L’équipe Vélo 101 au départ d’Albertville pour la reconnaissance de l’EDT | © Vélo 101
La 29ème édition de l’étape du Tour sera la plus haute jamais expérimentée par ASO, de peu certes, 2365 mètres pour Val Thorens contre 2360 pour l’Izoard à l’occasion de l’étape venant de Briançon en 2017. Plus exigeante aussi avec 4563 mètres de dénivellation en seulemnt 139 kilomètres, soit la distance entre la parc olympique et sa flamme 1992 situé à Albertville et un peu plus que le coeur de la station de Val Thorens puisque les autorités ont eu le bon goût de pousser le coursier et le curseur un peu plus haut après descente et remontée sur le dernier kilomètre avec du 8%!
On ajoute les 4 derniers kilomètres, au delà des 2000 mètres, soit après Les Ménuires, une altitude peu croisée par les cyclos voire même par les pros, même si le rendez-vous des 2000 sera plus fréquent en deux mille dix-neuf! Une étape de pas mal de superlatifs que nous avons le plaisir de reconnaître sous le soleil et en deux étapes, la première avec le Team Trek-Vélo 101 2019 mené par le coureur pro Bellevillois Florian Hudry (pro au Japon, en continental, interview à retrouver bientôt sur Vélo 101) d’Albertville au pied de Val Thorens (104 kilomètres, juste après la coupure, ça marque les esprits!) et les 33.4 derniers kilomètres, entre Salins-les-Thermes et Val Thorens par Saint Martin de Belleville et les Ménuires. Cette seconde « étape » était également menée par Florian Hudry et avec 2 équipières et 3 équipiers du club des sports de Val Thorens, des skieurs et/ou traileurs qui nous ont fait partager leur splendide terrain de jeu. Ces vidéos, la première du final Moutiers-Val Thorens et la seconde de l’ensemble de l’étape seront à découvrir sur Vélo 101, voici d’ores et déja nos impressions, elles atteignent des sommets d’émotions.
40 kilomètres pour atteindre le sommet du Cormet de Roselend, et ses 1968 mètres, en passant par le col du Méraillet (1604 mètres) sa descente rapide avec vue imprenable sur le lac d’altitude aux couleurs turquoises, une splendeur au milieu de la roche minérale (on a hâte de voir les vidéos vues d’en haut avec les centaines de coureurs disséminés tout là-haut), Cormet qui se déguste au prix d’efforts extrêmes quand le vent s’en mêle comme c’était le cas ce week-end. Le départ se fera comme il est naturel sur des routes larges, face à la flamme olympique et sur l’avenue des 16èmes Jeux Olympiques, direction Beaufort par Villard Sur Doron, c’est sur faux-plat montant, au pied du Cormet de Roselend, déja 500 mètres de D+ au compteur, mais rien de grave, le col est splendide, au milieu de la forêt, laissez-vous transporter par les paysages, épisode 1.
Descente très rapide au début vers Bourg-Saint-Maurice sur 20 kilomètres, bien plus sinueuse sur sa partie finale, il faudra être prudent, déja, mais les freins devront être bien ajustés, car ensuite….10 kilomètres de transition entre Bourg et Aime/Macôt, un souvenir d’une première étape du Tour, 2002 Aime-Cluses, où il faudra 1/éviter la solitude! et 2/ penser à bien manger et boire. On est au kilomètre 75 environ et la difficulté la moins connue se présente aux coureurs: la côte de Longefoy qui mène à 1190 mètres, avec 8 kilomètres en forêt où on touche les 8% avec ou sans vent! Puis les 5 derniers kilomètres plus softs qui nous mènent au col du Tra à 1300 mètres, sur du 4/5%, rien de méchant, sauf que…
La descente de Notre-dame-des-prés verra sans doute ASO et la DDE de Savoie placer son plus grand nombre de ballots de paille sur ces presque 10 kilomètres de descente ultra-sinueuse, pas large, sur du revêtement en état précaire, bref il y aura beaucoup de sorties de route, c’est certain, chez les cyclos mais peut-être aussi chez les pros, car la prise de risque pourra être payante ou pas… Sensations garanties, et bonne pioche pour les très bons descendeurs qui pourront avaler les 5 kms de transition vers Salins-les Thermes, soit le pied de la montée vers Val Thorens, inédite car en 1994, Nelson Rodriguez et ses suivants (la plupart hors délais, mais repêchés) étaient montés par la route officielle, celle de l’ouverture de la sation, en 1972. Là-aussi, 5 kilomètres faciles où il faudra penser à bien se ravitailler, la route est encore longue, il reste 1800 mètres de dénivellation à déguster.
