Si à Toulouse, le nouveau champion de France de rugby, on sait depuis Claude Nougaro que les avions volent hauts ; au sommet du Ventoux et même bien au-delà, les traces des avions se dessinent très loin et très haut aussi. Il est 6h00 à Bedoin, la Gran Fondo Santini Ventoux va attaquer dans une heure et demi, et on sait qu’on est partis pour une grande journée, un jour et une cyclo, à la hauteur du mythe qu’est le Ventoux.
Une organisation parfaite sur la G Santini Ventoux | © GF Santini Ventoux
L’équipe d’organisation, 230 personnes au total, qui œuvre autour de Nicolas Garcera, a installé le SDL. S comme samedi où on arrive dès 9 heures pour l’ouverture du village. En plein cœur de Vaison-la-Romaine, un village à dimension humaine, où le cheminement est intelligent : passage devant les stands de magasins de vélo locaux, devant les produits régionaux, puis les partenaires majeurs Campagnolo, Lapierre, Santini et Enervit, bravo pour leur belle présence et les services rendus. On arrive enfin au retrait des dossards, bien fait, file d’attente, et au premier bénévole qui est disponible quel que soit le parcours, ou le numéro de dossard, efficace et pas chronophage. Les années passées ont laissé leur trace, et le choix des maillots a tenu compte que Santini, dans le haut de gamme, ça taille petit, donc pas question de croire qu’on a maigri, M c’est pas S et ainsi de suite, et tout a bien été. Tellement bien que la tenue, maillot, superbe a incité beaucoup de coureurs à acheter l’intégrale, comme quoi un beau maillot, on a dit pas un moche fait en Chine qui gratte, ça entraîne forcément des ventes additionnelles, Santini qui a tout compris.
On ne vous parle pas de la pâtisserie Lesage, mais l’année prochaine si vous voulez ne pas performer sur le Ventoux, allez-y la veille, sachez que rien ne vous empêche d’y aller après la cyclo. Le Samedi a tenu toutes ses promesses, voyons voir pour le D de Dimanche. 7h30, départ des 2600 coureurs, venus de 40 pays différents, 200 féminines, bravo 8% du total. Le sentiment qui prédomine : on a la chance avec le team Trek-Vélo 101 de vivre pas mal de cyclos au pays du vélo : l’Italie et bien là, à Vaison-la-Romaine, on est fiers de voir que cette Gran Fondo Santini Ventoux a tous des grandes. Spontanément, comme ça, on la met dans le top 5 des cyclos en France, vous ne nous croyez pas, organisateurs et coureurs, venez, vous verrez.
Départ commun des 2 parcours, 2 km neutralisés, et direction Puyméras, les fauves sont lâchés, le Ventoux, ça calme alors disons que c’est un départ soft, bien comme il faut. Il fait déjà très beau, et la plupart ont opté pour le court intégral, l’organisation ayant eu le bon goût d’offrir le backpack, sac avec affaires de descente du Ventoux, les années passées c’était payant : 5 euros, modique mais mesquin, les réseaux sociaux ont pas mal de bon, et les organisateurs à l’écoute, bravo pour l’initiative. Direction le col de la Peyronnière, puis le col des Aires, via le magnifique village de Brantes, où ce dimanche, les artistes sont sur le vélo et les spectateurs, nombreux sur le bord de la route, sympa. Le Vaucluse dans toute sa splendeur, le Ventoux qui nous regarde et cligne de l’œil à cause des rayons de soleil, ça promet pour plus tard.
Antoine Berlin vainqueur au Ventoux | © Vélo 101
Les 2 parcours bifurquent au km 40 environ, c’est très bien signalisé, et en plus, une fois pris le 135 km, on a même un panneau qui indique 135 ok, 78 : no, comme quoi trop d’infos ne tue pas l’info, si on tient compte du fait que pas mal d’étrangers n’ont pas forcément tout lu, cf notre cr de la Time Megève, la semaine passée. Le grand parcours attaque le col de l’Homme Mort, via Montbrun-les-bains, un des plus beaux villages de France, 10 km de montée assez régulière, 5/6/7% rien de méchant mais ça pèse et ça va peser. Les paquets s’égrènent, mais ce qui est bien c’est qu’avec 2600 coureurs au départ, on n’est jamais seuls. Et mieux vaut de pas l’être sur les longues portions après Ferrassières, puis Saint Trinit, la légion étrangère et le retour vers Sault. Ça visse et ceux qui sont seuls, ou qui s’arrêtent au ravito, on intérêt à avoir de très grosses cuisses pour ramarrer un groupe devant. Le meilleur est à venir.
Sault, puis Monieux, et les somptueuses gorges de la Nesque, Nicolas Garcéra n’a rien annoncé, lui, mais pas une voiture en face, le régal intégral, encore un énorme plus de l’équipe d’organisation. Villes-sur-Auzon, le village du deuxième du jour, Corentin Farama, 20 ans et tout l’avenir devant lui, le voisin d’Eric Caritoux. Le Ventoux nous a fait de l’œil un paquet de fois depuis des heures, il est 11 heures, ou moins, voire plus, il est l’heure d’aller le défier. La température a grimpé, pas mal de maillots grands ouverts, les ravitos et les fontaines locales sont là pour éviter de terminer secs, façon de parler, car essorés de fatigue, on va tous l’être et encore plus ceux et celles qui font des heures supp.
Antoine Berlin vainqueur | © GF Santini Ventoux
L’arrivée est au sommet par Bedoin, le parcours de 78 km est monté par Aurel et Sault, les 6 derniers km sont communs, suivez le compte Instagram de Vélo 101, vous y verrez bientôt un film « Campa contre Campa », comme quoi, même avec l’équipement vidéo emporté, on peut faire de belles perfs, bravo à Tom, Evan et leur papa pour avoir permis au team Vélo 101 reconstitué de grimper les 3 côtés du Ventoux par la même occasion. Autre motif de fierté pour nous, les 2 vainqueurs du jour sont Magdalena De Saint Jean et Antoine Berlin, 2 coureurs qui sont arrivés au cyclosport par le team Scott puis Trek Vélo 101.
Pour le L, vous l’avez compris, il faudra attendre Lundi, car l’organisation a relevé le défi d’enchaîner la cyclo « grand plateau » et une épreuve pro, 173 km, avec le parcours 135 plus Saint Jean de Sault, Gordes, l’abbaye de Sénanques, le col des 3 Temes, la côte de Blauvac, un chantier pour terminer au sommet du Ventoux vers 16 heures, et avec fort risque de mistral.
Vous l’avez compris, on s’est régalés, normal on était chez nous au Ventoux, immense bravo à toute l’équipe d’organisation, aux coureurs qui ont eu, nous semble-t-il, de respecter la belle nature de Provence et encore vivement les cigales et la lavande. Rendez-vous dès demain pour les pros, sinon, dès samedi, Sporta organise la cannibale, parlé Belge obligatoire, oufti, Eddy Merck y fêtera ses septante et quelques années, Wout Van Aert sera là, on va encore se régaler. La saison cyclo est plus que bien lancée.