A comme à vivre au moins une fois dans sa vie de cycliste. Pour être un coureur complet, il faut savoir passer partout, connaître tous les terrains, le pavé de Paris-Roubaix, comme celui des Flandres, le vtt comme le cyclo-cross, le bmx comme la piste. Chaque discipline a ses spécificités et apporte au bagage du cycliste. Sur cette Haute Route Rockies, on a été gatés côté expérience, du gravel sous toutes ses formes. Il en manquait une version, voire plus loin, en G.
C comme Colorado. On savait cet état sauvage et beau, depuis 1994 et les mondiaux de Vtt à Vail. Le vtt y est bien sûr roi, le vélo de route tout autant, avec ses particularités. Quand on habite Grenoble, par exemple, on évite les routes trop fréquentées, on monte les cols environnants, et bien au Colorado, on évite les grandes routes, et ça passe par les chemins forestiers, de fermes, les pistes, … tout ce qui fait le charme du gravel. Et puis, l’accent Coloradan est tellement beau, tellement chantant, qu’on le reconnaît de partout.
D comme décalage horaire, 8 heures avec la France. Soit comme le font certains pros, on arrive au dernier moment, soit, comme nous, on arrive 3/4 jours avant, et on s’adapte bien. Boire beaucoup d’eau, pas d’alcool bien sûr, ne pas rouler aussitôt le pied posé, et ça le fait.
E comme Elevation. Au Colorado, vous allez toucher des altitudes de cols jamais rencontrées, 1000 mètres de plus que la Bonette, ça cause. Un problème ? Pas vraiment, il faut gérer, prendre son rythme, pas s’affoler. On a vu un seul coureur prendre un coup de buis, pour le reste savoir qu’à ces hauteurs, même manger et boire sont des efforts qui accélèrent le rythme cardiaque. On monte vite dans les tours, on ralentit, on reprend son rythme, on lève la tête du guidon, vous serez transportés par les paysages.
F comme filles, 10% au départ. Comme quoi les pays du nouveau monde ont moins de barrières, d’a priori que les vieux pays du vélo. Plus de filles, ça change l’ambiance, l’atmosphère générale, les Américaines prennent leurs responsabiltés, des relais, avec leurs touches de féminité. On a vu des semelles carbone roses, des chaussettes dignes d’un défilé de mode et des ensembles trés soignés. Les Américain(e)s osent tout, c’est à ça, entre autres, qu’on les apprécie.
G comme gravel. Il en existe différents types : la terre battue, comme le sommet de la Finestre, pas d’aspérités, un rendu quelquefois meilleur que du macadam classique. Du dirt avec des gravillons ou des cailloux plus ou moins gros. Là il faut piloter son vélo, choisir les bonnes trajectoires, anticiper, pour éviter chutes ou crevaisons. On s’est plaints une fois du trop de gravel cette semaine. Du gravel en début d’étape, chrono ou non, c’est super, on s’y est régalé, d’autres moins, mais bourriner à fond, sans lever la tête du guidon, c’est pas du vélo. En fait, il a manqué les passages au milieu des champs clôturés avec des vaches et des taureaux de chaque côté, comme au Wyoming, frissons garantis, OC Sport US va bien nous trouver ça.
H comme hôtels, la plus réussie des Hautes Routes de ce point de vue-là. Des hôtels de trés bonne qualité, jamais à plus d’un kilomètre de l’arrivée. La clé pour bien récupérer et enchaîner car à la lettre m, il y a….
M comme massage, un des énormes points de la Haute Route. Vous finissez l’étape, vous récupérez votre sac d’aprés course, et vous pouvez aller vous faire masser. Béatrice, interviewée en octobre dernier par Vélo 101, et ses collègues US ont fait un travail de rêve, grand merci, c’est aussi gråce à eux que beaucoup vont au bout. Touche originale, beaucoup d’Américains ont appris le Français à l’école, aiment la France et font l’effort de parler notre langue.
O comme ours. On les savait dans nos parages, certains en ont vu, les veinards, nous on les a capturés en guimauve, et avec du chocolat autour. Mais on retentera notre chance, promis.
P comme pneus. Quel type, quelle section choisir ? Les cadors US de devant, Janel Holcomb en tête, ont confirmé notre sentiment aprés une semaine d’utilisation. 28 mm de section, c’est le top, et ça permet de mettre moins de pression, donc d’éviter de pincer. Aprés, sur le macadam, franchement selon votre niveau, vous y trouverez votre bonheur, une fois le cap psychologique de l’effet gros pneu passé. Et puis dans les descentes, c’est encore plus sécurisant. Voir T comme…
Q comme quatre cent concurrents pour cette première outre Atlantique pour la Haute Route, qui n’aura jamais aussi bien porté son nom ! L’an prochain, il y aura au moins 600 concurrents. L’organisation est au top, elle saura gérer, les parcours seront au moins aussi beaux, c’est certain. Alors, pourquoi pas vous? Voir lettre A.
R comme ravitos. Ils sont excellents, bien placés, et avec du salé et du sucré. Une mention spéciale aux rouleaux de jambon avec un peu de fromage à l’intérieur proposés sur un lit de glace, et aux mangues sêchées, un délice. Les repas d’arrivée étaient tout aussi réussis, bravo aux chefs, des påtes bien préparées, du pesto, de la viande et du sans gluten pour les 10% des concurrents concernés.
T comme tubeless, LA roue qu’il faut pour une telle expérience. Vous êtes 61 % à être déja passés au sans chambre ou prêts à le faire. Mavic, à qui il faut tirer un grand coup de chapeau (de cow boy, bien sûr) pour le travail effectué par toute son équipe French-US – salut Nate et Maxime, merci pour l’eau ! – est passé au tubeless avec pneus et roues développés en harmonie. Ils vont booster un marché qui ne demande que ça. Les gars du team Scott-Vélo 101-Risoul, de Boulder aux Dolomites sur le Tour Transalp et le marathon des Dolomites, l’ont adopté depuis longtemps avec DT Swiss.
USA, seulement un tiers des concurrents étaient Américains. De Californie, d’Honolulu, de l’Indiana, du Missouri, du Massachussets… et du Colorado. Telluride « to the hell you ride » généreux sur le vélo, sympas, ils roulent tant qu’ils en ont. Pour le reste, des sud-Américains, du Mexique, du Brésil, du Costa Rica, des Européens, des Canadiens, des Anglais, beaucoup, des Italiens, des Français bien sûr, Hollandais, Belges, Suisses, salut les Vélosophe, tout est dit, des Israéliens, United Colours of Haute Route !
V comme vélo. Amener son vélo, compter 250 euros pour le bagage en taille xl ou le louer sur place. Tout dépend de vos ambitions, de vos habitudes, un Addict 20 de chez Scott avec des freins à disques, des roues tubeless, confort assuré.
Z comme z’avez apprécié. On l’espère, en tout cas vu d’ici, oui, les compte-rendus journaliers de cette Haute Route Colorado, on préfère à Rockies, car le terme laisse plein de possibiltés d’organisation aux USA mais aussi au Canada. Faire vibrer ceux qui partent, et faire rêver ceux qui restent, la formule de Thierry Sabine n’aura jamais été aussi vérifiée. On a vibré, on espère que vous avez rêvé. Prochain rendez-vous majeur, l’étape du Tour, encore une fierté française en matière de vélo.