La Lozère, département le moins peuplé de France avec ses 76000 habitants mais avec ses 20000 licenciés dans les différents clubs sportifs du département, sans oublier la ville de Mende reconnue à deux reprises comme la ville la plus sportive de France. Ce département rural se caractérise par ses cinq « régions » si différentes : Aubrac, Margeride, Causse, Cévennes et vallées qui donnent tout son potentiel touristique au Pays des Sources, sans oublier de formidables terrains de jeux pour les sports de plein air ! Ce département sait valoriser ses atouts par l’intermédiaire d’élus qui ont pris conscience de ce potentiel touristique et jouent pleinement le jeu du tourisme et du sport dans un cadre préservé où de nombreuses choses restent à faire.
Alain Astruc, la Lozère est connue dans le cyclisme pour sa montée de la Croix-Neuve à Mende, qui accueille régulièrement de prestigieuses épreuves comme Paris-Nice et le Tour de France. Quel en est l’impact médiatique ?
Pour nous, ce sont des épreuves très intéressantes avec une renommée mondiale. Pour le département c’est un atout majeur dans la communication car ces épreuves attirent les passionnés du vélo, mais il y a aussi un impact touristique global puisque les gens, au travers de la télé et de la qualité de la retransmission par les vues d’hélicoptères, découvrent notre très beau territoire, un territoire que je souhaite voir se développer pour les sports de pleine nature.
Le département de la Lozère dispose d’un Centre Omnisport Lozère qui s’investit auprès de la jeunesse pour leur faciliter la conciliation sports-études et le CG48 est un partenaire majeur…
Le COL fait partie de l’environnement sportif de la Lozère, aussi bien sur Mende que pour l’ensemble du département. Je fais partie du Conseil d’Administration et je tiens à préciser que le COL accueille bien entendu des jeunes de la ville de Mende mais aussi des jeunes du département et, chose à souligner, des jeunes venus d’autres départements. Il propose toute une panoplie de sports comme le football, le handball, l’enduro moto… et il y a une section cyclisme avec une spécialité DH où des jeunes comme Faustin Figaret, Fanny Lombard et Romain Paulhan sont passés et ont bénéficié de nos infrastructures. Il y a quelques années, le COL avait aussi proposé des spécialités en cross-country et en route mais il y a eu peu d’engouement.
Comment fonctionne ce centre ?
Il dispose de nombreux éducateurs, Brevets d’Etat, qui encadrent ces jeunes de façon optimale. Le COL me semble être une structure essentielle pour nos jeunes et le développement de ces sports sur notre département. Le Conseil Général a mis en place une politique pour la pratique des activités et la gestion des espaces. La Lozère dispose de grands espaces propices aux sports de pleine nature : cheval, moto, VTT, randonnées, trail, avec le sujet sensible du respect du territoire et des propriétaires. Le département a mis en place une Commission des Espaces, Sites et Itinéraires pour éviter les conflits d’usage et que chacun puisse, à travers ce superbe département, se respecter et pratiquer sa passion.
Mi-juin, une course par étapes VTT va voir le jour et permettre aux vététistes de découvrir les trésors de la Margeride, des Causses et des Gorges du Tarn. C’est une bonne chose compte tenu des investissements du Conseil Général ?
Oui, la société LVO met en place cette 1ère édition de la Lozérienne VTT, qui va reprendre le concept du Trèfle Lozérien en Enduro moto ! Là, ce sera en VTT, et ça permettra une bonne visualisation de nos territoires, aussi bien les Gorges du Tarn que la Margeride. Il faut souhaiter que cette 1ère édition soit une réussite et perdure afin de valoriser au mieux nos atouts touristiques. J’en profite pour signaler que la Margeride et l’Aubrac sont engagés dans des projets, notamment celui de la Voie Verte, car il faut investir sur de l’événementiel mais ne pas négliger le reste de l’année, et essayer de mettre en place des projets qui drainent des touristes tout au long des quatre saisons. La Margeride souffre actuellement, c’est un secteur où le Conseil Général doit ajouter de la plus-value et le tourisme doit être un axe à dynamiser. Les Gorges du Tarn et les Grands Causses sont classés à l’UNESCO, c’est un signe de reconnaissance et actuellement il y a de nombreux projets et aménagements en cours pour l’accueil et l’animation des touristes, comme les aménagements de Via Ferrata.
Le nord-Lozère a cette particularité de disposer d’une série de courses cyclistes au mois d’août organisées durant les fêtes de village, qui font partie des traditions et du folklore local…
Il y a un partenariat que nous avons depuis très longtemps avec l’Union Cycliste de Saint-Chély, qui organise cinq courses cyclistes durant la première quinzaine du mois d’août dans les villages de Nasbinals, Saint-Chély, Apcher, Aumont-Aubrac, Saint-Sauveur de Peyre et Malbouzon. Sous l’égide de la FFC en catégorie 2-3-Juniors, ce genre de courses est important pour nous, c’est une animation lors des jours de fête ! On est vigilant sur le maintien de ces organisations et nous sommes aux côtés des bénévoles organisateurs car ce genre d’épreuve est ancrée dans les traditions, on y retrouve les cyclistes locaux mais aussi des touristes en vacances dans le secteur et des cyclistes venus des départements voisins. Il y a le côté associatif des bénévoles qui s’engagent pour faire perdurer ces épreuves traditionnelles malgré les difficultés. Et puis ces épreuves locales permettent à nos jeunes de courir chez eux et de s’épanouir, s’aguerrir. Il faut en tenir compte.
Vous êtes un élu dynamique du nord-Lozère, très attaché à son territoire qui dispose de nombreux atouts pour valoriser et dynamiser l’activité cycliste, qu’en pensez-vous ?
J’ai plusieurs casquettes au niveau politique et je me dois d’avoir une vision globale de notre potentiel sportif et touristique de notre département, c’est un fait. Avec des sites comme l’Aubrac, les Gorges du Tarn, les Cévennes, nous disposons de fabuleux atouts pour nous mettre en avant. A présent, si je me positionne comme un élu de la haute Lozère, j’ai conscience que nous avons la chance d’être sur un itinéraire du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, et du Tour de l’Aubrac. Ma commune d’Aumont-Aubrac vient d’être référencée comme étape sur l’itinéraire de Saint-Guilhem du désert, c’est un atout touristique et économique important pour nos communes rurales.
Ça génère du passage ?
Oui. Chaque année il y a 40 000 marcheurs-randonneurs-cyclotouristes qui passent dans notre village lors de leur pèlerinage sur le chemin de Saint-Jacques, c’est loin d’être négligeable et notre commune a su s’adapter à cette opportunité-là en disposant de gîtes, chambres d’hôtes, hôtels… Aumot-Aubrac peut proposer 600 nuitées, c’est beaucoup au vue de notre population permanente. Cela a un impact sur les commerces. En réalité cet engouement, pour la randonnée pédestre sur le Saint-Jacques, nous offre d’autres opportunités à valoriser ou mettre en place comme des randonnées avec des ânes, projet sur lequel je travaille actuellement, et des séjours cyclotouristes qui permettront de valoriser nos atouts touristiques : parc à loups, parc des bisons d’Europe, Château de la Beaume, les thermes… Le cyclisme permet un plus grand rayon de mouvements des touristes, donc plus de visites, et j’encouragerai le développement de cette activité. Il reste encore beaucoup de choses à valoriser et optimiser.
Propos recueillis par Jean-Baptiste Trauchessec le 3 mai 2012.