Avec, comme de coutume, ses 7 500 participants, dont près de 90 % d’étrangers issus de 45 nationalités différentes, la Look Marmotte Grandfondo Alpes a connu, ce week-end, un succès… Habituel !
Depuis 35 ans, cette épreuve de renom, avec ses 174 kilomètres et un dénivelé positif supérieur à 5 000 mètres, est organisée dans le décor majestueux des Alpes françaises. La beauté de son parcours, la difficulté et l’enchaînement de 5 cols mythiques que sont le Glandon, le Télégraphe, le Galibier, le Lautaret, et l’Alpe d’Huez, en font un rendez-vous incontournable dans le calendrier des cyclosportives internationales.
Un véritable défi pour bon nombre de participants qui s’entrainent durant des mois pour boucler leur objectif et rallier l’arrivée jugée au sommet des 21 virages de la montée de l’Alpe d’Huez.
Vu la forte affluence, les dossards sont disponibles dès le jeudi, et ce, au palais des sports de l’Alpe d’Huez. Si certains joindront l’utile à l’agréable et feront l’aller-retour de la vallée en vélo, d’autres trouveront dommage d’avoir à effectuer ce trajet. Par contre, pour les retardataires, le retrait s’effectuait le dimanche matin sur place, à Bourg d’Oisans centre.
La même ou ont été donnés les départs, échelonnés au vu du taux de participation. Ainsi, à 7h, la première vague de 2 000 coureurs (dont 500 prioritaires) s’en est allée, suivie à 7h30 du milieu du paquet, puis 20 minutes plus tard, des dossards 4 000 et plus.
Après une dizaine de kilomètres en faux plat descendant, la première difficulté du jour est apparue, le col du Glandon (1 924m). Une ascension longue et irrégulière de 22 km avec des passages à plus de 10 %. Le début après le barrage du Verney est très roulant, puis il y a 4 ou 5 km à fort pourcentage, avant de descendre un peu, enchaîner sur la partie ardue, puis redescendre pendant 500 m avant le final. Une fois au sommet, la sécurité était de rigueur avec la descente technique jusqu’à Saint Etienne de Cuines neutralisée, suivie d’une longue remontée de la vallée jusqu’à Saint Michel de Maurienne, marquant le début d’un gros morceau, l’enchaînement Télégraphe (1 570m) et Galibier (2 645m), soit 2 000 m de D+ en 35 km.
A mi chemin, le ravitaillement de Valloire a permis à certains de recharger les batteries. Au sommet, les cyclistes n’ont pas traîné car il faisait froid et nuageux, enchaînant rapidement avec l’interminable descente, par le col du Lautaret, jusqu’à Bourg d’Oisans, ponctuée de tunnels (éclairage obligatoire) et de quelques faux plats montants. Il fallait donc en garder sous la pédale pour le final, la mythique montée de l’Alpe d’Huez, 13 km à 9 % et ses 21 virages numérotés. Une fois la ligne d’arrivée franchie, c’est un mélange d’émotion et de fatigue, mais surtout de satisfaction et de fierté, qui se lisait sur les visages des « finisher » comblés.
Côté purement sportif, un groupe de 15 unités s’est présenté au pied de l’Alpe afin de se disputer la victoire. A ce petit jeu, c’est Eddy Finé, sud isérois de 20 ans, licencié à Charvieu-Chavagneux, qui s’est montré le plus fort, devenant le plus jeune lauréat de la Marmotte en 5h42’45’’ : « Je devais initialement prendre le départ d’une manche de Coupe de France de DN2, finalement annulée. Pas habitué à de si gros dénivelés, j’ai géré la course comme j’ai pu et je ne me suis jamais affolé. En haut du Galibier, où il faisait 5 degrés, j’ai basculé avec Kévin Ledanois (professionnel chez Fortuneo-Vital Concept), et au pied de l’Alpe d’Huez, nous étions encore une quinzaine. Je suis content et vraiment étonné de cette victoire.»?
Il devance au sprint d’une seconde le Belge Michiel Minnaert, le vainqueur de l’édition 2016, le Hollandais Kenny Nijssen, prenant le 3ème accessit en 5h43’47’’. Chez les dames, succès de la suissesse Elise Chabbey en 6h51’58’’.
Quant au repas d’après course, il fut très classique, normal direz vous lorsque l’on doit rassasier autant de sportifs, avec, en entrée, taboulé ou carottes râpées, puis pates à la sauce tomate, fromage et compote. Pour boire, au choix, eau, coca ou bière, café gratuit pour les participants qui ont eu droit, comme cadeau souvenir, à un sac de sport contenant un bidon, quelques barres énergétiques et de petites lumières à monter sur le vélo pour passer dans les tunnels. Là aussi, rien de bien original.
Pour finir, un grand coup de gueule à pousser concernant, en l’occurrence, certains compétiteurs étrangers qui, outre leur côté obscur de pollueur qu’ils n’assument pas (un cycliste s’est fait craché dessus plusieurs fois et insulter après avoir fait une remarque à un hollandais qui venait de jeter un papier), ont fait preuve de comportements franchement anti sportifs (pour exemple, un autre s’est fait violement bousculer par un belge à qui il ne voulait, logiquement, pas prendre de relais car l’un de ses coéquipiers était aux avants postes). Remettons les choses à leur place les gars ! Il n’y a rien à gagner, si ce n’est une gloriole qui ne dépassera pas les frontières du microcosme du cyclosport… Et encore. Keep cool !