Il s’agit assurément du parcours le plus ardu de l’histoire de la Haute Route, un véritable chantier qui est venu couronner un contre-la-montre d’anthologie effectué la veille sur les 21 virages de l’Alpe d’Huez.
Si les concurrents ont pris le départ de l’île au soleil, le chrono n’a été déclenché qu’au barrage du Verney, sis au pied du col du Glandon, première difficulté de la journée. Une montée irrégulière longue de 25 kilomètres qui se décompose en trois parties, chacune séparée par un plateau. Le début dans la forêt est le plus pentu, la deuxième section qui va au lac de Grand Maison reste difficile et la fin se radoucie.
Après cette mise en bouche, les coureurs ont du affronter le col de la Madeleine soit 19 kilomètres à 8 % de moyenne, une ascension exigeante, mais qui en valait le coup, tant le panorama sur le Mont Blanc offert au sommet était sublime.
Jamais deux sans trois, avec déjà 3 000 mètres de dénivelé dans les jambes, les participants devaient encore gravir le col des Saisies, du côté de Bisanne, soit 12 kilomètres à 8,5 % de pente moyenne avant une courte descente puis une ultime rampe ralliant le sommet. Une fois en haut, les cyclistes se sont rassemblés en petits comités pour descendre à Megève et passer la ligne d’arrivée de cette étape tant redoutée.
En effet, aujourd’hui, seules les montées étaient chronométrées, les descentes neutralisées ayant permis à tous de pouvoir bien se ravitailler, mais aussi de profiter des paysages, et surtout, de souffler un peu… beaucoup pour la majorité !
D’un point de vue purement sportif, succès de Laurent Stacul (SPOC ville de Nice) en 4h14’23’’ devant son coéquipier Benoît Culiez (4h16’22’’), qui monte en puissance, et Pierre Ruffaut (4h17’47’’). Nicolas Roux, quatrième (4h17’49’’) ce jour, reste tout de même en tête de l’épreuve.
Chez les féminines, Emma Pooley remporte l’étape en 4h35’40’’, devançant Marjolaine Bazin (4h58’31’’) et Stéphanie Stacul (5h28’29’’). Le maillot de leader change ici d’épaules, Bazin le « chipant » à Testou, quatrième en 5h30’25’’ : « La journée fut longue et dure avec trois cols hors catégorie ! 4 600 m de dénivelé sur 185 km, c’était une Marmotte. Il n’y avait que les ascensions qui étaient chronométrées, je devais donc limiter la casse car Stéphanie et Marjolaine sont plus fortes que moi sur des montées sèches. J’avais de bonnes sensations, j’ai pris seulement deux minutes par Stephanie qui m’en avait mis huit au chrono du jeudi. Marjolaine me passe devant au général, mais c’est sans surprise ! Physiquement, je me sens bien. Forcément, cette étape va laisser des traces mais nous attaquons la dernière ligne droite, du coup, je suis heureuse ! ».
Demain, rendez-vous est pris au centre de Megève pour un départ à 7 heures pétantes. Au programme, 145 kilomètres et 3 400 mètres de dénivelé positif afin de rejoindre Morzine en passant par les cols de la Colombière et de Joux Plane.