de dispositif particulier, si ce n’est une assistance mécanique spéciale pour lui, on ne sait jamais, une crevaison est toujours possible et ce serait dommage. On prévoit aussi de donner le départ avec des enfants souffrants de handicap qui entoureront Bernard Hinault. Les cyclosportives sont le lieu idéal pour développer le sport pour tous et ce sera une occasion de le prouver avec le plus grand des champions.
Avant l’épreuve le dimanche 21 mai, Bernard Hinault participera au package découverte mis en place depuis 2014 par le VC Tahiti. En quoi consistera-t-il ?
Le programme est des plus attrayants. A peine posé le pied à Tahiti, nous effectuerons une petite reconnaissance du parcours le lundi avec Bernard Hinault, en toute décontraction. Puis le mardi nous rejoindrons l’île magnifique de Moorea, à seulement trente minutes par ferry de Tahiti. Elle possède un charme particulier, un rythme et un cadre préservé qui en font l’une des destinations de week-end privilégiées. On y passera trois jours avec un programme très alléchant.
Faites-nous rêver…
On débutera par la découverte de l’île en quad, c’est très fun et ça permet de visiter l’intérieur de l’île par des sentiers pittoresques qui débouchent parfois sur des points de vue à couper le souffle. D’autres pourront faire une balade un peu plus sportive en jet ski sur le lagon : sensations fortes garanties. On proposera ensuite une découverte de l’île à vélo et en fin d’après-midi une sortie en pirogue au coucher du soleil avec ambiance musicale jusqu’à un bel hôtel de Moorea où nous assisterons à un spectacle de danse traditionnelle, avec un buffet aux saveurs polynésiennes. Enfin, on consacrera une journée entière à une balade en pirogue sur le lagon où tout le monde pourra nager au milieu des raies et autres poissons multicolores. Des requins inoffensifs se joignent régulièrement à la baignade, c’est vraiment un grand moment ! Nous nous restaurerons sur un îlot privé avec un pique-nique aux couleurs locales et nous terminerons le séjour par un dîner tous ensemble sous le thème « Tahiti belle époque », un grand moment de partage. En trois jours, on offrira ainsi un panel large et représentatif de notre pays à tous les étrangers présents. C’est vraiment notre grande force.
On imagine que la cyclo, couplée à un séjour touristique, génère de belles retombées pour le « fenua ». Sont-elles quantifiables ?
En quelques années, la Ronde Tahitienne a su prendre une place spéciale dans le paysage sportif polynésien. Nous amenons de nombreux étrangers et nous permettons la diffusion de nombreuses images un petit peu partout. L’impact est extrêmement intéressant. Sur le plan promotionnel c’est très fort, mais également sur le plan économique. Nous avons grâce à cette promotion de nombreux projets à mettre en place qui nous portent jusqu’en 2020. Plusieurs tour-operateurs s’intéressent à notre épreuve qui fait de plus en plus parler. Le concept Ronde Tahitienne alliant sport et tourisme dans un pays comme Tahiti est forcément prometteur. Enfin, je pense que le sport cycliste sort gagnant de ce type d’épreuve qui donne envie à tous de faire du vélo.
En 2016, la Ronde Tahitienne avait pris place au parc Bougainville, sur le front de mer de Papeete. Quels enseignements avez-vous tiré de ce nouveau site ?
Il est absolument parfait. On a à disposition un parc magnifique et ombragé et suffisamment grand pour accueillir tout le monde. Il donne directement sur l’avenue du front de mer où les spectateurs peuvent voir arriver les coureurs dans les deux sens. Le front de mer est sûrement un des plus bel endroit de Papeete, il a été rénové récemment et donne une belle image d’arrivée cycliste dans notre capitale.
Un soin particulier est apporté aux maillots de la Ronde Tahitienne, dont celui de l’édition 2016 a été élu plus beau maillot cyclosportif français chez nos confrères du Cycle. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Gagner ce type de concours est très gratifiant. C’est un petit peu la reconnaissance de notre travail. Quand on est une épreuve du bout du monde et qu’on reçoit ainsi la reconnaissance des lecteurs, c’est une grande victoire pour nous. Elle est d’autant plus grande que ce maillot est celui qui permet de soulever des fonds pour les enfants handicapés. Grâce aux ventes de ces tenues nous pouvons financer du matériel sportif adapté qui font, je peux vous l’assurer, le bonheur de ces enfants. Cette année, Bernard Hinault et Henri Sannier porteront ces tenues et nous attendons la confirmation de deux autres ambassadeurs.
Quel thème a été retenu pour les maillots de l’édition 2017 ?
Dix nouveaux maillots aux couleurs de nos partenaires seront proposés cette année, offerts à chaque participant, lesquels devront les porter durant l’épreuve. Cette année, un maillot est spécialement dédié aux jeunes enfants qui feront un tour du front de mer. Pour cette 6ème édition, nous avons retenu le thème de la chemise à fleur et ça devrait donner un peloton très coloré pour arpenter les belles routes de Tahiti. Depuis la traditionnelle fleur de tiare que chacun reçoit à sa montée dans l’avion Air Tahiti Nui jusqu’à l’arrivée de la cyclo, ce sera un séjour très exotique et fleuri qu’il sera donné de vivre pour chacun des participants de cette Ronde Tahitienne 2017. En espérant que chacun y vivra le voyage de ses rêves.