Ce pied de col, jusqu’à Notre-dame du Pré est terrible, route très abîmée que l’organisation souhaite garder dans son état, histoire de se délester des autauroutes pour rouleurs-grimpeurs qui masquent le ciel des purs grimpeurs. Les virages sont trés marqués pour certains et goûter à du 8/10% et plus au pied d’un effort qui durera à minima 2 heures fera très, très mal et les fontaines dans les villages des Belleville seront les bienvenues pour récupérer et relancer la machine vers le sommet des sommets, plus haute station d’Europe oblige.
Une splendeur, on l’a dit, c’est le sentiment qui prédomine à l’issue de cette journée, assurément une belle journée de vélo, une semaine de séjour pour certains entre les 20/21, la cyclo, et le 27, jour de passage des pros, un jour avant Paris et, peut-être, un sommet de suspense puisque, cette fois le contre-la-montre sera placé en fin de semaine 2. Un pronostic? pour les pros, la réponse est dans le passage précédent, si bagarre pour le maillot jaune et ses presque 101 ans, peu de chance pour l’échappée matinale dont les retombées publicitaires imaginées sont de l’ordre du néant, sinon effectivement, un très bon descendeur, qui n’a pas de défaillance sur les 33 derniers kilomètres.
le Profil de l’Etape du Tour 2019 | © ASO
Prono pour la cyclo, difficile, on ne connaît pas les protagonistes, des pros ou pas, des amateurs ultra-motivés comme Victor Lafay à domicile en 2018; peu importe, une belle course chez les garçons comme chez les filles, et des coureurs qui montent sur les marches du podium parce qu’ils le méritent sportivement et pas autrement. Bref haro sur les tricheurs qui ont jeté une ombre sur le podium 2018, ASO semble décidé à faire le ménage sur les coureurs entachés de suspicion et même bien au delà. Il est grand temps que les organisateurs, où tout le monde se voile la face à bon compte parce que « ce sont des clients », virent des classements les coureurs qui polluent sans être exclus, que ce soit les tricheurs à moteurs cachés (il est grand temps d’investir sur les détecteurs de chaleur!) ou autres suspendus d’autres Fédérations ou de Fédérations étrangères qui viennent sur des cyclos « comme si de rien n’était », des cas? 1/ prenez le célèbre moteur de recherche issu des Gafa, 2/ Tapez FFME, 3/ ajoutez-y dopage et championnat de France de ski-alpinisme, 4/ CQFD.
Pour conclure sur cette magnifique journée, en espérant vous avoir mis l’eau à la bouche, même si on sait que officiellement il ne reste plus de dossards, on vous le confirme, le graal vous attend au sommet, à 2365 mètres, les Bellevillois de Val Thorens ont de la suite dans les idées, il leur reste des dossards avec solutions d’hébergement, la preuve, est là avec le sens de l’à propos des Bellevillois et de l’office du tourisme de Val Thorens. Les dossards de l’étape du Tour sont partis comme des petits pains, certes; mais il en reste encore au moins 300 proposés avec une formule hébergement deux nuits, aux alentours de 182 euros. A ce prix-là, vous rajoutez quelques nuitées et vous vous faîtes une cure de vélo en haute altitude en attendant les pros, le 27 juillet à Val Tho!
http://www.valthorens.com/fr/office-de-tourisme.33.html